BALLADE A QUATRE
Lola, Luciole, Jo et Mirou Autour du Monde



Bénin


Séjour du 03/04/08 au 11/04/08

Récit détaillé

 

Jeudi 03/04/08
1° jour au Benin, 191 jours depuis le départ
Bivouac à Grand Popo ( N6 16.775 E1 49.779       Alt. -10 m )

Km au compteur : 49374 ( 130 km effectués ce jour, 12139 km depuis le départ )

Nous avons dormi une fois de plus sur le terrain de foot du village… Nous sommes réveillés par les poules et les dindons qui crient autour de nous. Nous décidons de quitter l’endroit rapidement, après avoir salué quelques villageois curieux et leur avoir recommandé de remercier encore nos copains d’hier soir…

Nous atteignons la frontière vers 10 heures. La fin de la piste, un peu difficile, ne nous a plus causé de soucis. Les postes frontières du Togo et du Bénin sont distants d’une centaine de mètres. Pendant que je m’occupe des formalités togolaises, les filles débutent leurs cours. Pas de soucis à la douane, où le carnet de passage est signé immédiatement. Au poste de police par contre, les agents sont plus austères. Je leur donne nos 4 passeports et la carte d’identité d’Ami. Et que constate-t-on : c’est aujourd’hui l’anniversaire d’Ami. En fait, une erreur s’est glissée quand on a rédigé sa carte d’identité et on a noté une date de naissance erronée. En fait, elle est née un jour plus tard (donc son anniv, c’est demain, normalement). L’agent qui est chargé de viser nos passeports me dit qu’il se base sur le document officiel en sa possession et donc… qu’il faut lui souhaiter bon anniversaire aujourd’hui ! Je la fais venir au poste avec Jo, Lo et Lu que je mets discrètement au courant de l’histoire. Dès son arrivée, les policiers rassemblés lui posent une ou deux questions, puis entonnent, avec nous, un « Joyeux Anniversaire, Ami ». Grosse rigolade générale.

Mais nous n’allons pas en rester là. Il faut boire un verre pour fêter ça ! Un policier nous emmène, Lu et moi,  avec son pick-up de fonction jusqu’à un bar proche ; nous achetons quelques bières fraîches et autres « sucrés », et revenons au poste où tout le monde nous attend un grand sourire aux lèvres. Apéro vers 11 heures…

Nous achetons ensuite du riz pimenté (à mort) et du poulet (coriace) préparés par une villageoise, et dînons au poste avec les sympathiques policiers plus du tout austères…

Pendant la poursuite de l’enseignement des filles, je repars avec mon pote et son pick-up pour acheter 4 cales de bois de teck. Nos cales de sapin, déjà plus toutes jeunes au départ, sont à moitié cassées, même si elles ont très peu servis. Je range ensuite tout le b… des coffres à outils.

3 heures plus tard… nous franchissons la frontière togolaise. Nous arrêtons le véhicule 100 mètres plus loin et c’est reparti pour 1 heure de formalités. L’enseignement des filles est terminé quand je réintègre le camping cam. Nous ajoutons 1 heure à nos horloges et prenons la direction de la côte du golfe de Guinée.

Une petite sieste en chemin et nous atteignons Grand Popo vers 19 heures. Nous faisons halte à côté de l’auberge, sur la plage, à l’abris des pins et des cocotiers. Nous ne voyons pas grand chose du décors qui doit être très beau…

Pour fêter un peu plus dignement les 27 ans d’Ami, nous soupons à l’auberge. Pas de grosse guindaille cependant, nous sommes tous crevés. Et puis notre Ami qui ne fume pas, qui ne boit pas et qui ne sort pas, n’est pas très instigatrice. Nous irons donc tous dormir…  

Haut de page

 

Vendredi 04/04/08
2° jour au Benin, 192 jours depuis le départ
Bivouac à Grand Popo ( N6 16.775 E1 49.779       Alt. -10 m )

Km au compteur : 49374 ( 0 km effectué ce jour, 12139 km depuis le départ )

Bon anniversaire, Ami.

Le réveil a lieu vers 8.30 heures. Le décor est effectivement très beau. Un peu comme sur les photos des brochures de tour-opérateurs « Destinations de Rêve ». Mais qu’est-ce qu’il fait chaud. Mais chaud… En fait, il y a 10° de moins qu’au Burkina, mais le taux d’humidité est maximal, et dès qu’on ouvre la paupière, on transpire à mort…

Pas de cours pour les filles ce jour, elles ont terminé les leçons hebdomadaires hier, à la frontière. Plage, vélo et piscine occuperont leur matinée pendant que Jo et Ami s’occupent de la lessive : il faut en profiter quand l’eau est disponible. Moi, je ne fais rien pendant tout ce temps…

L’eau de la mer est délicieuse. Nous n’avions jamais connu une eau de mer aussi chaude. Cependant, il est très dangereux de se baigner ici à cause de « la barre ». Les vagues sont fortes et dès qu’on est dans l’eau, on est inexorablement attiré vers le large. Peut-être la marée descendante y est-elle pour quelque chose, mais la pente très forte de la plage explique certainement le phénomène. Interdiction pour les filles de se baigner, ce qu’elles ont parfaitement compris (après avoir été surprises au Maroc, souvenez-vous…)

Nous dînons à l’auberge. Délicieux mais frugal. Sieste pour Jo qui ne se sent de nouveau pas en grande forme. A son réveil, nous constatons qu'elle présente de petites lésions cutanées au niveau de la fesse droite. De nombreuses lésions de grattage sont présentes, mais il doit s’agir d’un zona. Nous décidons de débuter sans traîner un traitement, pour éviter qu’elle développe des douleurs post-zostériennes.

Dans la rubrique Santé, et spécialement pour nos amis "Amis des Animaux", signalons également la stabilité, voire l’amélioration discrète de l’état de Tany.

Un peu d’ordi en fin d’après-midi, un peu de piscine, un peu de repos. Souper dans le camping cam. Nous prévoyons une grillade de poissons pour demain midi. Nous irons chercher le poisson frais demain matin.

Une nouvelle fois, nous allons dormir assez tôt, tous bien fatigués.

Haut de page

 

Samedi 05/04/08
3° jour au Benin, 193 jours depuis le départ
Bivouac à Grand Popo ( N6 16.775 E1 49.779       Alt. -10 m )

Km au compteur : 49374 ( 0 km effectué ce jour, 12139 km depuis le départ )

Le réveil a lieu vers 5.00 heures en ce qui me concerne. Lola me suit de peu. Il fait très chaud et le ciel est couvert. Vers 6 heures, nous quittons tous deux le camping cam en vélo et partons faire des courses..

Une heure plus tard, nous revenons avec le pain, des tomates et une puce téléphonique béninoise. Tout le monde se lève dans la foulée.

Alors que nous déjeunons, l’orage éclate. Des trombes d’eau s’abattent sur nous. La grillade prévue à midi paraît bien compromise… Ami, Jo et moi restons confinés dans le véhicule tandis que les filles sortent pour jouer et se rendent à la piscine. Elles ne reviennent que 2 heures plus tard, alors que la pluie cède peu à peu.

Vers midi, il ne pleut plus du tout. Nous allons dîner une fois de plus à l’auberge. Aucun des adultes n’est en forme : la chaleur lourde est étouffante. Et les moustiques s’en donnent à cœur joie : en peu de temps, nous sommes couverts de piqûres. Et ça démange… Grrrrrr

Repos l’après-midi, souper léger et tentative d’endormissement après un dessin animé visionné sur l’ordi.

Haut de page

 

Dimanche 06/04/08
4° jour au Benin, 194 jours depuis le départ
Bivouac à Grand Popo ( N6 16.775 E1 49.779       Alt. -10 m )

Km au compteur : 49374 ( 0 km effectué ce jour, 12139 km depuis le départ )

Une nouvelle fois, le réveil est assez matinal. Le soleil est au rendez-vous. La chaleur humide aussi.

Après le déjeuner, Ami et Jo reprennent leur activité favorite : la lessive. Je chipote un peu sur l’ordi pendant ce temps. Nous ne sommes toujours pas en grande forme : céphalées, troubles digestifs divers ;-) et mal-être général.

Vers midi, les filles, Ami et moi allons dîner à l’auberge pendant que Jo se repose.

Petite sieste post-prandiale avant de nettoyer les filtres à air du véhicule. Quelques pas sur la plage, les pieds dans l’eau et déjà, c’est l’heure du souper. Fin du dessin animé débuté la veille avant l’extinction des feux.

Pas terrible, la journée…

Haut de page

 

Lundi 07/04/08
5° jour au Benin, 195 jours depuis le départ
Bivouac à proximité d’Abomey ( N7 04.149 E1 49.737       Alt. 147 m )

Km au compteur : 49497 ( 123 km effectué ce jour, 12262 km depuis le départ )

Une nouvelle fois, le réveil a lieu très tôt. Je quitte le véhicule en meilleure forme que la veille, alors que tout le monde dort encore. Je me rends chez un artisan rencontré le jour de notre arrivée, et nous partons tous deux pour un  jogging « à la fraîche ». Au retour, j’achète le pain et réveille la petite famille pour le déjeuner.

Pendant les cours des filles, Ami et moi préparons le véhicule pour le départ. Nous pensions longer la côte vers l’ouest, traverser le Togo et rallier le Ghana, mais le climat chaud et humide ainsi que la présence de nuées de moustiques voraces nous ont découragés. Nous préférons remonter vers le nord, laissant là l’océan et les joies de la plage et de la baignade (interdite ici pour les filles…).

On veut de la chaleur, mais de la chaleur sèche !

Nous traverserons donc le pays dans le sens sud-nord pour rallier le parc de la Pandjari, tout au nord du Bénin, à côté des parcs du W, plus connus mais bien moins riches. On annonce effectivement la présence d’une faune nombreuse à la Pandjari, avec, entre autres, la présence de lions ! Nous sommes tous excités à la pensée de les rencontrer « pour de vrai ». Ayant décidés de boucler l’Afrique de l’Ouest sans nous rendre pour l’instant en Afrique Centrale, nous restions un peu sur notre faim : nous n’allons pas fréquenter les grands parcs animaliers centre-africains et leurs fameux « big five » avec leurs grands carnivores. Mais les renseignements et les contacts que nous avons avec les voyageurs actuellement en Afrique nous ont convaincus : ça devient vraiment « chaud » de rallier l’Afrique Australe en venant d’Afrique de l’Ouest : guérillas, révoltes, attentats, prises d’otages,… Mais ce n’est que partie remise : dans quelques mois, quand la situation sera un peu plus calme, nous pensons bien boucler le continent comme nous l’envisagions initialement.

Ceci dit, on part donc maintenant sur les traces des lions, pour la plus grande joie des filles (et de nous aussi…)

Nous quittons Grand Popo vers 15 heures. Première halte après 200 mètres : nous avions repéré un masque traditionnel assez sympa et nous voulons en faire l‘acquisition. Dans la boutique de notre artisan-joggeur, nous tombons sur Khofi, un grand bonhomme maigre d’un mètre nonante. Il est vêtu d’un costume rouge, porte une casquette haute et a les deux pieds cassés. Malgré le fait qu’il nous toise fièrement, il a l’air un peu triste. Nous sommes sous le charme. Nous voulons l’emmener avec nous. Mais où va-t-il dormir ? Nous sommes déjà nombreux dans le camping cam, et Khofi n’est pas du genre à se plier en quatre pour nous faire plaisir. Ami acceptera-t-elle la présence de géant efflanqué dans son lit ? Allez, hop, on se débrouillera…

Nous achetons la statue de bois à bon prix et quittons notre pote artisan une heure plus tard.

Un nouvel occupant dans le camping cam et Lucile perd sa première dent. Elle attendait ce moment depuis longtemps (la chute de la dent, pas le nouvel occupant !) Depuis plus d’un an… Régulièrement, elle nous parle de la perte de ses dents et du passage de la petite souris pendant la nuit. Mais, en Afrique, est-ce qu’il y a des petites souris ?…

Quelques courses et une bonne centaine de km seulement pour cette journée : nous faisons halte, à la nuit tombée, dans un champs de manioc au milieu de la brousse. Il est bien difficile de trouver un lieu de bivouac sauvage dans cette région. Surtout de nuit ! La végétation est dense dans la brousse et les espaces dégagés sont fréquentés par les indigènes. Nous avons roulé plus d’une heure avant de découvrir cet endroit, proche malgré tout d’un village, et pas du tout plat.

Impossible de mettre le véhicule de niveau. Nous dormirons « penchés ».

Haut de page

 

Mardi 08/04/08
6° jour au Benin, 196 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Bassila ( N8 52.139 E1 38.134       Alt. 343 m )

Km au compteur : 49765 ( 268 km effectué ce jour, 12530 km depuis le départ )

Assez tôt, Lucile me réveille. Premier constat : il y a bien des petites souris en Afrique ! Et elles apportent des billets, pas des pièces ! Lulu est aux anges ! Elle qui attendait ce moment depuis si longtemps !

A proximité du véhicule se trouvent quelques femmes qui viennent travailler aux champs. Elles portent leurs bébés sur le dos et leurs outils dans les mains. Elles sont accompagnées d’enfants plus grands qui jouent pendant qu’elles bossent. Nous sommes, comme à l’habitude, leur centre d’intérêt ce matin. 

Nous déjeunons dans le véhicule. Nous cassons 2 des quelques noix de coco ramassées hier par Jo et Ami, et partageons la chair et le lait avec nos spectateurs enchantés.

Pendant les cours des filles, j’entame ma première sculpture sur noix de coco. Ce ne sera pas une réussite… Dès la fin de l’enseignement, nous quittons la place et réempruntons la route vers le nord.

Après avoir effectué quelques courses dans une ville proche, nous faisons halte dans la brousse pour dîner. Nous nous arrêtons dans la cour de ce que nous pensons être une école, au bord d’une piste peu fréquentée. L’endroit est désert. J’en profite pour transvaser du mazout de notre réservoir auxiliaire vers le principal (ce qui n’est pas une mince affaire et prend un peu de temps). ¼ d’heure plus tard, le véhicule est entouré de jeunes élèves en costume de circonstance (chemise et short pour les garçons, jupe pour les filles, le tout de couleur beige) : le temps de midi est fini et tout le monde rapplique pour les cours « du soir ». Le directeur/instituteur nous autorise à poursuivre notre travail alors que le cours débute : la leçon de ce jour a trait à l’émancipation de la femme au Bénin.

A ce propos, nous sommes frappés, depuis notre arrivée dans le pays, par la présence de différences sensibles avec les autres pays proches : niveau de vie plus élevé, habitat plus moderne, voirie en excellent état, émancipation des femmes, scolarisation plus systématique des enfants, garçons ET filles,…

Nous reprenons la route vers 15 heures. Bien avant la tombée de la nuit, forts de notre expérience de la veille, nous cherchons le lieu de notre bivouac. Pas facile ici, comme nous l’avons déjà dit, si nous voulons être seuls : la végétation est particulièrement dense.

Nous empruntons une petite piste qui quitte la voie principale et espérons trouver un espace dégagé plus ou moins plat. Après quelques km, nous apercevons un champs de manioc qui pourrait convenir. Nous nous engageons sur le terrain et après quelques dizaines de mètres, j’arrête le véhicule : un grand pchhhhhhhht pendant quelques secondes et le pneu arrière gauche est plat. Une souche a lacéré le pneu sur 10 cm. Première « crevaison » depuis le départ… On est encore plus penché qu’hier, le sol est tout a fait inégal, il y a plein de trucs qui piquent par terre, il fait chaud et bientôt noir… Ca va être gai…

Jo prend les filles en charge, Ami prépare le souper et je commence à sortir les crics et les cales de bois (neuves… Comme quoi…) Le temps d’aplanir le sol sous l’essieu, de placer les cales et les crics et une heure trente s’est écoulée. Il fait nuit noire et les mouchettes, attirées par ma lampe frontale, rentrent par dizaines dans ma bouche, mon nez et mes oreilles. Je déclare forfait pour ce soir et réintègre le véhicule pour une bonne nuit de sommeil « de travers ».

Haut de page

 

Mercredi 09/04/08
7° jour au Benin, 197 jours depuis le départ
Bivouac à Natitingou ( N10 18.144 E1 23.331       Alt. 485 m )

Km au compteur : 49951 ( 186 km effectué ce jour, 12716 km depuis le départ )

Réveil vers 6 heures du mat. Le travail débute vers 6.30 heures. Pour prendre fin à 12.30 heures ! 6 heures de travail pour changer un pneu… C’est sûr, dans un garage au sol plat, à l’abris du soleil par 15-20°, avec du personnel qualifié et du matériel adapté, ça prend moins de temps… Mais bon, ici, c’est tout le contraire. Mais une fois que c’est fini, on est bien heureux ! Le plus pénible, c’est certainement la présence de millions de petites mouchettes agressives, celles-là même qui étaient responsable de mon arrêt de la veille au soir ! C’est pour devenir dingue !!!

Jo nous a préparé des pâtes en donnant cours aux filles. Et Ami n’a pas ménagé sa peine pour m’aider. Nous dévorons le dîner avant de prendre la route vers le nord. Nous parcourons les 186 km qui nous séparent de Natitingou, où nous avons rendez-vous avec Ernest, un guide que nous a conseillé Louise. Louise est canadienne et nous l’avons rencontrée à Grand Popo. Elle est professeur dans une école d’infirmières et vient deux fois par an depuis 7 ans au Bénin avec des élèves qui effectuent un stage professionnel d’un mois. Cool… Elle se rend à chaque fois au parc de la Pandjari avec ses élèves. Et Ernest. L’homme nous a fixé rendez-vous à l’Auberge du Vieux Cavalier.

Souper-pâtes, lavage et gros dodo pour les filles et Ami. Nous avons garé la case roulante devant l’Auberge. Jo et moi traversons la rue et rencontrons, à l’heure fixée, Ernest. Le premier contact est excellent. Nous tombons sur l’accord suivant : départ vers 13 heures demain avec Ernest à bord du camping cam ; nous rallions le parc en 3 heures ; nous nous postons près d’une première mare en fin d’après-midi pour observer les animaux ; nous gagnons ensuite un campement au milieu du parc pour y passer la nuit ; nous quittons la place le lendemain de bonne heure et déambulons en camion dans le parc pendant la journée, y passons une seconde nuit et reprenons le chemin du retour le sur-lendemain. Super ! Vite au lit, pour être en forme demain.

Haut de page

 

Jeudi 10/04/08
8° jour au Benin, 198 jours depuis le départ
Bivouac au parc de la Pendjari ( N11 24.646 E1 35.013       Alt. 173 m )

Km au compteur : 50118 ( 167 km effectués ce jour, 12883 km depuis le départ )

Nous passons une bonne nuit face à l’Auberge du Vieux Cavalier. La matinée est consacrée à l’enseignement. Les filles ont pris de l’avance et les leçons de vendredi sont données ce jour : elles auront un long week-end libre pour profiter du parc…

Contrôle de la fixation des roues du camion et de la pression des pneus. Tout semble correct. Tant mieux. Plein d’eau et dîner à l’Auberge avant de prendre la route avec Ernest vers 14 heures. Nous emportons avec nous 2 poulets préparés par la cuisinière, pour le week-end. Nous faisons également une provision de pain.

50 km de goudron pour rejoindre Tanguieta, suivis de 50 km de piste « tôle ondulée », particulièrement éprouvants pour la mécanique, pour accéder à l’entrée du parc, dont la superficie avoisine les 275 000 hectares. Ensuite, une trentaine de km pour rallier la première mare que nous atteignons vers 17 heures. Sur la route, nous apercevons furtivement quelques singes (singes verts, patas -singes rouges-, babouins), un phacochère et quelques antilopes. 

Nous sommes les seuls à la mare ce soir. Nous garons le véhicule à proximité d’un point de vue aménagé, style mirador. Nous y montons et admirons le ballet des animaux qui viennent s’abreuver : groupes de babouins, antilopes nombreuses, oiseaux,…

Soudain, un grand silence. Et rapidement les « aboiements » des babouins se font entendre, de plus en plus marqués. Les autres animaux présents ont tous la tête levée, les oreilles dressées. Il se passe quelque chose… Après une ou deux minutes, nous apercevons 2 lions qui approchent de la mare, à l’opposé de notre position. Ca y est ! On peut passer 3 jours dans le parc sans les apercevoir, et là, quelques minutes après notre arrivée, ils sont présents. Quelle chance. Nous observons le manège : tous les animaux se sont éloignés de la place et les deux lions –des mâles- viennent tranquillement s’abreuver. Nous pouvons les voir à 100 mètres de nous à peine. Ils scrutent dans notre direction et nous avons nous-même l’impression d’être observé par les deux carnivores…

Après quelques minutes, nous notons l’apparition d’un nuage de poussière sur la gauche. Un groupe d’éléphants approche. Soudain, sur la droite, un troupeau de buffles surgit : une cinquantaine de spécimens vient s’abreuver, restant à distance des lions qui ne bougent pas… Impressionnant.

Les éléphants sont maintenant à proximité de la mare, face à nous, à gauche des lions. Ils commencent leurs ablutions. Assez rapidement, mené par son chef, le groupe se déplace vers la droite, en direction des lions. Ils vont chasser ceux-ci de leur position. Le moins téméraire des deux énormes chats s’éloigne souplement, en douceur. Le deuxième se tapit dans l’herbe, ne quittant pas son poste, essayant manifestement de se dissimuler. Mais les éléphants l’ont repéré et continuent leur marche vers lui. Il se lève alors et doucement, se dirige vers le troupeau de buffles. A leur tour, ceux-ci quittent la place et s’éloignent dans un nuage de poussière. Il n’y a plus d’antilope dans les parages et les crocos s’enfoncent dans la mare devant le lion.

Celui-ci est bientôt rejoint par l’autre mâle qui avait disparu et tous deux contournent la mare par la droite, venant dans notre direction. Les éléphants arrêtent leur progression, et derrière eux, d’autres animaux reviennent s’abreuver. Après quelques dizaines de minutes, les lions se sont approchés à 20 mètres de nous ! Quel spectacle ! A ce moment, nous apercevons dans les hautes herbes, derrières nous, une lionne et ses jeunes. Nous espérons qu’ils vont s’approcher plus encore et venir s’abreuver, mais non. Et les deux mâles se couchent à proximité de nous, jetant de temps à autre un coup d’œil dans notre direction…

Et notre Lola qui fait mine de descendre du mirador pour aller faire pipi !!! Elle est rappelée à l’ordre (en douceur) par le guide.

Après 2 heures de spectacle magique, nous quittons la place. La nuit tombe. Il est normalement interdit de circuler dans le parc après 18 heures. Nous devons encore parcourir 30 km de piste un peu difficile avant d’atteindre le campement. Nous ferons halte 6 km avant, dans la cour de l’hôtel situé au centre du parc. Après discussion, le gérant, contrarié, acceptera que nous dormions dans la cour.

Quelle après-midi extraordinaire…

Haut de page

 

Vendredi 11/04/08
9° jour au Benin, 199 jours depuis le départ
Bivouac à Tanguieta ( N10 36.915 E1 16.483       Alt. 258 m )

Km au compteur : 50278 ( 160 km effectué ce jour, 13043 km depuis le départ )

Le réveil a lieu vers 6.30 heures. La nuit fut courte, mais agréable.

Nous quittons la place en direction de la « mare aux hippopotames ». En chemin, nous apercevons au loin un grand groupe d‘éléphants. Nous faisons halte, grimpons sur le toit de notre véhicule et admirons, du haut de notre observatoire, le spectacle pendant ½ heure.

Nous reprenons ensuite la direction de la « mare aux hippos », que nous atteignons assez vite. Les énormes animaux sont bien au rendez-vous. Mais ils sont dans l’eau et nous n’apercevons que leurs dos, leurs yeux et leurs oreilles. Ils ne semblent pas vouloir sortir prochainement… Mais nous ne sommes pas trop déçus : nous avons, encore bien encrées dans nos esprits, les images des hippos de Nangbéto. Nous quittons l’endroit rapidement.

Direction une autre mare, par une piste un peu difficile. En chemin nous croisons un groupe d’éléphants proche de la piste. Il s’éloigne de nous lentement. Quelques centaines de mètres plus loin, cependant, nous croisons un autre groupe de pachydermes. Le mâle dominant nous observe. Avec quelques autres adultes, ils encerclent et protègent les éléphanteaux du groupe.

Débute alors un surprenant jeu de rapport de force entre les éléphants et le camion. Sur le conseil du guide, nous effectuons une courte marche arrière. Les éléphants barrissent, reculent, puis s’arrêtent, frappant le sol de leurs pieds, balançant leurs trompes et remuant leurs oreilles. Nous avançons de quelques mètres et les pachydermes nous chargent. Stop et ils s’arrêtent. Petite marche arrière, ils reculent. Nous jouons ainsi pendant près d’une heure, les énormes animaux étant seulement à quelques mètres de nous ! Quelle expérience fabuleuse…

Nous reprenons ensuite la piste, laissant là nos nouveaux compagnons de jeu, et atteignons la mare après avoir croisé antilopes, cobes, phacochères, singes, buffles, etc… Nous ne verrons pas les guépards, les hyènes ou les lycaons. Leur rencontre est exceptionnelle. Et nous avons déjà eu tellement de chance…

Nous restons une heure de plus à proximité de la mare, avant de prendre le chemin du retour. Nous avons pu admirer une majorité des animaux présents dans le parc et nous décidons de quitter celui-ci avec un jour d’avance.

Sur le trajet de retour à Tanguieta, nous faisons halte dans un petit village à proximité duquel se trouvent des chutes d’eau. Baignade familiale dans un cadre splendide. L’eau est fraîche. On est bien… Maury et Tany en profitent aussi.

Nous rallions Tanguieta où nous nous séparons de notre guide qui prend un taxi brousse pour rentrer à Natitengou. Merci Ernest ! Nous effectuons le plein de carburant. Le prix du mazout est nettement moins élevé au Bénin qu’au Burkina, où nous retournons maintenant. La frontière est située à une cinquantaine de km. Il est cependant trop tard pour reprendre la route ce jour, et nous décidons de dormir sur une petite place, un peu à l’écart du centre de la ville. Nous nous endormons rapidement, la tête pleine d’images fabuleuses…

Haut de page

 

Suite du récit sur la page consacrée au Burkina Faso.

Haut de page