BALLADE A QUATRE
Lola, Luciole, Jo et Mirou Autour du Monde



Sénégal

 

Séjour du 18/11/07 au 12/01/08

Séjour du 05/05/08 au 10/06/08

Récits détaillés

 

1. Séjour du 18/11/07 au 12/01/08

2. Séjour du 05/05/08 au 10/06/08

 

 

1. Séjour du 18/11/07 au 12/01/08

 

Dimanche 18/11/07
1° jour au Sénégal,  54 jours depuis le départ
Bivouac à Ross Béthio ( N16 16.793 W16 08.309    Alt. 8 m)
Km au compteur : 43350 ( 257 km effectués ce jour, 6245km depuis le départ )


Dès le réveil, Lola rejoint sa sœur chez nos amis. Nous profitons de la matinée pour récupérer nos effets éparpillés dans l’auberge que nous fréquentons depuis une semaine ( !) et préparer le véhicule. Vers 11 heures, nous avons rendez-vous chez Fati pour récupérer les filles et prendre une tante qui retourne à Dakar ce jour. Cette dernière ne nous accompagnera cependant pas et nous prendrons congé de toute la famille vers 13 heures.


Au revoir à tous. 1000 mercis pour votre extraordinaire accueil. Nous espérons vous revoir, en Mauritanie ou en Belgique, qui sait ? Peut-être Fati pourrait-elle venir y faire sa dernière année d’études commerciales à l’Ulg ?


Nous empruntons la route de Rosso, ville frontière située 200 km au sud de Nouakchott. Les paysages sont tout à fait différents de ceux que nous avions connus au nord de la capitale : les étendues désertiques sablonneuses laissent progressivement la place une végétation roussie par la chaleur. D’abord des herbes éparses, puis des buissons et enfin des arbres. Par moment, la végétation me fait penser à celle qu’on peut rencontrer dans le sud est de la France. Jo me dit que ça n’a rien à voir… Soit. Nous sommes également frappés par le nombre impressionnant de cadavres d’animaux gisant le long de la route : chèvres, ânes, vaches… Mais ça pue moins fort que les dromadaires !


Après quelques contrôles policiers, nous atteignons Rosso. Il est un peu plus de 17 heures. Coup de téléphone à notre contact qui nous envoie un de ses hommes de main. Ce dernier, plutôt sympathique, s’empare de nos documents d’identité et file vers les postes de contrôle : la dernière rotation du bac a lieu à 17 heures, mais le bateau a un peu de retard ; il est possible que nous puissions encore l’avoir. En ¼ d’heure, les formalités de douane, police, gendarmerie et embarquement sont faites. Sans l’aide de cet habitué, nous étions partis pour des heures d’attente… et d’arnaque. Mais attention, tout a un prix. Lui aussi veut sa com’. Et lui aussi est arnaqueur, comme les autres…


Nous tombons sur un accord financier : je lui laisse une bonne quinzaine d’euros (le reste de notre monnaie emportée de Belgique), en plus du coût de formalités :  15000 ouguiyas du coté mauritanien, 9000 du coté sénégalais, soit un total de presque 66 euros - le coût réel est inférieur, je pense, mais bon -. Nous sommes malgré tout satisfaits d’avoir expédié les formalités aussi rapidement.
Le bac quitte la rive quelques minutes plus tard et nous sommes à bord ! Alors que d’autres véhicules restent à quai, on ne sait pour quelle raison… Enfin on s’en doute un peu : cette frontière est le royaume du bakchich et il faut allonger la monnaie… ou avoir le temps (ou se faire aider…) C’est pour cette raison que nombre de voyageurs passe maintenant par la barrage de Diama.


Les formalités du coté sénégalais sont à peine plus longues et nous pouvons quitter l’aire de débarquement assez rapidement. Quelques centaines de mètres à peine nous séparent de Rosso/Mauritanie, mais l’ambiance est tout à fait différente : les ruelles de Rosso/Sénégal sont animées, les gens sont plus extravertis et la musique est présente partout dans la rue. Le contraste est surprenant !
Nous empruntons le goudron vers Saint Louis. La route est en mauvais état et la nuit tombe rapidement. Nous ferons halte dans la petite ville de Ross Béthio, sur le parking d’une station de carburant. Nous mangeons notre première boîte de conserve depuis le départ : des raviolis sauce tomate. Bof bof… Nous étions habitués à autre chose… Vivement une bonne salade de tomates/concombres « à la Jo »! On ne s’en lasse pas ! Nous aurions certainement acheté quelques fruits et légumes locaux si nous avions eu quelques francs. Mais plus un sous vaillant ! Nous devons trouver demain un distributeur automatique (présents dans les grandes villes) pour retirer de l’argent. Nous serons vite « riches », puisqu’un euro vaut à peu prêt 650 francs !


Nous discutons avec les pompistes pendant quelques dizaines de minutes, puis prenons congé d’eux pour aller dormir. Séance de crémage anti-moustique préalable : ici, gaffe au palu !

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Lundi 19/11/07
2° jour au Sénégal,  55 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.514 W16 30.680     Alt. 12 m )
Km au compteur : 43409 ( 59 km effectués ce jour, 6304 km depuis le départ )


Dès le réveil, nous prenons la route de Saint Louis pour nous arrêter un peu plus loin, dans la campagne, pour déjeuner et pour donner les cours des filles. Cela se passe toujours très bien pour Lola, et c’est toujours un peu difficile pour Lu…

Vers midi, nous reprenons la route de Saint Louis. Après quelques kilomètres, un homme nous hèle : son véhicule, chargé de passagers comme à l’habitude, est en panne. Il nous demande s’il est possible de le tracter jusqu’à Saint Louis. Nous fixons la corde qu’il a déjà attachée à sa voiture, à notre chaîne d’arrimage et en avant. Nous ne sentons pour ainsi dire pas que nous tractons une voiture. A quelques reprises cependant, un coup de klaxon nous averti que la corde a cédé. On ne s’en était pas rendu compte !

Après quelques arrêts pour déposer les passagers, nous arrivons à Saint Louis. Nous traversons Sor, le quartier des artisans situé sur le continent, puis nous empruntons le pont Faidherbe pour atteindre l'île située entre les 2 bras du fleuve Sénégal. Ce pont a été construit en 1897 par Gustave Eiffel et était destiné à franchir le Danube ! Suite à une erreur administrative il a été expédié et finalement monté ici, ses dimensions étant adaptées  ! La ville de Saint Louis, initialement bâtie sur cette île, est remarquable par son architecture coloniale : elle est la première implantation européenne en Afrique de l’ouest et l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale française. Nous y trouvons aisément un distributeur d’argent, repérons la poste pour l’envoi des devoirs de Lola et achetons du pain.

Après avoir traversé un deuxième pont pour atteindre la Langue de Barbarie, bande de terre et de sable coincée entre le fleuve et l’océan, nous longeons le fleuve vers le sud et traversons le quartier des pêcheurs où des dizaines de milliers de poissons sèchent le ventre ouvert au soleil. Nous atteignons après 2-3 km le lieu de notre bivouac : nous faisons halte sur une plage de sable fin, à proximité d’un petit resto local.

Promenade sur la plage et rencontres avec des centaines de petits crabes qui se déplacent incroyablement vite. Saladalajojo pour souper et dodo. Un bon gros dodo…

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Mardi 20/11/07
3° jour au Sénégal,  56 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.514 W16 30.680     Alt. 12 m )
Km au compteur :  43409 ( 0 km effectué ce jour, 6304 km depuis le départ )


La nuit fut bonne, malgré les bêlements répétés du bélier qui attend sagement, attaché à quelques mètres du camping cam, la fête du mouton toute prochaine. Pendant les cours des filles, je me rends en ville pour faire quelques courses. Vers midi, nous mangeons dans le resto voisin. Marie, la tenancière nous a préparé du poulet aux oignons avec des frites. C’est délicieux et copieux : nous conservons un poulet cuit entier pour souper !


Le resto est situé sur la plage. Il s’agit en fait de quelques mètres carré de sable, clos par une barrière de joncs, sur lesquels ont été disposés 3 tables de fortune et quelques chaises à l’abri d’un toit de paille. Marie cuisine dans une paillote attenante. Elle fait les courses en fonction de la commande car ne dispose d’aucune infrastructure pour conserver. Elle est très gentille et souriante. Et elle sait ce qu’est un franc ! Nous copinons avec son fils Omar et son frère-qui-est-plutôt-son-cousin-ami-copain-pas–moyen-de-savoir, Cheick. Comme nous en avons l’habitude maintenant, tous deux nous interrogent sur la vente de nos vélos, de vêtements, GSM ou autres objets… Ils sont très sympas et je vais chercher dans le camping cam quelques tee-shirts qui les intéressent. Nous tombons sur un accord : Omar prend les tee-shirts et un training et, en contre partie, nous cuisinera la langouste et nous mènera au parc ornithologique du Djoudj dans les jours à venir. Nous sommes tous satisfaits du troc…


En fin d’après midi, baignade familiale (même Joëlle !!!) dans l’océan agité. Il s’agit plutôt d’une trempette, car nous n’osons pas nous éloigner de la côte. Promenade sur le plage et souper dans le camping cam : salade de poulet mayo + concombres. Mmmm.
Demain, nous partirons en quête de lait maternisé pour les chiens qui ont toujours une ch… d’enfer, mais qui ont l’air de tenir le coup malgré tout : Maury grossi à vue d’œil et Tany rôde ses cordes vocales dès qu’elle peut.

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Mercredi 21/11/07
4° jour au Sénégal,  57 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis
Km au compteur : 43433 ( 24 km effectués ce jour, 6328 km depuis le départ )


Dès le réveil, je pars en vélo à St Louis : mission « lait ». Je cherche du lait de chèvre. Il paraît que c’est bon pour les chiots privés de leur mère. Pas évident de trouver un berger. Il y a beaucoup de chèvres en rue, mais elles gambadent seules et les gens que j’interroge ne peuvent me dire où se trouve leurs propriétaires. Finalement, je tombe sur un berger qui me fixe rendez vous le lendemain midi : il m’apportera un litre de lait frais. Super. Je me rends néanmoins à la pharmacie pour acheter du lait maternisé en attendant…

Sur le chemin du retour, je passe devant l’hôtel Mermoz, situé quelques centaines de mètres avant le lieu de notre bivouac. Je repère sur une affiche que les chambres disposent de l’ADSL. Je vais demander s’il est possible de venir consulter nos mails ici. Pas de problème, l’hôtel dispose d’une connexion sans fil et on peut « surfer » à partir du bar. Et puis il y a aussi une belle piscine qui me fait de l’œil… Si nous prenons une consommation, nous pouvons venir en famille, nous baigner et nous connecter à internet. On se dit à tout à l’heure…

Pendant ce temps, l’enseignement se déroule. Les devoirs sont presque terminés. Nous dînons et quittons la place avec le camping cam pour nous rendre tous les six ( !) au « centre-ville » pour faire quelques courses et déambuler sur l’île, dans le vieux quartier. Au retour, nous arrêtons le véhicule devant l’hôtel Mermoz et nous rendons au bar pendant que les filles foncent dans la piscine. La Speciale Flag est bien fraîche et la connexion internet performante.

Après quelques dizaines de minutes, le propriétaire de l’hôtel nous interpelle : Philippe Legrand est belge et il est Consul honoraire. Il nous souhaite la bienvenue et nous propose d’emblée de passer une ou deux nuit ici ! Quel accueil extraordinaire ! Nous acceptons volontiers sa proposition. Nous apprendrons un peu plus tard que lui-même avait débuté il y a une quinzaine d’années un voyage similaire en Afrique et qu’il se souvient qu’une bonne douche et un bon lit sont parfois très appréciables… Son voyage avait malheureusement été interrompu suite au vol de son véhicule. Il était alors rentré en Belgique et avait repris son emploi de mécanicien dans son garage à Bruxelles, géré entre temps par son frère. Après 6 mois de grisaille belge, il a repris son barda et est venu s’établir à Saint Louis. Précurseur d’il y a 14 ans -il n’y avait pas d’hôtel sur la Langue de Barbarie-, il a débuté modestement et a peu à peu développer son activité pour aboutir à ce que nous découvrons ce jour : un coin de paradis…

Belles et spacieuses, les chambres sont jumelées en petits bungalows éparts sur la plage, dissimulés par une importante végétation.  Des chemins étroits en béton les relient les uns aux autres. Les chambres 20 et 20 bis nous sont dédiées. Une centaine de mètres nous sépare de l’océan, une cinquantaine de la piscine… Hum hum… Nous investissons avec plaisir les lieux. Après la baignade dans une eau délicieuse, nous soupons au resto de l’hôtel et mettons les filles épuisées au lit. Nous ferons rapidement de même, après une dernière bière toutefois…

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Jeudi 22/11/07
5° jour au Sénégal,  58 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur :  43433 ( 0 km effectué ce jour, 6328 km depuis le départ )


Une nuit très agréable, on s’en doute ! Les filles se sont réveillées avant nous et ont quitté leur chambre pour une baignade matinale. Nous les retrouvons au resto, attablées en tête à tête devant les restes de leurs croissants et de leur choco chaud ! A l’aise, Blaise !

Mais bon, on n’est pas en vacances ( !!!) et il faut assurer l’école : la matinée de cours se déroule dans le resto, coupée d’une récré/piscine. Pendant ce temps, je me rends dans le quartier des pêcheurs où j’ai rendez vous avec le berger. Je l’attendrai 2 heures en vain. Malgré la chaleur lourde et les odeurs pestilentielles de poissons pourris , je passerai un moment agréable à discuter avec des pêcheurs et des taximan locaux. Mais pas de lait. Et toujours la chiasse dans le camion pour Maury et Tany…

 Nous dînerons à l’hôtel, une nouvelle fois. L’après-midi se déroulera paisiblement au bord de la piscine. Vers 17 heures, je prendrai mon premier cours de conduite 4x4 dans le sable avec Philippe, notre hôte, qui m’emmène fort gentiment dans le nouveau Toy qu’il vient d’acquérir. Grâce à ce véhicule, il assurera la liaison Saint Louis / Dakar par la plage pour les clients. Evidement, un 4x4 Toyota, ça pèse 3 fois moins que le camping cam, que j’ai d’ailleurs ensablé en le garant devant l’hôtel ! Nous mettrons demain en pratique le cours d’aujourd’hui !

Nous passons notre deuxième nuit dans la chambre 20, pour notre plus grand plaisir. Demain, nous devons la quitter, mais Philippe nous propose de rester près des écuries et de jouir encore de ses installations : « nous sommes ici chez nous » ! Nous acceptons bien sûr avec grand plaisir ! Merci, Philippe.

Au programme de demain : les langoustes chez Marie (et le désensablage du camping cam, oui, je sais, merci !). Le Djoudj, ce sera pour samedi.

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Vendredi 23/11/07
6° jour au Sénégal,  59 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur :  43451 ( 18 km effectués ce jour, 6346 km depuis le départ )

Après la matinée studieuse des filles, je me rends à vélo à Saint Louis pour poster les devoirs hebdomadaires. Il y a quelques km à parcourir sur la Langue de Barbarie avant d’atteindre la pont qui mène à l’île. Je profite de ma visite en ville pour faire l’acquisition d’un casque pour nos longues discussions sur Skype.

A mon retour, je déplace le véhicule sans trop de difficultés et nous allons prendre place quelques dizaines de mètres plus loin, à côté des écuries.  Nous avons la possibilité de nous raccorder au 220 V et il y a un robinet qui nous offre un accès à l’eau courante : le grand luxe ! Depuis 3 jours cependant, il y a une coupure générale d’eau à Saint Louis. Le personnel de l’hôtel dispose tous les matins dans chaque chambre de grands seaux d’eau provenant de la piscine et nous, nous avons notre réserve « portable ». Ceci dit, nous allons nous laver dans l’océan et venons nous dessaler dans la piscine. Prendre son « bain » dans l’océan, ça tout de même quelque chose de magique…

Nous lézardons l’après midi et, en soirée, nous nous rendons sur la plage, chez Marie, pour souper. Un couple de belges rencontrés à l’hôtel nous accompagne. Finalement, pas de langoustes au menu, mais des cigales (de mer…), un crustacé similaire. Très bon ! En accompagnement, du riz et un vin imbuvable, rapidement remplacé par quelques Gazelles achetées au bar voisin.

La soirée ne se prolonge pas, nous devons nous lever tôt demain pour partir au parc du Djoudj : pour la première fois depuis le départ, le réveil est branché… à 6.30 heures. Départ prévu à 7.00 heures ; Omar viendra nous chercher au camping cam. André et Myriam, avec qui nous venons de souper, nous accompagneront.

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Samedi 24/11/07
7° jour au Sénégal,  60 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur : 43580 ( 129 km effectués ce jour, 6457 km depuis le départ )

Omar se présente effectivement vers 7.00 heures. Les filles et Jo sont toujours au lit. Je me suis réveillé un peu plus tôt et j’en ai profité pour admirer les pirogues qui quittent Saint Louis vers l’océan, pendant que le soleil se lève sur le fleuve Sénégal. C’est très joli…

Jo est rapidement debout. Nous passons chercher André et Myriam à l’hôtel et prenons la direction de Ross Béthio pour nous rendre au parc de Djoudj, 3° réserve ornithologique mondiale située à 70 km vers le nord. A la sortie de Saint Louis, premier contrôle par les forces de l’ordre : le policier à la mine patibulaire me fait signe de me ranger sur le côté. Avant de venir me saluer, il arrête quelques autres véhicules. Il n’a pas l’air de bonne… Après quelques minutes, il se présente à nous. « Bonjour. Pourquoi ne portez-vous pas la ceinture ? Permis de conduire et assurance ! » Aie, ça commence mal… Tous nos papiers sont en règle. J’ai beau expliquer que le port de la ceinture n’est pas obligatoire dans notre véhicule, il ne veut rien entendre. Et il quitte le véhicule pour aller contrôler les autres. Avec mon permis ! Après quelques minutes, je descends du camion, demandant à tout le monde de ne pas sortir : il ne faut pas monter que nous sommes pressés, il faut rester aimable et courtois. On a le temps. On ne se prend pas la tête…

12000 francs (+/- 20 €) ! C’est le montant de l’amande qui m’est infligée. Le policier conservera mon permis et je le récupérerai au poste, en allant payer l’amande. Il commence à rédiger une attestation et un PV. Je lui explique alors que nous nous rendons dans la troisième réserve ornithologique mondiale, que nous sommes heureux d’être ici, que c’est la première fois que nous venons et que l’accueil est super, que je suis conscient d’avoir commis une infraction et que ça ne se produira plus. Il me propose alors de couper la poire en deux : 6000 francs tout de suite, et il nous laisse partir. Et de discussions en tractations, je m’en sors finalement avec une plaquette d’anti-inflammatoires et la promesse de venir le revoir le soir au poste avec un complément de médicaments ! Il me rends mon permis et nous reprenons la route. Omar m’assure qu’il m’aura oublié le soir…

Quelques km plus loin, nouveau contrôle policier. L’agent me redemande mes papiers, me demande de sortir, m’interroge sur la possession d’un triangle, d’un extincteur, d’une boîte de secours, pour finalement me dire que les catadioptres arrières ne sont pas réglementaires ! Au Sénégal, ils doivent être tout orange et pas orange et rouge. Je marque mon accord, et lui signale que je me suis déjà arrangé avec le policier Kane, deux km en amont. Sans savoir la nature de cet arrangement (à moins qu’ils n’aient usé du gsm, Monsieur Kane téléphonait tout le temps en me parlant !), il me demande de faire la même chose que pour Kane ! Refus polis mais catégorique, toujours sans montrer que nous sommes pressés. Finalement, d’un revers de la main, l’agent me fait signe de partir.

Après quelques km, nous empruntons une large piste de terre rouge qui nous mènera à la réserve. Nous honorons les droits d’entrée : forfait de 5000 F cfa pour le véhicule ; 3000 Fcfa pour l’entrée et 2000 Fcfa pour la pirogue, par personne ( 650 « Franc colonie française africaine » = +/- 1 € ). Nous parcourons encore quelques km en camion dans le parc avant d’atteindre l’embarcadère où nous prendrons une pirogue à moteur pour la visite. Nous croisons 2 phacochères et un varan et nous apercevons déjà de magnifiques oiseaux.

La promenade en pirogue dure 1 ½ heures. Nous traversons les marais et avons la chance d’observer des milliers de cormorans et de pélicans. Nous voyons peu d’autres oiseaux et , malheureusement pour les filles qui se réjouissaient, nous ne verrons pas les crocodiles annoncés. Par contre, furtivement, nous apercevons un grand serpent d’eau…

Nous sommes de retour à St Louis vers 15 heures. Je remarque qu’un pneu de rechange est un peu affaissé : nous avons perdu, vraisemblablement sur la piste, le berceau de soutien sur lequel le pneu était posé. Pendant que les filles filent à la piscine, Jo, André et Myriam filent au bar et je démonte les pneus et pars en quête d’un soudeur qui me confectionnera la pièce. Je déniche le commerce assez facilement mais l’homme est parti pour… un certain temps ! Omar me propose de faire faire cette pièce en ville et emprunte donc, heureux, le vélo de Jo pour s’y rendre.

Il ne reviendra que plusieurs heures plus tard, après avoir fait un vol-plané et démoli le phare, la selle et quelques autres babioles ! Il s’est fait un peu mal, mais n’ose pas trop en parler ;-) Mais Omar est très sympa, et on ne peut rien lui reprocher. Cette attitude le rassure. Maintenant, il est vraiment notre pote !

Ce soir, nous mangeons chez Marie, sa maman, qui nous offre un riz de poisson pour nous remercier d’avoir amené des clients chez elle : délicieux, mais trop épicé pour les filles ! Après le souper et le retour d’Omar, Jo met les filles au lit et je reprends le vélo pour me rendre au commissariat, voir, comme promis, le Policier Kane. Et comme me l’avait dit Omar, il avait oublié ! Par contre, quand je lui ai rappelé qui j’étais, son visage s’est illuminé et il m’a dit qu’il ne pensais pas que je viendrais, que j’étais un homme de parole. Nous avons causé et il ma expliqué le fonctionnement de la police, ici, au Sénégal. Il m’a assuré que maintenant, j’étais son ami. Il m’a remis ses coordonnées et m’a recommandé de l’appeler en cas de soucis, notamment avec la police ! J’ai laissé Pape (de son prénom) après quelques dizaines de minutes et lui ai dit que j’essayerais de le revoir avant notre départ. (Petite parenthèse : j’ai visité le poste de police et ne voudrais pas passer une nuit au mitard !) A mon retour, tout le monde dort à poings fermés…

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Dimanche 25/11/07
8° jour au Sénégal,  61 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur : 43580 ( 0 km effectué ce jour, 6457 km depuis le départ )

4° jour sans eau à Saint Louis. Nous ne souffrons pas de cette pénurie – les filles adorent se laver dans l’océan !- mais les résidents de l’hôtel sont contrariés. Les autochtones prennent aussi la chose avec beaucoup de philosophie : une certaine habitude, sans doute…

Journée repos (Quoi ?… Encore ?…) et rencontre à l’hôtel de Fabienne, une expatriée belge en poste depuis 2 mois à Kaolac, qui travaille dans la coopération au développement. Elle est en visite chez des amis à St Louis et rêve depuis quelques semaines d’un bain dans une piscine ! Nous dînerons ensemble au resto de l’hôtel et passerons une partie de l’après midi à discuter. Nous ne manquerons pas de lui rendre visite si nous passons par Kaolac, deuxième ville du Sénégal, peu connue et non touristique apparemment.

Notre soudeur n’a pas fini la pièce promise pour ce jour à midi. Ce sera pour demain. Normal… Nous resterons encore un peu chez Philippe, notre hôte, pour notre plus grand bonheur.

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Lundi 26/11/07
9° jour au Sénégal,  62 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur : 43580 ( 0 km effectué ce jour, 6457 km depuis le départ )


Les cours reprennent ce matin, dans le magnifique décors de la Langue de Barbarie que nous connaissons depuis une semaine maintenant ! Nous qui voulions rester un jour à Saint Louis… Qui envisagions même de ne pas y passer…


André et Myriam ont quitté l’hôtel Mermoz. Mais les belges chassent d’autres : l’équipe choc de Décathlon – Liège débarque à St Louis : Stéphan, Peggy et Evelina viennent passer une semaine de vacances à l’hôtel, rejoints par Sandra demain. Discussions autour de la piscine entrecoupées de baignades et de bières fraîches. Nos nouveaux copains nous apprennent qu’ils vont passer leur deuxième semaine de vacances dans une villa au sud de Dakar et nous proposent de venir leur dire bonjour. Après avoir récupérer les cours de l’EAD à l’Ambassade, nous descendrons donc sur Mbour pour les saluer et voir Christiane que nous avions rencontrée sur le Ferry et avec qui nous avions passé nos premières journées africaines.


Après un petit souper au resto de l’hôtel, nous mettons les filles au lit et rejoignons nos décathloniens sur la plage, dans une paillote voisine de chez Marie. Nous y faisons la rencontre de quelques Saint-Louisains que nous quittons une bouteille d’Havana Club plus tard. Nous nous fixons tous rendez-vous après demain, pour passer la soirée sur la plage : poulet Yassa, Djembé et… seront au rendez vous !

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Mardi 27/11/07
10° jour au Sénégal,  63 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur : 43580 ( 0 km effectué ce jour, 6457 km depuis le départ )


Le réveil est difficile pour moi : gueule de bois ? Non, je n’ai pas mal à la tête. Plutôt un problème de digestion… Je vais me traîner toute la journée. Mais bon, se traîner de la plage à la piscine en passant par le hamac, il y a pire !
Pas grand choses d’autre ce jour. Ca fait tout de même plus d’une semaine qu’on ne fait pas grand chose d’autre que de profiter de la vie. Quelle chance nous avons… Nous le mesurons tous les jours, sans exception…


Les cours des filles sont entrecoupés de récré/baignades. L’après midi sera pour elles consacrée au vélo, à la piscine et… à la balade à cheval prévue depuis quelques jours. Vers 17 heures, elles se rendent près des chevaux qu’elles vont caresser tous les jours depuis une semaine… Elles ont choisi leurs montures depuis longtemps. Accompagnées de Ousmane et de papa avec son appareil photo, elles prennent le chemin de la plage. Jo nous rejoint.


Une balade à cheval sur la plage… Le rêve…


Cela se passe bien pour les deux cavalières. Lola est rapidement laissée seule avec sa monture qu’elle guide très bien. Elle nous expliquera qu’elle a l’habitude de monter à cheval chez Aline. Et bien franchement, elle nous épate… (pour Françoise : « cot cot cot cot cooooot… ») Lucile éprouve un peu plus de difficultés à maîtriser sa jument qui est un peu plus nerveuse. Mais c’est très bien tout de même (« cot cot cot cot cooooot… »). Un très beau souvenir pour toute la famille !


Dodo pour moi, sans demander mon reste. Jo et les filles s’occupent des chiens (qui vont bien !!!) et lisent un peu : Lola commence Harry Potter avec sa maman, un paragraphe chacune. Laborieux… On va voir si elle accroche…

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Mercredi 28/11/07
10° jour au Sénégal,  63 jours depuis le départ
Bivouac à Saint Louis ( N15 59.631 W16 30.598     Alt. 6 m )
Km au compteur : 43620 ( 40 km effectués ce jour, 6497km depuis le départ )


La nuit se passe bien… Au réveil, on se dit qu’il faut penser au départ. C’est chaque fois un peu difficile de repartir quand on se sent bien quelque part. Même si on sait que l’on va découvrir quelque chose de nouveau, d’extraordinaire… Nous décidons tout de même de nous fixer demain pour quitter Saint Louis. Nous essayerons de rallier Dakar par la plage. Philippe, notre hôte, nous a encouragé à choisir cette alternative au goudron : 200 km de sable et de décors de rêve… Nous devons le voir ce jour, pour qu’il nous fasse un topo et qu’il nous donne l’horaire des marées : il est impératif de choisir le bon moment pour s’engager sur le sable pour avoir le temps de réagir en cas de problème technique, au risque de voir le véhicule s’en aller sur les flots…


Nous avons donc rendez vous avec Philippe vers 13 heures. Une nouvelle fois, il nous accueille dans sa maison, que nous découvrons maintenant à la lumière du jour. Magnifique ! Une immense (mais vraiment immense…) pièce ouverte sur la mer, avec, en annexe 4 très grandes chambres avec salles de bains donnant sur une galerie extérieure ombragée. Le tout isolé des regards indiscrets par une belle végétation. Avis aux amateurs : Philippe loue sa maison à la demande ; l’idéal pour trois couples avec enfants. (Sans oublier que l’on bénéficie bien sûr des prestations de l’hôtel : piscine, hammam, soins esthétiques,…)


Nous discutons pendant deux heures accoudés au bar. Philippe nous accompagnera demain avec son 4x4 pour un bout de chemin. Super.
L’après midi, nous nous rendons avec nos décathloniens au parc de Guembel, réserve naturelle proche de St Louis, où on observera tortues et  antilopes (les singes et les phacochères sont en congé cet après midi…)

Quelques courses en ville au retour, souper et mise au lit des filles. Nous nous rendons alors sur la plage, comme convenu. Nous sommes attendus au son des djembés dans le « resto » d’avant hier. Nous y passerons une excellente soirée, nous exerçant aux percussions et à la danse dans le sable. L’ambiance est festive. Merci à tous nos amis sénégalais pour leur accueil, leur gentillesse et leur disponibilité. En particulier à Omar, avec qui nous nous sommes particulièrement liés. Au plaisir de te revoir, Omar !

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Jeudi 29/11/07
11° jour au Sénégal,  64 jours depuis le départ
Bivouac au désert de Lompoul ( N15 27.584 W16 40.896       Alt. 36 m )
Km au compteur : 43717 ( 97 km effectués ce jour, 6594 km depuis le départ )


Le départ est fixé à 14 heures. La matinée s’écoule très rapidement. Le temps de donner les cours, de mettre en ligne notre journal de bord, de ranger notre barda et il est déjà l’heure de partir.  Pas le temps pour une dernière baignade… On resterait bien quelques jours de plus…

Nous avalons un dernier repas au resto de l’hôtel, saluons nos décathloniens et emmenons, jusque St Louis, Philippe et le chauffeur qui assurera à l’avenir le transfert des clients vers Dakar par la plage. Leur 4x4 est au garage afin d’adapter la benne du pick-up pour y mettre des sièges supplémentaires. Un autre membre du personnel nous rejoint dans un deuxième temps et nous partons en convoi : direction la plage… Cette balade servira de reconnaissance et de test pour Philippe et son équipe.

Une bonne trentaine de km sur le goudron et nous atteignons les premières dunes. Du sable très fin nous attend. Je suis un peu stressé. Philippe dégonfle les pneus du 4x4 et me suggère de faire de même. Il me propose de passer de 7 bars à 5.5. Nous verrons si ç’est suffisant. Tout ce qu’on dégonfle, il faudra le regonfler ! Il s’élance le premier et passe la première petite côte. C’est à notre tour : blocage du différentiel inter-pont et troisième courte, comme me l’avait suggéré JC. 10 mètres, 15 mètres… Bloqués ! Nos amis font marche arrière. On redégonfle... Et on repart. La première côte est franchie. Super.

A l’attaque de la deuxième, beaucoup plus longue. Philippe part le premier et à quelques mètres du sommet, il est bloqué. Nous nous élançons, arrivons presque à sa hauteur et… bloqués aussi. Nouvelle séance de dégonflage pour les 2 véhicules. Jo et les filles sont descendues du camion et participent au travail. Marche arrière. Le Toy s’élance et franchit la dune. A mon tour. Sous les encouragements des filles, je passe à leur côté à fond de troisième, à 5 km/h maxi ! Mais ça passe ! Je ne m’arrête pas. Les filles et Jo prennent place dans le pick-up et me suivent.

Un peu plus loin, arrêt sur la terre et débriefing : quelle différence avec les pneus dégonflés ! Rien à voir ! La pression est maintenant de 2.6 bars, ce que ce vieux renard de JC m’avait suggéré ! Et on passe « partout » (le sable que nous venons de franchir est difficile assurent les locaux)! Il ne faut pas enclencher systématiquement une démultiplication supplémentaire et rester en « longue », pour ne pas être limité en vitesse de pointe dans les descentes et pouvoir prendre de l’élan pour les côtes. Fort de cette expérience, j’emprunterais sans plus aucune crainte la fameuse piste de Choum, au nord de la Mauritanie (vous savez, celle qui longe la voie de chemin de fer minée sur son versant nord…) Dommage que nous n’ayons pas eu le temps d’aller faire les essais sur sable prévus par JC, nous aurions appris tout cela avant le départ… Dommage ? Non ! Aucun regret, car nous n’aurions peut-être pas rencontré Fati et sa famille et vécu tant de belles choses…

Une longue piste alternant terre damée et tôle ondulée (6-7 km) et nous atteignons un village côtier. La plage est en vue. Dernière difficulté pour atteindre le sable dur. Aucun problème ! Nous n’avions bien sûr pas regonflé. Les filles et Jo restent dans la benne du pick-up et nos deux véhicules s’élancent sur la plage qui s’étire à perte de vue. Moment magique, difficilement exprimable… Tout le monde peut rêver de la promenade à cheval sur la plage. Il est beaucoup plus difficile d’imaginer la balade en 10 tonnes ! Et bien, c’est magique ! Nous « glissons » sur le sable dur à la vitesse de 70-80 km/h, flirtant avec les vagues à droite et le sable fin à gauche. Nous croisons quelques charrettes tirées par des chevaux et deux Unimogs transportant les locaux d’un village à l’autre. Sinon, rien que l’océan, le sable et les palmiers ! Quel bonheur !

150 km (+/-) de plage jusque Dakar au lieu de 270 km de goudron (et combien de contrôles policiers…). Nous faisons néanmoins halte 60 km plus loin. Pour atteindre le désert de Lompoul, où nous souhaitons bivouaquer, nous quittons la plage et réempruntons une petite route goudronnée puis une piste sablonneuse un peu difficile. Toujours guidés par Philippe, nous atteignons alors le site extraordinaire de Lompoul : un petit désert de sable rose orangé. Le soleil est presque à l’horizon et les couleurs sont magiques (beaucoup de magie aujourd’hui !) Un campement est dressé au pied des premières dunes, permettant d’accueillir les touristes « un peu » aventureux : électricité, eau courante, frigidaires,… sont disponibles. Nous en profitons pour boire une bonne ( comme quoi!) Flag bien fraîche, avant de prendre congé de nos amis qui prennent le chemin du retour.

Merci à vous tous, pour votre aide et vos conseils. Merci particulièrement à Philippe, pour ton accueil extraordinaire ! J’espère que nous nous reverrons !

A quelques centaines de mètres du campement, nous établissons notre bivouac. Les filles sont mises au lit. Les locaux nous invitent à souper. Je serai seul à les accompagner pour un très bon mafé particulièrement épicé.

Une nouvelle nuit dans le désert. Retour de nos « anciennes » habitudes…

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Vendredi 30/11/07
12° jour au Sénégal,  65 jours depuis le départ
Bivouac à Mboro ( N15 08.457 W16 53.683       Alt. 22 m )
Km au compteur : 43824 ( 107 km effectués ce jour, 6701 km depuis le départ )


La nuit dans le désert… Nous apprécions vraiment. Celle-ci fut une fois de plus excellente.

Nouvelle matinée studieuse pour les filles, entrecoupée de jeux dans les dunes. Les devoirs hebdomadaires clôturés, nous quittons notre bivouac en début d’après-midi et reprenons le goudron qui nous mène à la plage. Nous franchissons le sable fin de la plage de Tiougoune et atteignons sans encombre la bande de sable dur laissée par la marée basse. Nous projetons de faire une nouvelle halte avant d’atteindre la capitale. Objectif : le Lac Rose.

Après quelques dizaines de kilomètres, nous atteignons Mboro Plage, un village de pêcheurs. La plage est à ce niveau barrée par une digue de pierres sur laquelle circulent des poids lourds Nous faisons halte et interpellons un ouvrier : il s’agit en fait du lieu de déversement de déchets chimiques en provenance d’usines sénégalaises ! Sans commentaires…

Nous devons contourner la digue. Même à marée basse, nous ne prenons pas le risque de passer côté océan, le risque d’ensablement est élevé. Nous prenons notre élan pour franchir une nouvelle fois le sable mou de la plage… Et là, pouf ! Bloqués. Le sable est mouillé, très lourd et il est impossible de se dégager. Rapidement, le camping cam est entouré de villageois amusés… et très serviables. Tout le monde s’y met : on creuse, on pousse et on se dégage en marche arrière. Chacun y va de son commentaire. Finalement,  sous la pression des locaux, n’écoutant pas Jo qui me suggère de dégonfler plus encore les pneumatiques, je m’élance une nouvelle fois.

A fond la caisse, évidemment, on va plus loin ! Mais quand on est bloqué, il y a beaucoup plus de travail pour faire marche arrière !!! Et ce qui devait arriver arriva… Une nouvelle fois, ensablés jusqu’au châssis ! Dégonflage, plaques de désensablement, tout le monde pousse… Après 1 heure de travail, nous sommes sortis du pétrin. Il fait nuit noire, la marée remonte, on va se faire coincer. Dans ce cas, il n’y a que 2 solutions : soit on trouve un autre endroit pour quitter la plage, soit on se ré-ensable volontairement jusque demain : quand il fera jour et que la marée sera une nouvelle fois basse, on reviendra à la solution 1.

Nous optons néanmoins pour l’option 1 d’emblée. 2 jeunes gens bien sympathiques nous accompagnent dans le camion et nous entamons la remontée de la plage vers le nord. Impressionnant. Dans la nuit noire, nous apercevons à la lumière de nos phares de milliers de crabes qui s’enfuient devant nous. La marée menaçante ne nous laisse plus qu’une étroite bande de sable dur pour circuler. Nous atteignons après une quinzaine de km, un autre village de pêcheur où nous parvenons à franchir la plage de sable fin, le passage paraissant pourtant difficile : le dégonflage des pneus à moins de 2 bars s’est montré efficace. Il est vraisemblable que nous aurions pu franchir la plage de Mboro si nous avions essayé dans ces conditions. Il faut toujours écouter Jo…

Nous devons maintenant ramener nos copains chez eux. Et par la route, c’est beaucoup, beaucoup plus long… Après avoir nourri et abreuvé tout le monde, mis les filles au lit, regonflé les pneus, et parcouru une horrible piste de tôle ondulée, nous atteignons en plein milieu de la nuit le village. Nous laissons à nos amis quelques sous bien mérités et prenons congé d’eux, les remerciant chaleureusement. Nous rebroussons chemin pour dormir à Mboro village, située à 5 km. Nous sommes bien fatigués. La pression ( !) redescend un peu. Petit débriefing et constat de la disparition de la lampe torche que Abi nous a offerte. Difficile de ne rien se faire dérober quand des dizaines de personnes de tous âges sont passées par votre véhicule. Nous avions été toutefois très attentifs et nous suspectons que nos « amis » y sont pour quelque chose… Nous verrons demain !

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Samedi 01/12/07
13° jour au Sénégal,  66 jours depuis le départ
Bivouac à Camberène ( N14 46.321 W17 25.717       Alt. 19 m )
Km au compteur : 43933 ( 109 km effectués ce jour, 6810 km depuis le départ )


La courte nuit pass ée à Mboro ne fut pas des meilleures. Après un petit déjeuner « pain français » (on trouve partout les baguettes que l’on appelle ici « les miches » pour 175 Fcfa), je fais le tour du véhicule et constate que nous avons plié le pot d’échappement lors de nos aventures de la veille : il touche presque le sol au niveau de la partie terminale. Nous trouvons rapidement un soudeur/forgeron qui, en 2 heures, nous bricolera un pot d’aspect neuf, repeint s’il vous plait. Le travail est impressionnant…

C’est avec un beau camion « tout neuf » que nous reprenons la direction de la plage : nous avons un oignon à peler avec nos copains ! J’abandonne Jo et les filles dans le camping cam peu avant l’entrée du village de pêcheurs et m’y rend à pieds. Je croise quelques visages familiers et, aux nombreuses demandes de dédommagements financiers, je réponds que j’ai donné hier de l’argent aux 2 loustics qui nous ont accompagné… Rapidement, je retrouve l’un des 2 qui avoue sans vraiment l’avouer le forfait : « mon frère a vu qu’elle était dans sa poche après être descendu du camion… » Une lampe torche de 50cm !

Mais « le frère » n’est pas là : Amadou est à Mboro village ! J’embarque le compère, retrouve Jo assaillie par des dizaines de gosses et nous reprenons la piste en sens inverse ! Arrivés à Mboro village, nous retrouvons aisément le jeune homme. Il a effectivement conservé la lampe hier, mais l’a donnée à son père ce matin ! Et son père est parti à Dakar ! Mais qu’il n’espère pas se défaire ainsi d’un Mirou plus têtu que lui, et encore moins d’une Jo qui commence à s’énerver…

De manière surprenante, le jeune homme un peu gêné contacte le paternel par téléphone et lui dit qu’il va venir récupérer la lampe à Dakar. Il nous accompagnera jusqu’au Lac Rose, y prendra un taxi jusque Dakar et reviendra nous apporter la lampe et récupérer ses documents d’identité qu’il a lui même proposé de nous laisser ! Surprenant. D’autant qu’il doit quitter son poste de taximan ( ?), ce qui ne semble poser aucun problème à personne…

Nous voilà donc partis avec Amadou tout peineux en direction du lac Rose, que nous atteignons après 2 heures de route au moins (à cette heure, impossible de reprendre la plage). Le lac a effectivement des reflets rosés marqués en raison de la présence d’une algue microscopique qui oxyde le fer contenu dans l'eau salée. Le sel est recueilli par des hommes dont le corps est enduit de graisse et qui travaillent debout dans l’eau, cassant la croûte qui se dépose au fond. Des femmes le décharge des barques et l’entassent sur la berge, le répartissant suivant les propriétaires. Environ 600 hommes et 400 femmes sont employées à cet ouvrage.

Dès notre arrivée dans ce haut lieu touristique (ce que nous ignorions), nous sommes assaillis par les vendeurs de souvenirs et de fruits. L’endroit ne nous attire guère, et nous faisons l’impasse sur la baignade dans l’eau salée…

Nous poursuivons en direction de Dakar avec notre pauvre Amadou. Rencontre avec le père à Poukine, peu avant la capitale. Explication succincte (« un oublis ») pour ne pas embarrasser plus notre compère qui est dans ses tout petits souliers et séparation amicale. Cet Amadou est finalement un chic type…

Nous arrivons alors à Camberène, ville religieuse où il est interdit de fumer et de boire de l’alcool : des panneaux d’interdiction sont présents en ville ! Nous faisons halte à proximité de la mosquée, face à un  Mausolée. Nous sommes accueillis Adama et sa famille. Il nous propose d’emblée de boire le thé. Auparavant, nous irons nous restaurer dans une dibiterie proche. Nous dévorons tous les quatre ce délicieux plat typique : chèvre et oignons cuits au feu de bois (faits « minute »), servis sur une feuille de papier cartonné avec de la moutarde et du poivre. Un régal… Tellement bon qu’on a tous repris une portion !

Nous passerons la soirée et boirons le thé selon le rituel classique chez nos hôtes. Nous dormirons devant chez eux, le long de la plage.

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Dimanche 02/12/07
14° jour au Sénégal,  67 jours depuis le départ
Bivouac à Dakar ( N14 41.265 W17 28.202       Alt. 17 m )
Km au compteur : 43956 ( 23 km effectués ce jour, 6833 km depuis le départ )


Le début de matinée est difficile : au réveil, nous apercevons à proximité du camping cam, sur la plage,  un attroupement et une ambulance. Je quitte le véhicule et me dirige vers l’endroit pour proposer une aide. Une jeune femme gît par terre. Un policier me signale qu’il s’agit vraisemblablement d’un suicide. Je ne peux que constater le décès…

Nous passons la journée à Camberène. Les filles jouent avec Libasse, Aminata et Ousmane, les enfants d’Adama, et leurs cousins. Nous sommes invités à dîner : un délicieux riz de poissons nous a été préparé par la maman, Aminata également. Nous le mangeons cependant seuls avec les enfants, Aminata ayant dû nous quitter pour se rendre à un baptême et Adama n’étant pas encore rentré…

Jo a effectué un grand nettoyage du camping cam. On ne reconnaît plus le véhicule… Pendant ce temps, je poursuis la longue discussion débutée avec Adama hier soir. Nous quittons nos hôtes en fin d’après midi et nous empruntons la route qui nous mènera à Dakar, située quelques km plus loin. Un grand merci pour votre accueil chaleureux…

Nous prenons la direction de la Corniche Ouest où se situe l’Ambassade du Mali face à laquelle nous dormirons cette nuit. Nous déposerons demain à la première heure notre demande de visa. 24 à 48 heures sont nécessaires pour l’obtenir. Nous profiterons de cette période pour visiter la ville.

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Lundi 03/12/07
15° jour au Sénégal,  68 jours depuis le départ
Bivouac à Dakar ( N14 41.692 W17 27.750       Alt. 19 m )
Km au compteur : 43984 ( 28 km effectués ce jour, 6861 km depuis le départ )


A 7 heures, le gardien de l’Ambassade du Mali avec qui nous avions parlé hier nous réveille. Son collègue vient d’arriver et il nous remet les formulaires de demande de visa. Il nous propose de nous pistonner pour obtenir le visa ce jour, moyennant la somme de 5000 Fcfa par visa… Nous déclinons gentiment sa proposition : nous avons le temps…

Vers 9 heures, nous quittons la place et nous prenons la direction de l’ambassade belge où nous devons aller chercher les cours de Lola et un autre colis avec du matériel informatique. Je passe la fin de matinée à l’ambassade, y rencontrant le responsable de la coopération belge . Pendant ce temps, Jo assume l’enseignement.

Dans le colis que nous avons reçu de Philippe, nous avons découvert une importante quantité de … chocolat déposé chez lui par Saint Nicolas ! Quelle bonne surprise… Merci Saint Nicolas ! Déjà qu’il passe dans le camion depuis 3-4 jours, toutes les nuits (nous pensons qu’il se glisse par le hublot de toit en dessous duquel nous mettons nos sandales) pour nous déposer quelques bonbons locaux. Mais une telle quantité de chocolat… Mmmm…

Durant l’après midi, nous déambulons dans la ville. Jo nous quitte pour faire quelques courses en prévision de la fête du Grand Saint. 2 heures de recherche infructueuse… Il faudra envisager cela demain.

Nous avons garé le camping cam dans une petite rue peu fréquentée et, surprise, nous avons une connexion internet. Nous allons en profiter pour mettre ces quelques pages en ligne et relever notre courrier. Nous retournerons dormir face à l’ambassade du Mali, où on se trouve plutôt bien…

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Mardi 04/12/07
16° jour au Sénégal,  69 jours depuis le départ
Bivouac à La Somone ( N14 29.544 W17 04.351        Alt. 17 m )
Km au compteur : 44078 ( 94 km effectués ce jour, 6955 km depuis le départ )


Finalement, nous avons dormi dans cette petite rue, et nous reprenons le chemin de l’Ambassade du Mali en fin de matinée, après les cours des filles. En chemin, nous faisons halte dans un super-marché ( tenu par un Libanais… Les commerces qui marchent bien, en ce compris les hôpitaux privés de Dakar, sont tenus par des Libanais !) pour refaire les « grandes courses ». Nous en profitons pour regarder, avec les filles, les jouets disponibles pour Saint Nicolas. Elle sont conscientes que le Grand Saint ne peut apporter avec lui tous les jouets d’Europe et qu’il doit lui-même faire son marché en Afrique, avant de distribuer les cadeaux : la liste établie et envoyée il y a quelques jours ne sera donc peut-être pas respectée…

Nous récupérons les passeports en début d’après-midi et prenons la direction de La Somone, ville côtière touristique située 80 km au sud de Dakar, où nos amis décathloniens ont loué une villa pour leur deuxième semaine de vacances sénégalaises.

La sortie de la capitale est longue et difficile. Nous empruntons l’ « autoroute » qui nous permettra de quitter la péninsule. Sur cette autoroute où l’on roule le plus souvent au pas à 2, 3 ou 4 de front, on est sans cesse interpellé par les vendeurs (à pieds…) qui proposent fruits, biscuits, cacahouètes, prises 12V pour allume-cigares, triangles de secours, chemisettes, etc… La chaussée est par endroits défoncée et on doit franchir, dans un désordre inimaginable, la berme centrale à cause des travaux de réfection (berme sur laquelle sont parfois coincés des véhicules qui, posés sur leur châssis, roulent « dans le vide » !) Les taxis brousses sont les véhicules les plus impressionnants : des fourgons Mercedes obsolètes, chargés à ras bords de passagers, slaloment entre les voitures et camions. Ils empruntent tantôt l’accotement (« non stabilisé », il va de soi !), tantôt les bandes de circulation inverse ( !), avec, accrochés aux portes arrières, à l’extérieur du véhicule, les « stagiaires » qui encaissent le montant de la course. Il y a beaucoup d’accidents. Etonnant qu’il n’y en ai pas plus encore…

Après 1.5 heures de route, nous arrivons précisément à proximité du lieu d’un gros accident impliquant plusieurs camions et automobiles. La circulation, déjà anarchique au départ, dépasse à ce moment tout entendement ! Sur la voie que nous occupons, qui se dirige vers le sud, des véhicules font demi-tour pour rejoindre, en amont, un endroit où la berme centrale est franchissable. Et pas pour remonter vers le nord ! Pour reprendre la direction du sud, à contre-sens !!! Donc, il n’y a pas un véhicule fantôme, mais des centaines ! Et, suivant le mouvement, nous faisons partie du lot. Nous voilà donc à 8 véhicules de front (les bas côtés sont bien évidemment utilisés également), en direction du sud ! Nous formons bien sûr un mur impénétrable qui ne laisse passer aucun véhicule vers le nord ! Un bordel… Incroyable !

Nous empruntons le bas-coté ensablé par où passent des 4x4 que nous suivons et nous arrivons, on ne sait comment, sur le lieu du crash. De malheureux policiers tentent, sans y arriver, de remettre un peu d’ordre dans ce capharnaum. Un ordre fuse, suivi immédiatement de son contraire. Des « samu » (qui n’en portent bien sûr que le nom) locaux sont passés, arrivés sur place avec grande difficulté (et certainement pas grâce à leur sirènes ou gyrophares qui ne fonctionnent pas). On tente de dégager les voies…

Il faut le voir pour le croire… La comparaison avec un « plan catastrophe » belge est impossible…

Nous poursuivons notre trajet et atteindrons en soirée La Somone. Nous y sommes accueillis à bras ouverts : le repas nous attend et nos hôtes nous offrent leur plus belle chambre pour la nuit… Après quelques bières et autres rhum cocas, elle sera bonne !

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Mercredi 05/12/07
17° jour au Sénégal,  70 jours depuis le départ
Bivouac à La Somone ( N14 29.544 W17 04.351        Alt. 17 m )
Km au compteur : 44127 ( 49 km effectués ce jour, 7004 km depuis le départ )


Nous avons décidé d’offrir aux filles (et à leur enseignante) leurs premières « vacances scolaires » : congé jusqu’à lundi prochain ! Elles n’avaient encore eu aucun jour de répit depuis le départ, si ce n’est les samedis et dimanches. La proposition est accueillie avec enthousiasme !

Piscine durant la matinée, bien que le vent frais ne se pose que vers 11 heures. Après le dîner et le repos post-prandial, nous prenons tous la route qui nous mène à la réserve de Bandia, où nous espérons observer une faune qu’on annonce variée et nombreuse. Et nous ne sommes pas déçus ! Le premier contact avec les gros mammifères africains est magique ! Nous approchons à moins de 10 mètres (avec notre guide dont je ne suis pas sûr, à posteriori, des compétences en matière de sécurité !) les rhinocéros blancs : 2 mastodontes de 2.5 tonnes qui nous regardent en coin, se déplaçant lourdement à proximité de nous. Il ne faut absolument pas se fier à cet aspect balourd, puisqu’ils atteignent la vitesse de 45 km/h lorsqu’ils chargent ! Mais notre guide très prévenant nous a indiqué, lorsque nous étions à leur côté, la méthode pour leurs échapper : courir en zigzag devant eux, car ils ne voient que sur les cotés… Ben tiens !

Nous avons également admiré le ballet des girafes qui se déplacent gracieusement et qui, lorsqu’elles se battent, se donnent de grands coups de… cou, de nombreuses gazelles, des antilopes-cheval (et autres…), des gnous, des phacochères, des singes et les toujours impressionnants (comme si j’en avais déjà vu 1000…) crocodiles. Sans oublier les animaux rois au Sénégal : les oiseaux.

Une grand moment pour nous tous, que nous n’oublierons pas.

Cette très belle journée s’est soldée par un resto local où nous avons dévoré un steak de zébu délicieux... Voir toute cette viande l’après midi nous avait mis en appétit, hein Stéphane ? Trop tard pour quitter nos décathloniens ce soir. On verra demain !

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Jeudi 06/12/07
18° jour au Sénégal,  71 jours depuis le départ
Bivouac à La Somone ( N14 29.544 W17 04.351        Alt. 17 m )
Km au compteur : 44127 ( 0 km effectués ce jour, 7004 km depuis le départ )


Saint Nicolas est pass é cette nuit !

Nous avions tous mis nos chaussures sur la terrasse de la villa, devant la piscine, et nous avons découvert au réveil tous les présents qu’il nous a déposés. Nous avons remarqué qu’un animal voleur avait dérobé les bonbons glissés dans toutes les chaussures (il ne restait que les emballages), sauf les miennes ! Et j’en ai fait les frais : soit c’est moi qui ai tout mangé, soit j’ai les pieds qui puent vraiment fort… Sympa…

Il semble que le Grand Saint ai pu accéder aux demandes de Lola et Lucile : elles ont reçu poupées et accessoires ainsi qu’on « ordinateur » éducatif qui les ont enchantées. Merci Saint Nicolas…

Pendant que nos décathloniens rendent visite à une connaissance, nous restons à la villa, profitant de la piscine, lisant et classant les très nombreuses photos faites au Sénégal… Nous passerons encore une nuit avec eux, embarquant une nouvelle fois tout le monde dans le camping cam demain : un retour à Dakar et une visite de l’île de Gorée sont au programme.

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Vendredi 07/12/07
19° jour au Sénégal,  72 jours depuis le départ
Bivouac à La Somone ( N14 29.544 W17 04.351        Alt. 17 m )
Km au compteur : 44293 ( 166 km effectués ce jour, 7170 km depuis le départ )


Réveil à 7 heures, petit déjeuner et départ vers Dakar. Stéphane ne nous accompagne pas et je me retrouve avec 7 femmes  dans le camping cam pour parcourir les 80 km qui nous séparent de la capitale. Nous l’atteignons après 3.5 heures de route… La moyenne horaire n’est pas fameuse, mais nous connaissions les difficultés d’accès à cette grande cité.

Nous parquons le véhicule à proximité de l’embarcadère et montons à bord de la chaloupe « Beer » qui nous mène à l’île de Gorée. Cette île fût durant les 3 siècles précédant 1848, un haut lieu de transit des esclaves ouest-africains vers le Nouveau Monde. Aujourd’hui classée, l’île qui arbore de vielles maisons coloniales, renferme plusieurs témoignages architecturaux de l’époque, un musée historique, un musée de la femme et la fameuse « Maison des Esclaves » que nous visiterons après avoir dîné à l’embarcadère  et acheté, comme tout bon touriste, quelques breloques locales.

Après avoir déambulé sur la petite île (qui fait à peine 300 x 900 mètres), nous reprenons la chaloupe jusqu’au continent. Le retour en camping cam, avec la sortie de Dakar en pleine heure de pointe un vendredi, nous prendra plus de 4 heures… 4 heures de discussion animée et intéressante qui rendront le trajet beaucoup moins difficile qu’il n’aurait pu l’être. Nous arrivons vers 22.30 heures à La Somone. Stéphane nous a préparé un bon spaghetti et file au lit dès notre arrivée : il doit se lever vers 1h00 du mat pour aller chercher à Dakar 2 autres décathloniennes qui viennent passer avec lui les 15 prochains jours.

En ce qui nous concerne, il est trop tard pour quitter la villa ce soir et nous passons une nouvelle nuit à La Somone, programmant un départ définitif demain matin.

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Samedi 08/12/07
20° jour au Sénégal,  73 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 33 km effectués ce jour, 7203 km depuis le départ )


Au réveil, nous faisons connaissance avec les 2 nouvelles arrivantes. Le temps de déjeuner, rassembler nos effets et préparer le véhicule,… et voilà déjà l’heure de partir… Les adieux sont pénibles pour les filles, particulièrement pour Lola qui éprouve beaucoup de difficultés à contenir ses larmes. Mais la promesse de nos rencontres lors de nos retours en Belgique détend l’atmosphère.

Nous quittons La Somone et prenons la direction de Popenguine où nous avons rendez-vous avec Christiane que nous avions rencontrée sur le bateau lors de la traversée de Sète à Tanger. Popenguine est un village côtier situé à quelques dizaines de km au nord de La Somone. On ne peut l’atteindre en longeant l’océan, et nous devons repasser devant la réserve de Bandia pour le rallier.

Christiane, jeune institutrice retraitée dans le cadre de la coopération française à Dakar est venu s’établir à Popenguine il y a quelques années. Elle vit avec son amie Marie dans une maison de village entourée d’un jardin fleuri. De sa terrasse, elle aperçoit la falaise qui surplombe l’océan dont les couleurs extraordinaires changent avec la luminosité. Le cadre est paisible, l’ambiance détendue et l’accueil sénégalais… Et au Sénégal, comme dans le reste de l’Afrique manifestement, on connaît la signification du mot accueil…

Chez Christiane, nous retrouvons également avec grand plaisir Henri, qui l’accompagnait lors de notre rencontre sur le Ferry :  il l’accompagnait en 4x4 de France à son domicile sénégalais. Henri, grand baroudeur, organise depuis des années des trips pour découvrir l’Afrique « à la carte ». Pour une somme tout à fait raisonnable, il emmène ses clients -et amis- dans son 4x4, et propose une balade africaine nature et originale,  évitant les grandes villes et le goudron. Avis aux amateurs…

Nous passons une agréable après-midi chez notre amie. Peu avant le coucher du soleil, nous descendons sur la plage située à quelques jets de pierre, où nous pouvons admirer les couleurs changeantes de l’océan et de la falaise. L’endroit est réellement paradisiaque et on se met une nouvelle fois à fantasmer sur notre avenir résidentiel…

Après un très bon repas improvisé, nous rejoignons nos quartiers que nous avons établis à proximité de la maison, dans la petite rue pentue et sablonneuse qui y mène.

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Dimanche 09/12/07
21° jour au Sénégal,  74 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Notre première nuit à Popenguine s’est bien passée. Le village est calme et l’accueil des locaux très chaleureux. Plusieurs toubabs vivent ici à l’année, d’autres y possèdent des maisons de vacances, mais le village semble conserver une certaine authenticité. La matinée s’écoule paisiblement et nous nous rendons tous vers 14.30 pour dîner au Keur de Sable, un resto local intégré dans un centre culturel mis sur pieds par Christian, un autre expat français depuis plusieurs dizaines d’années. Cette association à caractère social est gérée par lui et ses amis sénégalais: un chouette projet et une belle réalisation. Et en plus, on y mange divinement bien !

La fin de l’après midi est également très agréable, partagée entre la papote, la promenade, les jeux sur la plage et… la sieste.
Pour le souper, nous avons invité chez Christiane quelques uns de ses amis. Jo et moi préparons une grillade de poissons : nous avons acheté 2 thons magnifiques pêchés ce matin, que nous préparons en steaks au barbecue, accompagnés de la fameuse saladajo.

Les filles lavées, brossées et antimoustiquées sont mises au lit une heure ou deux avant nous : une nuit de plus à Popenguine où, une nouvelle fois, on se sent vraiment bien…

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Lundi 10/12/07
22° jour au Sénégal,  75 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Les cours des filles reprennent ce matin, pour 3 jours seulement : elles vont terminer les leçons débutées la semaine précédente et interrompues la veille de Saint Nicolas. Elles auront donc un courte semaine d’enseignement et profiterons encore de quelques jours de congé de jeudi à dimanche.


Peu de chose à dire sur cette journée qui s’écoule paisiblement à Popenguine, où nous décidons de rester quelques jours encore. Nous passons beaucoup de temps chez Christiane, qui vit avec Marie, une jeune sénégalaise de… 50 ans (Elle en paraît 15 de moins…) ! Marie est rentrée ce jour de son voyage de noce. Elle vient d’épouser Joël, français du nord-est. Ils sont tous deux partis dans le Sine Saloum pour leur lune de miel, et ils en reviennent enchantés. Nous nous rendrons prochainement dans cette belle région située à quelques dizaines de km au sud de Popenguine .


Une après midi comme les autres : siestes, discussions, rencontres, promenades sur la plage, couchers de soleil paradisiaques, soirées arrosées… Dure dure, la vie à Popenguine…

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Mardi 11/12/07
23° jour au Sénégal,  76 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Matinée studieuse pour les femmes alors que je me rends par la plage au village voisin. Il faut longer le pied de la falaise sculptée par l’océan, qui ressemble à la façade d’une gigantesque cathédrale gothique. C’est très beau. J’arrive sur la plage de Guéréo, village de pêcheurs et de cultivateurs. Je me dirige vers un groupe d’hommes assis sous un toit de paille. Par chance s’y trouve le chef du village avec qui je discuterai toute la matinée.


Le village est encore préservé du tourisme de masse, bien qu’un hôtel s’y construise. La population, exclusivement musulmane, avoisine les 9000 « âmes ». Il y a 5 mosquées… et un dispensaire. Sans médecin. Un infirmier y travaille aidé d’auxiliaires de soins, de matrones et d’un gardien.


Le chef m’invite à visiter le dispensaire. Nous sommes à 100 000 lieues des structures de soins que nous connaissons. Il manque… Tout. Absolument tout. Des médicaments aux lits, en passant par le personnel qualifié, les instruments, machines, etc… L’hôpital (et le médecin) le plus proche est à plusieurs dizaines de km de piste, et il n’y a pas de véhicule qui puisse transporter les malades qui nécessitent un transfert urgent. Et Sur 9000 « âmes », les malades sont nombreux ! Les décès potentiellement évitables aussi…


Le chef me fait ensuite visiter le village et m’invite chez lui. Nous nous séparons  après avoir pris nos coordonnées respectives et je reprends le chemin de Popenguine, la tête pleine de réflexions sur la situation particulièrement préoccupante de Guéréo…


Marie nous a préparé un délicieux Tjibougen (impossible de savoir comment s’écrit ce « riz de poissons » en wolof) : un régal. L’après midi et la soirée s’écoulent une nouvelle fois paisiblement, au gré des discussions et des rencontres à KDS (Keur de Sable).

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Mercredi 12/12/07
24° jour au Sénégal,  77 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Dernier jour de cours de la semaine. 4 jours de « congés » vont suivre, à la plus grande joie des petites et de la grande. Nous décidons de rester encore un peu à Popenguine. Nous passons beaucoup de temps chez Christiane et Marie, avec qui il est si agréable de discuter. Jojo, le jeune époux de Marie, est encore présent 2-3 jours, puis doit rentrer en France en avion pour reprendre ses activités professionnelles,  laissant sa belle seule pour quelques mois à Popenguine. Elle le rejoindra ensuite. Ca va être dur…


Nous passons également beaucoup de temps au centre culturel KDS, où nous avons établi notre bivouac depuis 2 jours, à 200 mètres à peine de chez Marie et Christiane. Nous y rencontrons beaucoup de gens d’horizons très divers et les discussions vont souvent bon train. Nous nous lions, entre autres, d’amitié avec Danièle qui y séjourne chaque années pendant quelques mois. Jeune retraitée  également, elle vient de France proposer ses services dans une école locale où elle aide les 2 institutrices qui s’occupent de plus de 70 petits bouts !


La délicieuse Marie nous a encore préparé un repas divin ce midi : un riz de poulet. On l’a déjà dit, le riz accompagne pratiquement tous les plats. Mais nous sommes loin de l’Oncle Bence : ici, le riz colle et a bien meilleur goût ! Et quand c’est Marie qui le prépare…


Il y a peu de chose à écrire sur cette journée « ordinaire ». Et tant de choses à la fois : retranscrire les heures de discussions et d’échanges riches et intéressants que nous avons chaque jour avec les locaux, sénégalais et toubabs « adoptés », serait fastidieux. L’expérience Popenguine-où-il-fait-bon-vivre est captivante…

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Jeudi 13/12/07
25° jour au Sénégal,  78 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Prendre le temps de prendre le temps. Ca me va bien de dire ça, tiens. Mais je pense que c’est ce que j’apprends progressivement. Et j’en suis heureux. Sans évoquer le « style de vie africain où on a le temps » (il y a d’ailleurs autant de styles de vie africains que d’africains, m’expliquait récemment un Camerounais expatrié au Sénégal : les blacks aussi peuvent être à la bourre !), la vie dans le camping cam impose une attente continuelle : attendre pour pouvoir passer dans le couloir, attendre pour se lever de table, attendre pour prendre un truc dans l’armoire qu’elle soit accessible, et une fois qu’elle l’est, attendre d’avoir retiré tout ce qui a devant ce qu’on veut prendre, etc… Le climat, aussi, impose un certain flegme : quand on s’énerve et qu’on court, on a beaucoup plus chaud ! Et puis, on a 3 ans pour faire « ce qu’on veut ». Et 3 ans, c’est long… (mais je vous avoue que les 2.5 premiers mois sont vite passés…)
J’en reste là, car, une fois de plus, Jo me dit avec son air de deux airs : « tu nous fais encore de la philo ? »


Aujourd’hui, c’est « congé »! Jo et les filles restent à KDS, alors que Christiane, Henri et moi partons faire quelques courses à Mbour. Les rues sablonneuses de la  « grande »  ville sont encombrées et il est bien difficile d’y circuler. L’ambiance y est également très agréable. Nous rentrerons à Popenguine assez tard dans l’après midi. Le dîner que nous avions prévus tous ensemble est compromis… Finalement, chacun mange de son côté et nous envisageons un « grand repas commun » demain.


Popenguine a vraiment quelque chose de magique. L’accueil, les contacts, le climat, la localisation géographique, l’environnement… Pourrait-on déjà arrêter notre périple et s’établir ici à plus long terme ? Pourquoi pas…


Mais Joëlle, la première à dire il y a quelques mois qu’il fallait prendre son temps alors que Mirou lui expliquait qu’on faisait un TOUR et qu’il fallait tout de même avancer si on voulait boucler une boucle, cette Joëlle-là, sait garder les pieds sur terre : non, il est trop tôt pour s’arrêter ! Nous avons encore tant de belles choses à découvrir…


Et elle a bien raison. Ce qui ne nous empêche pas de fantasmer sur telle ou telle opportunité. Et de visiter une maison –ou un terrain-  à vendre ! Ce que nous faisons aujourd’hui, avec l’enthousiasme qui caractérise les petitounes : « ici, c’est notre chambre, là bas on met nos jouets, et là, c’est la chambre pour nos amis,… »


C’est une nouvelle fois bien fatigués (mais je me demande si le Lariam n’y est pas pour quelque chose ?) que nous nous effondrons dans nos lits nouvellement enveloppés de moustiquaires : nous avons effectivement été la proie d’anophèles voraces les nuits précédentes, malgré les crémages préventifs abondants et l’usage d’un diffuseur anti-moustiques !

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Vendredi 14/12/07
26° jour au Sénégal,  79 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Vendredi 14 décembre, une journée comme les autres.

La routine, quoi…


Et le temps qui passe à la Vitesse grand V. Incroyable…

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Samedi 15/12/07
27° jour au Sénégal,  80 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Et bien, oui. On est encore à Popenguine. Nous n’avons pas trop la « bougeante » et les filles veulent profiter de leur jours de congé dans un endroit où elles s’amusent. La fête de la Tabaski a lieu dans une semaine. Y restera-t-on jusque là ?


Un petit copier/coller de la journée-type décrite hier, on change quelques mots et on n’est pas trop loin de la réalité. Tout ça doit être assez monotone pour le lecteur. Pour nous, il en est tout autrement : la richesse de nos rencontres et de nos échanges est intense…


Nous avons notamment passé une fin d’après-midi et une soirée formidable à KDS, avec un CD de « Petit Papa Noël » qui a tourné en boucle pendant 5 heures… Evidement, Noël en short et T-shirt à minuit, en buvant de la Gazelle à proximité de la mer et à la lumière des guirlandes du sapin en plastique, ça le fait !


Et quand Françoise, Jérôme, Laurence et… nous téléphonent en pleine soirée et qu’on dirait qu’ils sont de l’autre côté de la paillote tellement que la communication elle est bonne, c’est un moment de magie supplémentaire… Notez qu’après avoir discuté l’après midi avec les familles Grégoire et Lawa ainsi que Stéphane et Régine, reçu des nouvelles des papys, mamys, et dadys, et récupéré quelques SMS en retard de ces derniers jours,  on se dit qu’on est pas si loin de tous ceux à qui on tient…

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Dimanche 16/12/07
28° jour au Sénégal,  81 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44326 ( 0 km effectué ce jour, 7203 km depuis le départ )


Nous avons été contacté par un couple de canadiens, Gilles et Lise, vivant depuis 6 ans en Afrique : de passage à Popenguine, ils ont aperçu le camping cam et nous ont envoyé un mail. Ils nous invitent chez eux, à Sendou, village côtier situé une quinzaine de km au nord de Popenguine. Nous acceptons avec plaisir leur proposition et fixons à demain notre rendez-vous. Maintenant, nous ne faisons plus du « sur-place », mais nous remontons vers le nord…


La journée s’écoule une nouvelle fois très paisiblement à Popenguine. Aujourd’hui, c’est dimanche : pas de scrupule à ne rien faire ! Par contre, la soirée fut très festive… Elle s’est déroulée une nouvelle fois à Keur de Sable et s’est prolongée jusqu’à 6 heures du mat. Les quelques mètres séparant KDS du camping cam furent difficiles à parcourir… Surtout pour Mirou, Jo ayant déclaré forfait (comme quoi, tout arrive…) quelques heures plus tôt.

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Lundi 17/12/07
29° jour au Sénégal,  82 jours depuis le départ
Bivouac à Sendou ( N14 39.984 W17 11.999       Alt. 11 m )
Km au compteur : 44353 ( 27 km effectués ce jour, 7230 km depuis le départ )


Et ne parlons pas du réveil ! La gueule de bois sous le soleil avec 35°, c’est pas ce qu’il y a de plus gai… Dans ce contexte, on promet que c’était la dernière fois, qu’on ne recommencera plus, etc. Joëlle est par contre en bien meilleure forme que moi et peut assumer, après le petit déjeuner, les cours qui reprennent ce jour. Pendant ce temps, je retourne méditer un peu sur ma couchette…


3 heures de méditation plus tard, le lever définitif s’impose. Dîner chez KDS et préparation au départ pour rejoindre Gilles et Lise à Sendou. En temps normal, tout prend beaucoup de temps. Aujourd’hui, c’est pire que jamais, et nous ne quittons Popenguine qu’en fin d’après midi. Nous empruntons la piste qui longe l’océan et atteignons Sendou après 1 heure, peu avant le coucher du soleil.


Nous sommes accueillis à bras ouverts par un couple de quinquagénaires épicuriens. L’apéro se prolonge durant quelques heures sur la terrasse pendant que les filles sombrent devant la TV satellite… Avant de les mettre au lit, elles plongent dans un bain bien chaud - le deuxième depuis 3 mois - qui les ravit. Nous les couchons dans une chambre de la maison et terminons la soirée sur la terrasse, partageant nos expériences (« expérience » entre guillemets en ce qui nous concerne…) respectives de l’Afrique.


Gilles et Lise travaillent depuis 6 ans en Afrique. Ils ont vécu 4 ans en Guinée et séjournent depuis 2 ans au Sénégal. Gilles travaille pour une société de rechapage de pneus. Il est actuellement sur la touche, la société qui l’emploie connaissant quelques difficultés. Il est cependant ouvert à toute proposition de travail, ici ou ailleurs en Afrique. Au terme de sa carrière professionnelle, tous deux rentreront dans leur Canada natal et construiront leur maison sur une parcelle de terre au bord d’un lac dont ils ont fait l’acquisition il y a quelques années. Nous avons vu les photos de l’endroit : ça fait rêver… Pour sûr, si nous atteignons un jour le Canada, nous ne manquerons pas de passer par là. Avec nos gros anoraks! Pendant la soirée, ils ont été contacté par leur enfants qui leur ont annoncé qu’il venait de tomber un mètre de neige et qu’ils essayaient de dégager leur véhicule depuis 2 heures pour partir bosser !


Nous dormirons également chez nos hôtes, décidément aux petits soins pour nous.

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Mardi 18/12/07
30° jour au Sénégal,  83 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44373 ( 20 km effectués ce jour, 7250 km depuis le départ )


La nuit fut excellente. Au réveil, nous avons droit au petit déjeuner des « amis invités » : pain grillé, œufs « retournés », confitures, fromage et… champagne au jus de fruits ! Dès le réveil, ça te met en grande forme. Oubliée la gueule de bois, surtout si avant d’aller dormir, nous avions pu nous faire un petit « rince-cochon », association de whisky et de jus de tomate ( ?) (rassure toi maman, nous manquions hier d’ingrédients pour le rince–cochon !) Quoi qu’il en soit, la journée commence bien !


Pendant que Joëlle-la-brave assure l’enseignement, nos hôtes visitent en détail le camping cam. Gilles, Lucile et moi prenons ensuite le véhicule pour un petit essai sur le terrain. Au retour, nous faisons halte à La Guingette, un resto sur la plage de Sendou tenu par Dominique et Christian, des amis de Lise et Gilles  (www.petitcalao.com). Nous décidons d’y revenir dîner.


Nous passons une très agréable après midi sur la plage en compagnie de nos nouveaux compagnons. Nous reprenons la route de Popenguine avant la tombée de la nuit. Retour à KDS et dodo pour les filles et Mirou, tandis que Jo passe la fin de soirée chez Christiane…

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Mercredi 19/12/07
31° jour au Sénégal,  84 jours depuis le départ
Bivouac à Mbame ( N14 07.158 W16 26.123       Alt. -11 m )
Km au compteur 44500 ( 127 km effectués ce jour, 7377 km depuis le départ )


Nous quittons définitivement (?) Popenguine aujourd’hui ! Nous avons rendez vous en début d’après-midi avec Samba Top, le père de Malik, avec qui nous nous rendrons à Mbame. Malik travaille à KDS et dès notre première rencontre, le contact s’est révélé extraordinaire. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble et il nous a invité à fêter la Tabaski dans sa famille à Mbame, à quelques km de Foundiougne, au bord de la « mer » (un bras d’océan qui pénètre les terres de cette région du nord du Saloum). Nous avons accepté avec grand plaisir cette invitation à partager une des fêtes annuelles les plus importantes au Sénégal (comme dans toutes les régions musulmanes du monde, d’ailleurs). Nous partirons donc avec Samba, qui est actuellement en visite à Popenguine et qui réintègre son village pour la fête. Après la Tabaski, il nous accompagnera pour visiter le Saloum ; une chance pour nous, car jusqu’il y a peu, il travaillait pour l’état dans des parcs et réserves du pays, notamment celui du Saloum.


Mais avant de partir, il ne faudra pas bien se couvrir (on n’arrête pas d’entendre des chants de Noël à KDS ; par 35°, ç’est comique…) mais bien dîner. Marie nous a une nouvelle fois préparer un riz délicieux. Après le repas, nous prenons congé d’elle et de Christiane, et promettons de nous revoir… Dans 4 jours !


Oui, dans 4 jours, nous revenons à Popenguine ! Pour la fête de Noël !


Nous parcourons les 124 km qui nous séparent de Foundiougne en 2-3 heures, les derniers km de piste n’étant pas très roulants. Jo en profite pour piquer un petit roupillon. Nous traversons le bras de mer à bord du bac de 18.30 et arrivons à  Mbame ¼ heure plus tard. Nous quittons la piste principale et nous engageons dans les petites rues sablonneuses du village. Nous atteignons rapidement la maison familiale : un bâtiment en bloc avec toiture rigide, entouré de cases traditionnelles, sur un terrain ceinturé d’une palissade en bambou. Une des cases est dédiée à la cuisine. La maison et les autres cases sont des chambres. Un WC et un espace douche ont été aménagés à l’extérieur. L’accueil de la très grande famille de Samba est chaleureux. Quel plaisir d’être reçus comme ça !


Jo et moi soupons avec Samba, dans sa chambre, alors que les filles mangent avec le reste de la famille. Elles ont déjà une dizaine de nouveaux copains et sont aux anges…


Nous avons établi notre bivouac derrière les cases et pouvons même raccorder le véhicule au 220 V présent dans la maison. L’eau courante n’est pas encore disponible chez Samba, mais nous pourrons faire le plein demain au puit proche. La discussion se prolongera tard dans la chambre, alors que tout le monde regarde la TV familiale dans la cour.


La nuit sera sûrement bonne, malgré les bêlements des dizaines de moutons qui attendent benoîtement la Tabaski - auxquels s’ajoutent les cris des ânes, des chèvres et des nombreux coqs insomniaques du village - : il y a très peu de moustiques ici, et ça c’est bien !

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Jeudi 20/12/07
32° jour au Sénégal,  85 jours depuis le départ
Bivouac à Mbame ( N14 07.158 W16 26.123       Alt. -11 m )
Km au compteur 44500 ( 0 km effectué ce jour, 7377 km depuis le départ )


Effectivement, la nuit fut très agréable.


Malgré la présence des nombreux enfants qui la sollicitent, Lola est concentrée sur son travail qui se déroule vite et bien. Les qualités pédagogiques -insoupçonnées il y a peu, je le rappelle- de Jo y sont certainement pour quelque chose. Pendant ce temps, Lu a disparu avec ses copains (on ne la reverra que le soir) et je fais une escapade pédestre dans la magnifique nature environnante. Nous sommes à quelques centaines de mètres de la lagune et la flore comme la faune sont magnifiques : champs de baobabs, mangrove, rapaces, pélicans, perroquets,… S’y balader est un vrai bonheur.


Dès la fin de l’enseignement, Lola s’enfuit et ne réapparaîtra que le soir avec sa sœur. Jo et moi mangeons une nouvelle fois avec Samba avant d’être rejoints en milieu d’après midi par Malik et Agnès. Avec eux, nous nous rendons à Foundiougne, dans un campement « au bord  de la mer, les pieds dans l’eau ». Nous y resterons quelques heures avant de rentrer à Mbam et de passer la soirée chez le « Tonton », voisin de Samba.


La demeure de Tonton est bâtie selon le même principe que celle de Samba. Chez lui cependant, pas de bâtiment en bloc, rien que des cases traditionnelles de terre et de paille encadrant une cour sablonneuse et jouxtant un jardin de plans de manioc dans lequel se trouve le puit. L’endroit est charmant, paisible et l’ambiance y est particulièrement détendue… Nous sommes assis sur un sommier fait de branchages ou couchés dans un hamac artisanal en filet de pêche. La gazelle est bien fraîche (il n’y a cependant pas de frigo chez Tonton, tout comme chez Samba d’ailleurs : le coût de l’électricité est trop élevé !) et l’alcool local est aussi imbuvable que le nom imprononçable (mais quand on insiste un peu, tout fini par passer… On y prendrait même goût !).


Fatigués, nous réintégrons le camping cam et nous effondrons sur nos couches…

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Vendredi 21/12/07
33° jour au Sénégal,  86 jours depuis le départ
Bivouac à Mbame ( N14 07.158 W16 26.123       Alt. -11 m )
Km au compteur 44500 ( 0 km effectué ce jour, 7377 km depuis le départ )


Le réveil a lieu vers 7 heures. Déjà, l’effervescence de la Tabaski est perceptible. Les jeunes creusent 3 trous au centre de la cour et y fichent des bâtons auxquels sont attachés les moutons qui vont être sacrifiés. Chaque famille qui en a eu la possibilité a acheté un mouton. Beaucoup se sont endettés pour cela. Mais cette dépense paraît indispensable… Au détriment parfois de choses qui nous semblent ,à nous occidentaux, plus essentielles…


Chez Samba, 3 moutons ont été achetés : le sien et ceux des familles qui vivent dans la même demeure. C’est Samba, le « papa », le plus âgé, qui va égorger les 3 bêtes. Les fils aînés de la famille vont ensuite les dépecer, et les épouses, les cuisiner.


Auparavant tout le monde revêt son plus beau boubou pour la prière qui rassemble tous les musulmans, excepté les femmes en âge de procréer, à la mosquée. Lucile aura la chance d’assister à son premier office, alors que Lola débute les cours avec Jo pendant que je discute avec les épouses. L’achat du nouveau boubou, tout comme les préparatifs de coiffure et de maquillage, fait également partie des frais « obligatoires » pour la fête. Et ça chiffre…


Le sacrifice du mouton a lieu au retour de la prière. Les choses se passent rapidement et proprement. Les moutons sont égorgés au bord des trous creusés le matin, dans lesquels le sang se répand. Tout le monde assiste et aide Samba calmement, avec respect. Je ne savais trop à quoi m’attendre et je suis agréablement surpris par la sérénité dont chacun fait preuve. Et je ne peux m’empêcher, peut-être pour me rassurer et accepter ce « sacrifice », de penser que ces moutons ont été élevé dans de bien meilleures conditions que nos veaux de lait tant prisés par les occidentaux hypocrites que nous sommes,  et que leur mort n’a pas été plus pénible que celle de nos bestiaux à l’abattoir de Liège. Ceci étant, j’ai tout de même des difficultés à comprendre pourquoi un dieu préconise le sacrifice d’un animal, même si c’est pour éviter celui d’un humain… Ma méconnaissance des religions (pas seulement musulmane, la remarque ci-dessus n’ayant bien sûr pas trait exclusivement à elle) est certainement à l’origine de ces interrogations…


Quelques jeunes enfants sont écartés du lieu du sacrifice, dont Lo et Lu qui suivent leur jeune amie. Elles reviennent cependant rapidement, et, intéressées et intriguées, me bombardent de questions auxquelles je réponds avec l’aide de Malik et de son frère Pape. Les enfants nous ramènent vite à la réalité de la vie et de la mort… Et de la faim ! Bien que Lola-la-sensible (rappelons nous l’histoire du poisson au Maroc) nous fasse part de sa tristesse de voir un joli mouton mort, toutes deux se réjouissent tout de même de manger ce midi !


Les discussions et les échanges vont bon train, et déjà, l’entrée est servie : foie, rognons blancs et intestins cuits avec une sauce aux oignons et à l’ail. Divin… Viennent ensuite les côtes, grillées sur la braise. Hmmm. Et puis, l’échine et d’autres morceaux charnus, servis avec du riz en sauce. Quel festin !


En fin d’après-midi, nous partons faire une promenade jusqu’à Foundiougne, y passons quelques heures et revenons terminer la soirée chez Tonton, où on s’amuse décidément bien…

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Samedi 22/12/07
34° jour au Sénégal,  87 jours depuis le départ
Bivouac à Mbame ( N14 07.158 W16 26.123       Alt. -11 m )
Km au compteur 44500 ( 0 km effectué ce jour, 7377 km depuis le départ )


Le lendemain de la Tabaski, c’est encore la Tabaski ! On mange encore toute la journée du mouton préparé de diverses façons… Il en sera ainsi pendant 3 jours. Nous passons donc la journée à papoter et à manger…


En fin d’après midi, nous nous rendons une nouvelle fois à Foundiougne avec Malik et Agnès. Nous y restons 2 heures avant de retourner à Mbame avec 3 kgs de gambas fraîches que nous grillerons avec de l’ail, histoire de changer un peu du mouton !


La fin de soirée se passe une nouvelle fois chez Tonton, qui nous accueille toujours avec une immense gentillesse. Aujourd’hui, il y a la fête au village : combats de lutte -que nous ratons car nous sommes à Foundiougne- et bal « aux lampions » auquel nous n’allons pas non plus : on n’y sert pas d’alcool et nous avons notre stock de bière toujours fraîche chez Tonton. Ce dernier sert également son tord-boyaux aux villageois qui se présentent discrètement chez lui et qui y consomment leur « dose » avant de retourner au bal ! De notre sommier de bois, nous assistons ainsi à un va-et-vient constant dans la cour de Tonton.


Ambiance détendue, fous-rires et discussions meublent notre belle soirée et nous rentrons au camping cam une nouvelle fois bien fatigués.


Demain, nous quittons Mbame et nous descendons vers Toubakouta, une centaine de km au sud, dans la région du Saloum.

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Dimanche 23/12/07
35° jour au Sénégal,  88 jours depuis le départ
Bivouac à Sokone ( N13 52.577 W16 22.128        Alt. 29 m )
Km au compteur : 44586 ( 86 km effectués ce jour, 7463 km depuis le départ )


Départ de Mbame ce matin en direction de Toubakouta. Nous voulons visiter l’Aire Marine Protégée située sur une île accessible en pirogue. Samba, qui fut responsable à l’AMP il y a quelques années, nous accompagne.


Nous quittons, émus, la famille Top. Merci à tous pour cet accueil extraordinaire et ces moments magiques  que vous nous avez permis de partager avec vous. Nous sommes heureux de vous connaître et fiers de vous nous considériez maintenant comme vos frères et sœurs. Nous nous reverrons prochainement, la chose est sûre, non pas si Dieu le veut, mais parce que tous, nous le voulons !


Nous empruntons donc la piste vers Passy, puis la route vers Sokone, avant d’atteindre, après 2.5 heures, Toubakouta. Nous passons dans un premier temps par l’hôtel « Les palétuviers » où nous attend un cadeau d’Albert : un six-pack de Jupiler made in Belgium, spécialement  déposé à notre attention !


Albert, lecteur inconnu mais manifestement très attentif de notre site, avait noté il y a quelques mois que nous vous proposions de nous envoyer de temps à autre un petit cadeau de Belgique, prenant comme exemple un six pack de Jup ! Plutôt que d’adresser son présent à l’Ambassade, Albert a choisi de nous l’apporter lui-même, à Toubacouta. Nous n’avons malheureusement pas eu la possibilité de nous voir, mais Albert a chargé la charmante gérante –belge également- de nous le transmettre. Le six-pack a étonnamment fondu sous le soleil sénégalais puisqu’il se résume à notre arrivée à un two-pack (tout de même accompagné de 2 Kriek !) : on peut comprendre les voleurs/amateurs de Jupiler, c’est tout de même autre chose que la Flag ou que la Gazelle !


Merci pour ton cadeau Albert, on espère tout de même te rencontrer un de ses 4 !


Apéro aux Palétuviers, avec piscine pour les filles, et après ½ heure, nous reprenons le véhicule et nous rendons chez Abou, ex-collègue de Samba. Nous garons le véhicule et empruntons une pirogue pour nous rendre à l’AMP. Nous slalomons sur les bras de mer entre les mangroves. On observe peu d’animaux sur ce temps de midi. Il fait très chaud. Les paysages sont cependant magnifiques et justifient, à eux seuls, le voyage.


Nous arrivons sur l’île où se trouve l’AMP. Nous gagnons à pieds le village « touristique » qui se trouve en son centre. L’Aire Marine Protégée a développé un éco-tourisme intéressant : un village de cases traditionnelles sans luxe ostentatoire accueille les éco-touristes qui viennent se ressourcer et admirer une nature préservée. Pas de véhicule à moteur sur l’île, on se déplace à pied ou en charrette tirée par un âne (les chevaux ne résistent pas au climat sur cette île, notamment en raison de la présence d’aoûtas très nombreux). Les matériaux et les aliments sont acheminés chaque jour en pirogue à partir du continent. Le cadre est magnifique, le calme, fabuleux.
Nous dînons tous les sept (Maury et Tany nous accompagnent) au resto du village et après une petite sieste, repartons pour une promenade sur l’île. La chaleur diminue lentement et nous pouvons observer pélicans, balbuzards pêcheurs, flamants, et autres volatiles. La mangrove regorge également de lamantins qu’il n’est malheureusement possible de voir qu’en soirée, une fois la nuit tombée. Pas de photos de ce havre de paix, notre appareil est tombé en panne… Zut.


Nous reprenons la pirogue pour une nouvelle traversée d’½ heure – ¾ d’heure, pour remonter ensuite dans notre camping cam et rebrousser chemin jusqu’à Sokone. Nous avions initialement prévu de dormir sur l’île, mais pour des raisons organisationnelles, ce fut impossible. A Sokone, nous saluons une tante de Samba chez qui il va dormir et tentons, en vain, de trouver une dibiterie ouverte. Nous nous rabattons sur le classique sandwich pain/pâté de poulet/mayonnaise avant de nous effondrer sur notre couche, une nouvelle fois bien fatigués.

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Lundi 24/12/07
36° jour au Sénégal,  89 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44762 ( 176 km effectués ce jour, 7639 km depuis le départ )


Les cours des filles se déroulent à Sokone, pendant que je me rends avec Samba à la poste puis à la banque. Nous quittons la ville peu avant midi et regagnons Mbame. Nous y déposons notre ami, remercions une nouvelle fois la famille et reprenons la route pour Popenguine avec Aminata, la fille de Samba, qui veut se rendre à Dakar.


Nous arrivons à destination en fin d’après-midi. Nous passons chez Marie et Christiane qui préparent leur réveillon en compagnie de quelques invités, et regagnons ensuite Keur De Sable, où nous souperons avec Ami et Malik.


Quelques coups de fils à nos amis et familles en ce jour de réveillon nous réchauffent le cœur. Enfin, si on peut parler de « réchauffer », car, si les températures belges frisent les –10°, nous avons eu un bon 37° ce jour, les nuits étant relativement « fraîches », avec 20° plus ou moins.


Nous soupons avec un couple de retraités sympathiques et lorsque nous nous interrogeons pour la première fois sur l’heure qu’il est, nous nous apercevons avec surprise qu’il est 2 ½ heures ! Pour la suite, quelques bières (et autres…), une promenade sur la plage avec concours de lancé de bois remporté par Malik, et un combat de lutte entre une pirogue et Joëlle remporté par la pirogue. Nous nous couchons à X heures et, une fois n’est pas coutume, on n’est pas fatigué !

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Mardi 25/12/07
37° jour au Sénégal,  90 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44762 ( 0 km effectué ce jour, 7639 km depuis le départ )


Le 25 décembre, jour de la fête de l’Ardipe et de Noël ! Une télé-guindaille est prévue avec les Ardipois. Je contacte Youyou par téléphone en fin de matinée, pour préciser les modalités de notre rencontre sur Skype ce soir. Il n’est pas en forme. Il est même presque agonisant… Une gastro… Sa présence à la Cour St Jean ce soir est compromise. Jean est au sport d’hiver et sera disponible au téléphone en soirée. Pas de nouvelle de Jacq et de Chel’s ni de nos tonton, tata, ardichien, ardicoq, et autres ardicons. Je recontacterai Youyou sur Skype en fin d’après-midi.


Congé pour l’enseignante et ses élèves ce jour. C’est chouette. Marie et Christiane nous ont invité pour le repas de Noël ce midi. Nous nous mettons à table vers 15 heures, sous une chaleur… inhabituelle pour un repas de Noël ! Fameux dîner qui se prolonge durant quelques heures.


Contact avec Youyou de chez Christiane et Marie. Il va proposer aux ardipois disponibles de passer chez lui ce soir. Nous causons ¾ d’heure, mais, malheureusement, je n’aurai pas l’occasion de le rappeler plus tard. Après le repas, Agnès nous emmène effectivement tous les 4 chez une de ses copines, Fatou, où nous sommes censés passer ¼ d’heure. Beaucoup de ¼ d’heure se sont écoulés, avant que je ne ramène les filles au lit, pour rejoindre ensuite la bande qui s’est formée chez Fatou. Bien plus tard, je rentrerai seul à KDS (Jo me rejoindra dans un 2° temps) où une fête disco se déroule. La musique bat son plein, et j’afonne une Gazelle à la santé de l’Ardipe. Lola, qui s’est réveillée, me rejoins et nous faisons une petite promenade sur la plage, à la lumière de la lune. Je la remets au lit ensuite et me couche dans la foulée, m’endormant aussi sec, malgré le bruit environnant. Jo arrivera un peu plus tard…

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Mercredi 26/12/07
38° jour au Sénégal,  91 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44762 ( 0 km effectué ce jour, 7639 km depuis le départ )


Réveil difficile pour Jo qui reprend cependant l’enseignement suspendu hier. Nous dînons à KDS et ré-adoptons le rythme local : chaque petite chose à faire prend beaucoup de temps...


L’après-midi s’écoule paisiblement, Jo la passant chez Marie et Christiane. Les filles ont fait la connaissance de Luna, une petite bruxelloise de 6 ans en vacances avec Achille, son frère, et Michel et Sophie, ses parents. Ils possèdent une résidence secondaire à Popenguine, sur les hauteurs du village. Nous les rencontrons et ils nous invitent à prendre l’apéro le soir.


Le monde est vraiment petit. Michel et Sophie sont comédiens et connaissent très bien Patrick et Stéphane Quinet, mes amis d’enfance, qui travaillent tous deux dans la production et le réalisation cinématographiques. Ils comptent également parmi leurs amis Serge Demoulin…


Nous passons une très agréable soirée, malgré le gros cochon qu’Achille se fait sur le front en tombant dans le patio de la maison et l’à-fond-lait-anti-moustique de Joëlle…


Lo et Lu dorment chez leur nouvelle copine et Jo et moi quittons nos hôtes vers minuit.

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Jeudi 27/12/07
39° jour au Sénégal,  92 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 70 km effectués ce jour, 7709 km depuis le départ )


Les filles reviennent spontanément au camion en milieu de matinée, pour les cours. Jo est toujours patraque. Elle nous couve certainement quelque chose… Serait-elle… ? Nooon. Enfin, on espère que non !


Pendant les leçons des filles, je pars à Mbour pour faire quelques courses. J’accompagne Agnès en voiture, qui me dépose à Saly, à quelques km de Mbour. La suite du trajet et le retour se feront en « stop ». En tout, une bonne dizaine de véhicules me chargeront pour effectuer les 40 km restants.


Retour en début d’après-midi à Popenguine et nouveau départ pour Mbour, en camping cam cette fois, avec Christian, le gérant de KDS, qui doit ramener des objets d’art encombrants. Les filles restent avec leur nouvelle copine. Jo décide de se reposer avec Marie, alors que Christiane nous accompagne avec Christine, Karim et Danièle.


Nous avons rendez-vous avec Alex, un artiste/antiquaire qui cède ses objets d’art en dépôt-vente à Keur de Sable. Nous l’attendrons une paire d’heures et en passerons une autre chez lui, à discuter et admirer ses créations (couture et bijoux) et ses objets d’art africain. Alex, un vrai Didier version black, est charmant et très accueillant. Nous devons cependant prendre congé de lui de manière prématurée, les filles et Jo attendant avec impatience leurs lits…


Retour vers 23 heures, souper offert par Christian et gros dodo.

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Vendredi 28/12/07
40° jour au Sénégal,  93 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


Bon, alors, que fait-on ?

Hmmm… On reste !

Mais cette fois on a une bonne excuse (comme à chaque fois d’ailleurs) : Aminata (Ami), la jeune sœur de Malik, va partager notre histoire pendant quelques temps. Elle va nous accompagner au Mali, peut-être au Burkina Faso.

Nous l’avons rencontrée à Mbame. Elle est rapidement devenue la grande amie de Lola et Lucile malgré les 20 années qui les séparent… Elle a travaillé pendant 6 ans  dans une famille cap-verdienne au Sénégal, puis au Cap Vert : elle s’occupait des enfants. Nous avons tout de suite été frappé par sa grande gentillesse et ses compétences en la matière. Récemment, Ami travaillait avec sa sœur à Dakar, mais elle vient de suspendre son activité. Elle est partante pour faire un bout de route avec nous et découvrir d’autres contrées. Après la Tabaski, elle est retournée à Dakar et doit maintenant nous rejoindre à Popenguine. Notre départ est donc dépendant de son arrivée. Nous qui voulions absolument partir aujourd’hui…

Après les cours, les filles retrouvent Luna et passent une fois de plus l’après midi avec leur amie. Discussions et rencontres meubleront la fin de journée de maman et papa.

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Samedi 29/12/07
41° jour au Sénégal,  94 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


Ami est arrivée ce matin avec son sac, son grand sourire et son passeport… périmé ! Nous téléphonerons plus tard au Ministère des Affaires étrangères pour voir ce qu’il y a lieu d’envisager. Nous sommes heureux de l’accueillir dans le camping cam. Elle dormira dans la chambre d’ami ( !!!) : la dînette se transforme en un lit confortable, déjà testé par le passé.

Nous dînons à KDS, avant de nous rendre tous ensemble à la plage. Une partie de boules acharnée occupera les dernières heures de clarté de la journée : nous jouons avec Pierre (vous savez, le Pierre qu’on a rencontré la nuit du réveillon de Noël) qui a participé à plusieurs reprises au championnat de France ! Autant dire que nous ne jouons pas dans la même cour… Mais quand Joëlle, Mirou et le très impressionnant Malik, s’y mettent, les vedettes n’ont qu’à bien se tenir ! Il faut dire que nous avons exigé un enjeu bibitif, et que là, nous sommes tous trois très forts. Nous remportons la partie sous les applaudissement de… nos filles.

La soirée se passe chez Michel, Sophie, Luna et Achille qui nous ont une fois de plus invité pour souper. Un excellent moment passé avec ces bruxellois si sympathiques (les amis de nos amis ne peuvent être que des gens bien…)

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Dimanche 30/12/07
42° jour au Sénégal,  95 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


Luna rejoint ses amies dès la première heure. Au programme de la matinée, piscine chez Jeannot, propriétaire d’un hôtel (le seul je crois) à Popenguine. Jeannot est sénégalais et a épousé une belge dont il s’est séparé. Nous ne l’avons pas encore rencontré, mais il est décrit par tous comme un personnage extraordinaire. Notamment par Stéphan, mon ami d’enfance, qui nous a envoyé un mail bien avant notre arrivée au Sénégal, stipulant que nous ne pouvions manquer de rencontrer Jeannot si nous passions un jour par Popenguine !

Pendant que les 5 filles se rendent à l’hôtel, je fais quelques recherches sur Internet au cyber café local (on ne peut tout de même pas monopoliser le PC de Christiane ou de KDS tous les jours) pour savoir ce que nous pouvons envisager avec les papiers d’Ami. Le site diplomatique sénégalais des Affaires étrangères n’est pas des plus clairs ( !) et je me contente de noter quelques n° de téléphones pour tenter de contacter quelqu’un en début d’année…

Ce qui sous-entend que nous passerons la nuit de la Saint Sylvestre ici, à KDS, pour la plus grande joie des filles (et puis la nôtre aussi !)

Je rejoins les filles chez Jeannot, que nous n’aurons pas l’occasion de rencontrer aujourd’hui. Nous quittons l’hôtel en début d’après-midi et dînons chez Fatou, l’amie d’Agnès que nous avons rencontrée il y a quelques jours, qui tient un resto/pizzeria à proximité.

Nouvelles parties de boules l’après-midi (Lola, quand elle s’applique, devient redoutable) et fin de journée à KDS, comme d’hab.

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Lundi 31/12/07
43° jour au Sénégal,  96 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


Les cours reprennent ce jour. Ils sont cruels ces parents tout de même ! Le jour de la Saint Sylvestre !

Mais rassurez-vous, c’est congé demain (les mauvaises langues diront que c’est pour l’enseignante que c’est congé demain !) et surtout, des vacances plus conséquentes sont prévues dans les semaines à venir. Les programmes de l’EAD autorisent cette souplesse très appréciable, ce qui nous permet notamment de planifier l’envoi des cours en fonction de nos arrêts plus ou moins prolongés à gauche ou à droite !

Les préparatifs du réveillon vont bon train, ce qui ne nous empêche pas de nous accorder le temps nécessaire à la désormais traditionnelle partie de boules de KDS.

A la tombée de la nuit, douche générale, anti-moustiquage et début de l’apéro. Vers 22 heures, Maître Jean, magicien, illusionniste et hypnotiseur fait son apparition (avec presque une heure de retard !)

1 heure 30 d’émerveillement… et de franche rigolade ! Les tours du début du spectacle sont ratés et on ne sait s’il faut prendre cela au second degré. Quelques très belles réussites s’ensuivent et à nouveau l’un ou l’autre couac. Ma voisine de gauche est pliée en deux de rire. Et c’est communicatif !

Au terme de la représentation, les convives prennent place sous la paillote et le repas est servi. Au menu, assiette froide variée, phacochère et gratin dauphinois, fromage et dessert. Très bon. Le repas se clôture vers 2 heures et la soirée dansante débute. Jo s’est couchée pour ¼ d’heure... Les filles suivent rapidement.

Après une heure, je m’allonge à côté de Jo et aucun de nous deux ne parvient à motiver l’autre…

Bonne nuit, les petits…

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Mardi 01/01/08
44° jour au Sénégal,  97 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


BONNE ANNEE !

Un 1° de l’an par cette chaleur, c’est drôle… On l’avait déjà dit pour Noël.

C’est ce premier jour de l’année qu’a choisi Joëlle pour faire son grand nettoyage ! Lessive générale, rangement, balayage… La totale, quoi !

KDS se réveille et, rapidement, les premiers convives de midi arrivent. Nous prenons l’option de dîner dans le camping cam : nous avons conservé quelques doggy-bags et le phacochère réchauffé avec de la moutarde, c’est délicieux !

Les filles s’enfuient rapidement avec leur bande d’amis. Nous les rejoignons au bord de l’océan en fin d’après-midi, sous le son des djembés, et retrouvons Michel et Sophie à l’Echo Côtier, un très beau restaurant situé sur la plage. Nous avions rencontré précédemment les propriétaires, Arnaud et Sylvaine. Le premier contact, à l’occasion d’une soirée bien arrosée il y a une dizaine de jours, avait été catastrophique. Nous avions cependant revu le couple le lendemain et la mise à plat de notre différend s’était révélée très positive.

Nous sommes accueillis chaleureusement et nous expliquons notre « faiblesse » de la veille, raison pour laquelle nous ne sommes pas descendus pendant la nuit pour boire le verre de l’amitié comme prévu…

Mais nous allons nous « rattraper » aujourd’hui ! Après quelques tournées apéritives, Michel et Sophie modifient leur programme de la soirée et décident de prolonger l’instant à l’Echo Côtier. Les enfants sont invités à manger par Arnaud et Sylvaine, puis sont mis au lit, Lo et Lu dormant une fois de plus chez Luna.

Les heures et les Castel se succèdent à belle allure . Malik nous rejoint alors que Arnaud, Michel et Sophie vont se coucher. Nous refaisons une fois de plus le monde et finissons, Jo, Sylvaine, Malik et moi, la soirée vers 5-6 heures…

Tout compte fait, peut-être qu’on ne partira pas demain…

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Mercredi 02/01/08
45° jour au Sénégal,  98 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine (  N14 33.020 W17 06.471       Alt.18 m )
Km au compteur : 44832 ( 0 km effectué ce jour, 7709 km depuis le départ )


Réveil difficile à 9 heures… Confirmation de l’hypothèse évoquée à 6 heures du mat : on ne part pas aujourd’hui !

Les enfants ont déjeuné chez Luna. Sylvaine va faire les courses avec Michel, comme convenu. Pauvre Sylvaine… Une nouvelle journée de travail débute… Je propose de les accompagner mais le taxi est déjà présent : ils se rendent donc seuls à Mbour.

Pour Joëlle aussi, ce n’est pas évident : les cours, toujours les cours. Et pendant ce temps, moi, je fais quoi ? Pas grand chose… Un peu de rédaction peut-être ? Non, pas aujourd’hui… Une petite maintenance du véhicule ? Non, déjà faite (je ne peut pas utiliser l’excuse de l’entretien mécanique tous les jours !) Le ménage ? Je voudrais bien, mais Ami, la petite fée du logis est déjà passée… Boire au bar ? Non, trop tôt… Conduire ? Il faudra bien s’y remettre un jour, mais pas aujourd’hui, ça c’est sûr… Causer ? Là, je suis fortiche, mais il n’y a encore personne… Bon, ben alors je vais aller me promener… Un petit footing dans la réserve naturelle me remettra d’aplombs !

A mon retour, je retrouve tout le monde sur la plage, au bar de l’Echo-Côtier. L’après-midi s’écoule rapidement. Il ne s’agit cependant pas d’une après-midi comme les autres à Popenguine : pour nous, c’est la dernière ! La décision est prise : après 3 semaines de « vacances » sur la Petite Côte, nous reprenons la route demain. Direction le Mali, en passant par le parc du Niokolo Koba. Nous n’atteindrons pas le Mali avant une dizaine de jours et nous devons tenir compte des dates d’entrée et de sortie reprises sur nos visas pris à Dakar il y a un mois. Nous faisons donc l’impasse sur la Casamance, cette très belle région du Sénégal située au sud de la Gambie, que nous visiterons lors d’un voyage prochain : nous sommes, à ce stade, convaincus que nous reviendrons flâner de ce côté de l’Afrique…

Après la mise au lit des filles, Jo et moi retrouvons Malik et Agnès pour une promenade nocturne sur la plage. Nous leur faisons nos adieux, qui sont donc des « aurevoiràbientôtinchallah », et Malik m’offre un de ces grigris qu’il porte autour de la ceinture, pour nous protéger sur la route.

Je suis très ému par ce geste. Très… L’instant est solennel, et pourtant, nous éclatons de rire au moment où il me ceinture de son présent… trop petit pour moi ! Evidement, ce black au corps  d’athlète, à la carrure large et au ventre plat n’a rien à voir avec moi ! Il manque une bonne dizaine de centimètres… Ce qui n’est pas grave : je pourrai allonger le grigri en cuir avec de la cordelette (oui, ça peut se faire, ok ? ) sans qu’il perde ses vertus. En attendant, je le placerai autour du volant, ce qui nous protègera tout autant ! Et puis, un petit régime pourrait aussi s’envisager…

Après avoir quitter nos amis, nous réintégrons le caming cam et nous endormons rapidement.

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Jeudi 03/01/08
46° jour au Sénégal,  99 jours depuis le départ
Bivouac à Thies ( N14 46.990 W16 56.525       Alt. 90 m )
Km au compteur : 44872 ( 40 km effectués ce jour, 7749 km depuis le départ )


Donc, on part aujourd’hui !

La matinée est consacrée aux cours et au rangement du camion. Vers midi, tout est prêt pour le départ. Tout est prêt, mais tout le monde n’est pas prêt ! Chacun veut voir ses amis pour dire au revoir. Et puis, nous devons manger !

Nous décidons de dîner à l’Echo Côtier avec Michel et Sophie. Nous les reverrons avec un réel plaisir en Belgique, là-bas du côté de Bruxelles… Nous allons ensuite saluer Marie et Christiane. C’est grâce à cette dernière que nous avons connu Popenguine. C’est elle qui nous a accueilli à notre arrivée, avec Marie, son amie et cohabitante, avec tellement de gentillesse. Nous les reverrons également avec un immense plaisir, plutôt ici, à Popenguine, en ce qui les concerne : une raison supplémentaire de revenir… Retour à KDS où nous buvons un dernier verre et saluons Christian, Fatou, Mariatou, Maurice, Samba, Moussa et Amadou (Malik n’est pas là aujourd’hui) que nous remercions aussi pour leur accueil extraordinaire.

Il y a encore beaucoup de gens à saluer et à remercier. Mais il est déjà 17 heures ! Pas possible… Bon, on y va. Sinon, on ne partira pas !

Nous empruntons la route de Thies, ville d’importance moyenne située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Popenguine. Nous avons lu dans un site de voyageurs qu’un liégeois y a ouvert une auberge où il prépare les fameux…  Boulets à la Liégeoise ! Une courte étape pour cette « première » journée de voyage, mais cette destination gastronomique nous attire (enfin, surtout moi !)

Le trajet se déroule sans problème. Manquerait plus que ça, après « toutes les révisions mécaniques » que je viens de faire pendant 3 semaines d’arrêt (tu vois, Françoise, qu’on n’est pas en vacances !!! Ca m’a d’ailleurs épuisé, ces 3 semaines de travail intensif…)

Hum hum…

Nous trouvons l’auberge Massa Massa sans problème. Nous rencontrons le patron, effectivement liégeois d’origine. Mais ça fait bien longtemps qu’il n’y a plus mis les pieds… Il a parcouru le monde et séjourné dans beaucoup de pays depuis plus de 20 ans. Il a abouti il y a quelques années au Sénégal où il a monté une société de production de foie gras. Il a ensuite ouvert cette auberge. Et on trouve effectivement à la carte de ce concurrent du café Lequet, le fameux Double Boulet Frites. Mais je rassure notre ami du dimanche, si les boulets dégustés à l’auberge Massa Massa sont très bons, ils n’équivalent certainement pas les siens… Faut dire que sans les amis, la personnalité du patron, le cadre du café et l’ambiance de la Batte après l’apéro à la Casa, les boulets ne peuvent avoir la même saveur !

Nous passons une agréable soirée, le patron nous faisant part de son expérience d’expatrié. Nous dormirons devant l’auberge, dans la ruelle sablonneuse où nous avons garé le camping cam à notre arrivée.

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Vendredi 04/01/08
47° jour au Sénégal,  100 jours depuis le départ
Bivouac à Kaolac ( N14 09.134 W16 04.559       Alt. 4 m )  
Km au compteur : 45025 ( 153 km effectués ce jour, 7902 km depuis le départ )


Une fois de plus, la matinée est consacrée à l’enseignement. Pendant ce temps, je pars en quête d’une « grande surface ». Je déambule pendant plus d’une heure dans la ville sans trouver le magasin qui nous permettra de refaire « le plein ».

J’apprends qu’on trouvera une supérette sur la route de Dakar. Après les cours, nous prenons donc la direction de la capitale et tombons rapidement sur le commerce en question. Fermé. Le vendredi, jour de prières par excellence, la pose de midi se prolonge un peu tard. Nous décidons alors de post-poser nos achats et de reprendre la route de Kaolack.

Le goudron est en très bon état et les 150 km qui nous séparent du chef-lieu sont avalés en 2 heures 30. On nous a annoncé que le revêtement des quelques centaines de km qu’il reste à parcourir pour rallier Tambacounda est par contre de qualité déplorable et nous décidons de passer la nuit à Kaolack. Nous nous arrêtons devant une grande mosquée. Nous sommes immédiatement assaillis par les jeunes (et les moins jeunes) qui réclament cadeaux, bonbons et argent.

Le niveau de vie de cette grande ville est manifestement très bas, mais je suis persuadé que la période du fameux rallye du moment est propice et fait le lit de cette mendicité.

Coup de gueule !

Partout, depuis notre arrivée sur le continent, les gens nous réclament des dons. Certes. C’est bien compréhensible vu le contraste entre nos niveaux de vie respectifs. Mais à cette période, les demandes sont plus nombreuses. Et plus agressives ! La venue des toubabs au Sénégal est devenue, fin décembre – début janvier, synonyme de débauche d’argent, les participants de ce grand rallye « faisant don » de multiples choses : jets par les fenêtres de bonbons, de cadeaux, etc…  Si on fait abstraction du geste (le « jet par la fenêtre » a vraiment quelque chose de méprisant, non ? ), on pourrait penser que c’est très gentil. Mais en fait, c’est affligeant ! J’avais déjà lu des choses semblables auparavant, sans pour autant en saisir la portée. Et je me rends compte que je ne parviens pas à exprimer de manière satisfaisante cette situation déplorable : à cause de cette débauche de fric et de moyens, les toubabs sont perçus comme des donateurs obligatoires. Ils ne peuvent plus circuler sans être « harcelés » par les autochtones, qui peuvent devenir, dans certaines circonstances, agressifs verbalement, et parfois physiquement, si on ne rencontre pas leurs exigences !

Les dons « aveugles » - pas seulement ceux que l’on distribue lors de ces épreuves automobiles, mais tous les dons qui n’impliquent pas DIRECTEMENT les locaux dans une dynamique constructive et adaptée aux mœurs, aux coutumes et auX religionS - encouragent la mendicité qui devient, notamment chez les enfants, un réel métier ! C’est catastrophique : ils brossent l’école, parfois encouragés par leurs parents ou par un marabout peu scrupuleux (les rapports de ces enfants mendiants avec les marabouts sont bien sûr plus complexes que cela et justifieraient à eux seuls une longue dissertation …),  pour ramener quelques sous. Au détriment d’une instruction élémentaire et donc d’un avenir professionnel. C’est au niveau individuel comme à l’échelle du pays, une vaste couillonnade!

Ce coup de gueule n’est donc pas exclusivement dirigé sur le rallye Paris Dakar, que j’ai pu apprécier, il faut le dire, à travers mon téléviseur, rêvant parfois d’y participer (gamin, va !) Par ailleurs, il est aussi vrai que des actions positives directement orientées vers les populations locales sont réalisées grâce à cette épreuve (construction de puits, etc…) Et puis, je ne connais pas le dessous de toutes les cartes…

Fin du coup de gueule !

Nous parlons avec la population qui nous entoure, expliquant notre point de vue, notre attitude et la nature de notre voyage, qui semblent compris et acceptés. Mais qui, comme dirait l’autre, ne mettront pas de riz dans leur assiette ! Et là, j’ajouterai que, si nous freinons des 4 fers pour donner de l’argent, c’est bien volontiers que nous partageons nos vivres, le cas échéant !

En discutant, nous apprenons que le rallye Paris Dakar a été suspendu suite au drame qui s’est déroulé en Mauritanie. Qu’en est il exactement ???

Après une demi heure de papote, nous nous rendons dans une petite dibiterie locale avant de reprendre la route avec le camping cam pour traverser la ville. Nous bivouaquerons sur le parking d’une station Total, au centre ville.

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Samedi 05/01/08
48° jour au Sénégal,  101 jours depuis le départ
Bivouac à Nguit ( N14 01.382 W15 11.075       Alt. 50 m )
Km au compteur : 45131 ( 106 km effectués ce jour, 8008 km depuis le départ )


La nuit n’a pas été des meilleures. Les rues de Kaolack sont bruyantes.

Le gérant de la station nous salue dès que nous pointons le bout du nez. J’aide quelques gosses à pousser les taxis vétustes qui stationnent à proximité (pas moyen de les faire démarrer autrement !) et nous prenons rapidement la route pour quitter Kaolack et assurer l’enseignement dans la brousse. Décidément, les « grandes » cités, c’est pas trop notre truc !

Peu après la sortie de la ville, nous faisons halte. Effectivement la qualité du goudron est… médiocre ! Mais ce n’est rien à côté de ce qui nous attend ! La classique matinée de cours s’écoule rapidement (les journées de cours ont été décalées suite au réveillon) et après avoir dîner, nous réempruntons la Nationale 1. Car il s’agit bien de la N1 ! Mes amis… Nous n’avons jamais vu de goudron dans cet état ! La qualité avoisine celle d’une mauvaise piste : les trous sont profonds et leurs parois abruptes. Les chocs lorsque l’on tombe dedans, sont violents et on pense à chaque fois qu’un pneu va y rester. Au début, les trous sont sporadiques et il est possible de slalomer et de les éviter. En faisant gaffe aux camions (il y a peu de voitures qui empruntent la N1, apparemment) qui viennent dans l’autre sens et qui effectuent des manœuvres similaires. Mais par la suite, cela devient impossible, tant la chaussée est déformée par leur présence. Nous n’avons jamais vu autant de véhicules arrêtés au bord de la route (ou au milieu !) : pannes et casses sont inévitables.  Pas moyen de dépasser la moyenne de 20 km/h. Et encore, on double, par la gauche ou la droite -au choix- la plupart des camions.

Fatigués, nous quittons la N1 pour nous engager dans le petit village de Nguit où nous nous procurons du pain pour manger avec les 20 kgs de tomates achetées au bord de la route cet après midi ! Comme à chaque fois que nous faisons halte dans un petit village, nous nous présentons et demandons si nous pouvons garer le  véhicule et loger. Et comme à chaque fois, nous sommes accueillis avec le sourire et l’approbation des indigènes…

Mon « coup de gueule » d’hier avait surtout trait aux « grandes » villes et était dirigé avant tout sur les toubabs-tout-puissants… La terranga (= l'accueil) sénégalaise reste à nos yeux une réalité. Ce qui n’est cependant pas le cas pour certains toubabs installés ici depuis des années, qui affirment mordicus que rien n’est « gratuit » dans ce pays. Notre impression, du haut de notre toute petite expérience sénégalaise, est tout autre. Bien sûr, on est tombé sur des filous, mais pas plus qu’autre part (enfin, je veux dire « qu’au Maroc, en Mauritanie ou en Belgique »…) Bien sûr, il faut discuter, marchander… Mais c’est le jeu.

Nous avons rencontré beaucoup de belles personnes et certaines sont devenues intimes. Nous sommes heureux des « échanges » que nous avons eu la chance de vivre à ce jour.

Nous bivouaquons donc au bord d’un champs, derrière un gros baobab, à proximité des cases de la famille qui nous accueille. Nous nous endormirons rapidement…

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Dimanche 06/01/08
49° jour au Sénégal,  102 jours depuis le départ
Bivouac à Malem Niani ( N13 56.258 W14 17.974       Alt. 76 m )
Km au compteur : 45230 ( 103 km effectués ce jour, 8111 km depuis le départ )


La nuit fut bien meilleure que la veille… Dès le réveil, nous constatons que le véhicule est comme souvent entouré de dizaines de gosses curieux. Je quitte le camping cam pour un petit jogging matinal, rapidement rejoint par quelques enfants qui m’accompagneront un bout de chemin. A mon retour, Jo, Ami et les filles sont en grande discussion avec les villageois. Nous prenons toutefois rapidement congé d’eux pour profiter d’une journée complète pour avaler les kilomètres…

Avaler, c’est une chose, mais les digérer… L’enfer de la route est de retour. Pire qu’hier ! 103 km de route nationale en une journée, avec des pauses pas si longues que ça ! Heureusement, c’est l’ambiance dans la cabine. Et au bout du compte, on passe un bon moment…

Nous arrivons en soirée à Malem Niani, autre village bordant la N1. La nuit tombe et nous décidons d’y faire halte malgré le peu de km parcourus. A vrai dire, on n’a pas tellement le choix, si on veut conserver notre camping cam dans un pas trop mauvais état !

Nous quittons le goudron pour nous engager dans une rue sablonneuse du village. Après quelques centaines de mètres, nous interrogeons un homme sur les possibilités de bivouac : nous pouvons rester ici, à côté de sa maison, sur une place où viennent s’abreuver les animaux. Je lui demande où habite le chef du village pour aller nous présenter. Un gosse m’accompagne pendant que les Jo et Ami s’occupent des chiens… et accessoirement des filles (les chiens prennent une place de plus en plus importante –au propre comme au figuré- dans la vie de notre équipe !!!)

Je suis de retour après ¼ d’heure et leur annonce que nous sommes invités par le chef du village pour souper. Nous repartons donc tous les cinq (ce coup-ci, les chiens passent au deuxième plan) et rejoignons la case du chef où on nous sert un délicieux couscous sénégalais avec une sauce aux arachides. Peu d’échanges avec le chef qui ne parle pas français, mais nous discutons après le repas avec un de ses fils. Je dis que nous discutons après le repas, car, pendant, personne avec qui causer : comme cela se passe parfois, on nous a servi dans une case où nous sommes seuls. Les autres membres de la famille ont–ils déjà mangé ? Pas sûr… Nous ne sommes pas encore parvenus à savoir pourquoi nos hôtes procédaient parfois comme ça. Peut-être est-ce pour nous offrir la meilleure place et que nous soyons à l’aise ? Il faudra mener une petite enquête…

Seuls dans la case ? Pas vraiment… 3 nourrissons dorment sur les matelas sur lesquels nous sommes assis !

Cet état de faits, on ne peut plus naturel ici, est difficilement imaginable chez nous. Jo et moi nous étonnons de situations similaires tous les jours. Lo et Lu, par contre, qui découvrent la vie sans posséder autant de « repères occidentaux » que nous, semblent moins étonnées…

Après une heure, nous saluons tout le monde et réintégrons le camping cam. Nous nous affalons une fois de plus sur nos lits, bien fatigués. On ne peut pas dire que les soirées soient très longues ces jours-ci.

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Lundi 07/01/08
50° jour au Sénégal,  103 jours depuis le départ
Bivouac à Koussanar ( N13 51.842 W14 04.714            Alt.-5 m )
Km au compteur : 45260 ( 30 km effectués ce jour, 8141 km depuis le départ )


Personne autour du véhicule ce matin. Etonnant. Nous quittons la place, rejoignons le goudron et reprenons la direction de Tambacounda. Y arrivera-t-on aujourd’hui ?

Nous avons reçu un sms d’un couple de baroudeurs néerlandais que nous avons rencontrés à Popenguine et avec qui nous avions envisagé de faire un bout de route : nous comptions remonter ensemble une piste qui s’étend du sud du parc du Niokolo Koba à Kayes, au Mali. Nous avions un rendez-vous potentiel au alentours de Kedougou, à la « sortie » du parc, qui vient d’être annulé pour des raisons de visa. Peut-être les reverra-t-on un peu plus loin ? En attendant, ça nous laisse un peu plus de temps pour rallier la frontière malienne. Et vous l’aurez compris, on le prend, notre temps !

Après quelques kilomètres, nouvel arrêt en brousse pour l’enseignement. Jo, comme à son habitude, officie : elle a maintenant 3 élèves ! Ami, qui n’a pas eu la possibilité de poursuivre un enseignement au delà de la première primaire, est sur le banc avec les filles. Et le challenge est ouvert : elle va apprendre à lire (elle connaît déjà la majorité des  lettres) en même temps que Lulu. Et autant dire qu’elle est bien plus appliquée que la Luciole !

Sacrée Jo qui détestait donner cours…

Pour dîner : des tomates. Comme à chaque repas depuis 3 jours ! 20 kgs, ça ne disparaît pas si facilement… Nous reprenons ensuite le magnifique goudron qui mène à Tamba. Après quelques dizaines de km, nous arrivons à Koussanar, une autre localité bordant la N1.
Nous stoppons à la station service à l’entrée de la petite ville pour compléter notre réserve d’eau. Le débit au robinet est cependant trop faible pour assurer le remplissage en un temps raisonnable et le pompiste nous suggère de nous rendre au forage situé de l’autre côté de la ville, à l’intérieur des terres. Nous traversons les rues ensablées pour rejoindre le château d’eau. Le responsable nous autorise à faire le plein. En attendant que les charrettes tirées par des ânes qui nous précèdent ne soient chargées de leurs bidons pleins d’eau, nous interpellons un soudeur voisin et lui demandons s’il peut réparer un de nos coffres extérieurs dont les charnières ont cédé. Le prix est fixé et le travail sera fait dès que le réservoir d’eau sera rempli. Avant nous, il y a encore une grosse chambre à air (« à eau » en l’occurrence) et un fût de 200 litres. On a encore le temps…

Les filles ont quitté le véhicule et se sont fait des copines qui les invitent chez elles. C’est le milieu de l’après-midi. A proximité, un marché sympathique où l’on trouve tout. Et si on passait la nuit ici ?

Samba, le responsable du forage, nous propose de dormir dans l’enceinte du château d’eau, ce que nous acceptons avec plaisir. Le réservoir est plein, de nouvelles charnières sont soudées au coffre et les courses sont faites au marché. Les filles ont disparu chez leurs copines. Ce soir, on se refait un petit dibi de mouton…

On est bien…

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Mardi 08/01/08
51° jour au Sénégal,  104 jours depuis le départ
Bivouac à Koussanar ( N13 51.842 W14 04.714            Alt.-5 m )
Km au compteur : 45260 ( 0 km effectué ce jour, 8141 km depuis le départ )


Pendant l’instruction matinale, je discute avec Samba qui évoque le drame d’une localité voisine, Keur Oussou : il y a une semaine, un feu à dévasté la moitié du village, brûlant les cases et tout ce qu’elles contiennent. Pas de victime humaine, heureusement, mais ces gens ont tout perdu : maisons, effets personnels et récoltes !

Le terme solidarité prend ici toute sa signification. Les familles préservées, évidemment pauvres et démunies à la base, accueillent les sinistrés, les hébergent, les nourrissent, les aident sans se poser de plus de questions. Quel exemple !

Nous décidons de rendre visite demain aux sinistrés. Nous leur apporterons du riz et quelques-uns de nos vêtements. Samba nous fait part de sa grande joie et nous signale que, restant une nuit de plus, nous aurons l’occasion d’assister demain à la réception, à Koussanar, d’une délégation de Saint-Cyr, ville française jumelée. La venue annuelle de cette délégation n’a rien à voir avec le sinistre précité, Saint-Cyr participant à divers programmes de développement à Koussanar : santé, scolarité, traitement des eaux,…

Durant l’après midi, nous rangeons, nettoyons, réparons (les crevaisons des pneus des vélos ne se comptent plus !), négocions le prix des sacs de riz, et… flânons un peu !

Pour souper, nous décidons de manger à nouveau du dibi. Hier du mouton, aujourd’hui, le marchand nous a promis de la chèvre. Nous invitons Samba à se joindre à nous. Ami et moi nous rendons à la dibiterie.

Contraste :

A Dolembreux, quand on décide d’aller chercher à manger en dernière minute le 8 janvier, on enfile son anorak, ses gants, sa grosse écharpe, et ses bottes ; on prend la voiture en mettant le chauffage à stock et on roule dans une nuit pluvieuse illuminée par l’éclairage public le plus fourni au monde, jusqu’au Quick le plus proche ; on attend quelques secondes, sans sortir de sa voiture, qu’on nous délivre dans des cartons recyclables aseptisés, un plat pré-mâché choisi parmi 25 autres et commandé au micro ; on paye à travers une toute petite fenêtre une somme considérable dont il est bien difficile de comprendre le montant tant l’hygiaphone est petit, même si le responsable se plie en deux pour gueuler (ce qui permet tout de même de voir si on parle à un homme ou à une femme) ; sans croiser personne d’autre, on rentre dans sa maison, on mange froid, et on se fait « engueuler » par ses gosses parce qu’on a oublié une ration de chicken dips…

A Koussanar, quand on décide d’aller chercher à manger en dernière minute le 8 janvier, on part à pieds, en short et en t-shirt ; on traverse dans le noir le plus complet tout le village en transpirant ; arrivé à la dibiterie -un étal en bois sous une toiture de paille dans la rue-, on attend son tour sur un petit banc cassé ; on demande ensuite au patron –un grand nigérian qui raconte comment il a abouti ici et bien plus encore- une ration du seul dibi disponible (aujourd’hui, c’est de la chèvre) qu’il nous découpe à la hache et au couteau sous la lumière de la lampe de poche qu’il nous demande de tenir ; on attend encore que ça cuise et puis qu’il nous l’emballe dans un vieux papier recyclé ramassé par terre qu’il déchire aux dimensions adéquates pour pouvoir encore utiliser la partie restante ; on paye une somme très modeste ; on rentre en croisant des charrettes, des vélos, des piétons, des chevaux, des ânes qui ne bougent pas d’un poil quand on arrive, et des tas de bestioles qu’il vaut mieux ne pas voir ; quand on arrive tout le monde a un grand sourire et c’est encore chaud (enfin… tiède !)

Au terme de notre festin, Samba nous quitte et nous préparons le camping cam pour la nuit. Tout un programme qui sera détaillé une autre fois…

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Mercredi 09/01/08
52° jour au Sénégal,  105 jours depuis le départ
Bivouac à Koussanar ( N13 51.842 W14 04.714            Alt.-5 m )
Km au compteur : 45270 ( 10 km effectués ce jour, 8151 km depuis le départ )


Mauvaise nuit pour Jo. Sans raison extérieure apparemment. Elle assume néanmoins sa tâche à la perfection.

Fin de rangement et préparation au départ en direction du village sinistré meubleront la fin de la matinée.

Sur le temps de midi, nous quittons Koussanar avec le camping cam, accompagnés de Samba et de son frère. Après quelques km de piste dans la brousse, nous atteignons Keur Oussou. La moitié du village a effectivement été ravagée par les flammes. Tout est noirci, calciné. Des cases, il ne reste que les murs de briques éclatées. Le spectacle est désolant.

Nous rencontrons d’abord le chef avec qui nous causons un peu sous l’arbre à palabre. Nous visitons ensuite le village. La population, une centaine d’âmes, s’active à la réfection et nous accueille avec le sourire. Personne ne sait encore que nous apportons quelques denrées. Au terme de la visite, nous retournons près du chef, entouré alors de quelques notables, et remettons le riz et 2 sacs de vêtements. Lo et Lu, consternées par le spectacle, décident de leur propre initiative, sans nous demander quoi que ce soit, d’offrir quelques uns de leurs jouets. Elles se rendent dans le véhicule avec Jo pour faire un tri, ressortent, et remettent au chef un sac rempli de jeux. Elles sont félicitées par tous. Nous sommes fiers de nos filles !

La population nous remercie et tous font des prières pour nous. Moment très émouvant… Nous sommes ensuite invité à manger (un comble !) un riz de poissons qui nous est une fois de plus servi dans une case où nous nous retrouvons seuls. Nous prenons ensuite congé de nos hôtes et retournons à Koussanar où le spectacle de bienvenue de la délégation française va bientôt avoir lieu. Nous avons été très émus par cette rencontre avec les plus démunis des démunis. Demain, je discuterai avec les français pour voir s’il est possible qu’ils passent par ce village à leur tour…

Peu après notre retour, la délégation de Saint Cyr est arrivée. Nous avons assisté à quelques danses traditionnelles très impressionnantes mais il n’y a pas eu de spectacle à proprement parler : il s’agissait plutôt de discours officiels, incompréhensibles pour la plupart tellement il y avait du bruit ! Une fête est prévue dans les jours à venir, avant le départ de la délégation. Il est vraisemblable que nous ne soyons plus là…

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Jeudi 10/01/08
53° jour au Sénégal, 106 jours depuis le départ
Bivouac à Tambacounda ( N13 46.519 W13 40.226       Alt. 41 m )
Km au compteur : 45320 ( 50 km effectués ce jour, 8201 km depuis le départ )


Nouveau réveil au pied du château d’eau de Koussanar. Nous avons déjà évoqué précédemment quelques contrastes entre la vie en Belgique et au Sénégal (en fait, sur le continent africain…) En voici encore un : à Dolembreux, le château d’eau est situé sur une parcelle clôturée de fils barbelés et il est impossible de s’en approcher. Ici, à Koussanar, non seulement tout le monde peut s’en approcher, mais peut aussi y monter ! Par une échelle branlante mal fixée dans la ciment qui s’effrite… Et c’est haut… Pendant les leçons matinales, je m’y suis risqué, pensant emmener les filles dans un deuxième temps, mais mon vertige légendaire à eu raison de mon ascension. Arrivé au premier palier (15-20 mètres tout de même !), j’ai fait quelques photos et suis redescendu illico. Pas question d’y emmener les filles !

Vers midi, je rends visite aux français de Saint Cyr sur Loire. Apéro au pastis, il va de soi. Les personnes que je rencontre sont sympathiques et ouvertes. La discussion va bon train. Les actions qu’ils mènent à Koussanar dans le cadre de leur partenariat, en collaboration avec une ville japonaise dont une délégation est également présente, sont vraiment intéressantes. Du concret, en collaboration étroite avec les indigènes. Quelques français et japonais membres  de l’association créée depuis plus de 10 ans, se déplacent chaque année pour évaluer la situation sur place. Ce déplacement est payé par chacun, individuellement, l’intervention de l’association se limitant à 100 ou 200 euros. L’ « Opération Lunettes » se déroule à cette occasion : pendant une année, un oculiste de Saint Cyr récupère des paires de lunettes usagées, les répare, les classe par dioptrie et se déplace à Koussanar avec son stock (plusieurs centaines de paires) et son matériel d’examen oculaire pour offrir aux populations locales une consultation gratuite qui débouche, si besoin est, sur le don immédiat des verres si précieux ! Des heures et des heures de travail bénévole. Pas mal… Autant dire qu’on se presse au portillon.

Nous causons pendant 1 bonne heure. Ils sont au courant du drame de Keur Oussou et ont déjà prévu de s’y rendre cet après-midi. Ils connaissent bien le petit village car ils ont participé à la reconstruction de l’école il y a 2-3 ans. Ils apporteront quelques colis. Merci pour leur intervention…

Dîner au camping cam, après avoir fait nos adieux au sympathique Samba qui nous a accueilli. Il nous recommande de fermer avec le cadenas, la grille du parc dans lequel nous avons garé le véhicule depuis 3 jours. Il « descend » pour son temps de midi et « remonte » vers 15.30.

Vers 14.30, après avoir rempli nos réserves d’eau, nous décidons de quitter la place. Grille fermée ! Lola a verrouillé le cadenas pour que personne n’entre quand le responsable est absent ! Nous voilà coincés en attendant son retour… Il arrive avec peu de retard sur l’horaire prévu et , très heureux de nous revoir une fois encore, nous permet de reprendre le goudron en direction de Tamba.

La route est moins difficile sur ce tronçon, et nous atteignons la grande ville en fin d’après midi, après avoir parcouru une cinquantaine de km. Quelques courses dans une « superette » locale, puis nous faisons halte à proximité de la gendarmerie, juste à côté d’un gros, mais très gros, camion jaune. Il est vraiment très très gros : ses roues sont presque aussi hautes que notre camping cam ! Ce dernier à l’air minuscule à ses côtés ! Il s’agit d’un camion de carrière destiné aux mines d’or de la région de Kédougou. Il s’y rend demain, sous escorte de la gendarmerie :  il prend la largeur de la route !

Nous décidons, après avoir « copiné » avec les forces de l’ordre, de faire dodo à côté du monstre, et d’accompagner demain l’escorte pour un bout de chemin (ça, ça va le faire !)

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Vendredi 11/01/08
54° jour au Sénégal, 107 jours depuis le départ
Bivouac à Mako ( N12 50.697 W12 21.289       Alt. 56 m )
Km au compteur : 45514 ( 195 km effectués ce jour, 8396 km depuis le départ )


Nous sommes réveillés vers 8.00 par quelqu’un qui frappe à la porte : nous devons déplacer notre petit camion pour que l’on puisse faire le plein du gros ! 3 fûts de 200 litres de mazout sont transportés sur un pick up d’accompagnement et doivent être transférés manuellement dans le ventre de la bête qui consomme pas moins de 70 litres à l’heure ! Je propose d’utiliser notre pompe électrique, à la plus grande joie de l’équipe de 6 personnes qui gère les déplacements  du véhicule. Ca y est c’est dans la poche ! Le chef accepte que je conduise le camion ! C’est Pinard qui va râler quand il saura que je suis au volant d’un 100 tonnes ! Je m’installe dans le poste de conduite, à 6 mètres du sol, et teste les commandes : facile comme tout ! Plus souple que notre camping cam !

Mais bon, de là à rallier Kédougou… Le chef me propose de venir jusqu’à la mine d’or et de conduire l’engin là-bas. Nous verrons… Nous discutons une bonne heure avec le contre-maître avant le départ du monstre. Nous prenons ensuite la route ensemble, en convoi, derrière le pick up du sympathique gendarme de la veille. Et la route est à nous, rien qu’à nous.

Nous prenons ainsi la direction du parc du Niokolo Koba. Après quelques dizaines de km, à l’occasion d’une halte, nous nous intercalons entre la voiture ouvreuse et le camion. Nous franchissons sans être inquiétés – sans même s’arrêter ! - les quelques contrôles policiers et arrivons à l’entrée du parc que traverse la route nationale. Le convoi s’arrête : nous saluons notre ami gendarme et lui proposons de passer devant maintenant. Nous nous rejoindrons peut-être plus loin, à la mine. Salut à tout le monde, et nous repartons.

Depuis Tamba, le goudron est en excellent état. Il en sera de même jusqu’à Kedougou. Nous décidons de faire halte un peu plus loin et Jo assume les cours dans la  brousse, dans la parc du Niokolo. Peut-être seront nous dérangé par le seul couple d’éléphants encore recensé ici, où par un lion féroce et affamé ? Que neni ! A part des dizaines de guêpes qui feront leur apparition après une heure et qui nous obligeront à partir, rien !

La fin des cours se fera plus loin la brousse, en fin d’après midi. Mais Lola est fatiguée et l’enseignement se révèle fastidieux ! Pendant ce temps, je vais faire un petit jogging et au couché du soleil, j’aperçois : un singe (comme on en a déjà vu des centaines ), une gazelle (morte au bord de la route), le pet' d’un petit lion (mais Jo me rappelle que j’avais déjà vu un requin sur une plage marocaine), et ce qui pourrait ressembler à la queue d’une panthère (mais là, c’est moi qui ne suis pas sûr).

Nous réempruntons le goudron jusque Mako, un petit village au bord fleuve Gambie. Nous rencontrons le chef et lui demandons où nous pouvons dormir. Il nous accueille dans son jardin, entre les cases familiales. Nous causons peu, il fait déjà nuit. Les filles sont épuisées et tout le monde va se coucher rapidement.

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Samedi 12/01/08
55° jour au Sénégal, 108 jours depuis le départ
Bivouac sauvage à proximité de la frontière malienne ( N12 55.696 W11 26.466       Alt. 165 m )
Km au compteur : 45658 ( 145 km effectués ce jour, 8541 km depuis le départ )


Nous quittons Mako en tout début de matinée. Il fait encore frais (oh, pardon !) Pas de cours ce jour, sauf pour Ami et donc pour notre courageuse enseignante ! Mais c’est un plaisir de voir ses progrès rapides !

Après un déjeuner frugal dans la brousse, nous reprenons le goudron vers Kedougou, que nous atteignons en début d’après-midi. Les filles, Jo et Ami déambulent dans le très pittoresque marché local pendant 2 heures et reviennent avec fruits, légumes et autres aliments. Pendant ce temps, je discute avec des artisans locaux. A mes interrogations sur le chemin et l’état de la piste à venir, on me répond la chose et son contraire. C’est frustrant, à la fin, de ne jamais avoir de réponse claire et fiable ! Evidement, puisque c’est toujours comme ça, pourquoi s’acharner à poser les questions ?

Nous empruntons donc la piste en direction du Mali, nous attendant à arriver rapidement à la frontière. Du moins, à la douane sénégalaise…

Nous sommes partis pour plus de 300 km de piste ! Le début est de qualité moyenne. Ca secoue un peu. Rapidement cependant, nous arrivons sur une route en construction : une piste de latérite lisse comme un billard. A croire que personne ne l’a empruntée avant nous. Et c’est presque vrai : nous croisons régulièrement des ouvriers qui aménagent cette voie toute neuve.

Malheureusement, tout à une fin. Et ici, elle est brutale ! Fin de l’autoroute, début de la piste, la vraie, la dure ! Etroite, caillouteuse puis sablonneuse, avec fosses et bosses profondes, escaliers de pierre, branches basses, etc… Moyenne : 5 km/h ! Je comprends maintenant pourquoi personne n’a encore emprunté cette belle route…

Ceci dit, les décors sont magnifiques et c’est vraiment gai de rouler ainsi en vrai « tout-terrain » (enfin, vraiment gai pour le chauffeur, et encore, pendant 1 heure !)

Nous bivouaquons au milieu de nulle part, à proximité de la frontière, peut-être encore au Sénégal, peut-être déjà au Mali… La nuit est belle, le ciel étoilé et les seuls bruits que nous percevons sont ceux des animaux, du vent et de la seule mobylette qui est passée sur la piste dans la soirée, à quelques centaines de mètres de nous…

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La suite du récit figure sur la page consacrée au Mali.

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2. Séjour du 05/05/08 au 10/06/08

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Lundi 05/05/08
1° jour au Sénégal, 223 jours depuis le départ
Bivouac à Medina Gonasse ( N13 08.168 W13 44.963       Alt. 75 m )

Km au compteur : 53158 ( 84 km effectués ce jour, 15928 km depuis le départ )

La nuit passée entre la frontière de la Guinée et du Sénégal fut très bonne. Dès le réveil, je m'enfuis avec Maury pendant que les filles et Joëlle prennent leur petit-déjeuner. Reprise des cours comme tous les lundis.

La matinée s'écoule assez rapidement et nous prenons la route vers 14h, après avoir dîné légèrement. La piste est chaotique, faite d'une succession de bosses et de fosses. Nous arrivons néanmoins sans encombre à la douane sénégalaise qui est franchie sans aucun problème. Nous empruntons alors une longue piste d'une quarantaine de km, en parfait état, qui longe le parc du Niokolo-Koba. Nous y sommes d'ailleurs arrêtés par des forestiers assez sympathiques qui causeront quelques minutes avec Ami.

Arrivés à Medina Gonasse, nous retrouvons enfin le goudron. Nous repérons au loin le forage de la ville vers lequel nous nous dirigeons pour remplir nos réservoirs. Nous décidons finalement, vu l'heure tardive, de faire le plein demain matin. Nous faisons halte à côté du forage. Nous profitons de la présence d'eau pour prendre une longue douche bien méritée : 40 secondes d'arrosage au lieu de 20 !
Un petit dibi pour souper, et un dodo rapide pour tous, sauf Ami, insomniaque, qui fait la lessive devant le camion, à la lumière de la lampe frontale.

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Mardi 06/05/08
2° jour au Sénégal, 224 jours depuis le départ
Bivouac à proximité de Kolda ( N12 50.716 W14 41.066       Alt. 33 m )

Km au compteur : 53322 ( 164 km effectués ce jour, 16092 km depuis le départ )

Ami nous a rejoints dans le camping-cam pendant la nuit. Malgré son coucher tardif, elle se lève avec moi vers 6h et reprend immédiatement son ouvrage : elle veut absolument profiter de la présence d'eau pour laver tout le linge ! Bien moins courageux, je m'enfuis avec Maury pour une longue balade à la fraîche.

Les cours sont donnés à côté du château d'eau. Nous remplissons nos réservoirs. Le sympathique responsable, qui vit au pied du château avec sa famille, nous offre un riz aux cacahuètes.
Nous prenons la route avant de dîner, vers midi, achetons du pain, et ne trouvons pas dans la ville de Medina Gonasse, de marchand de légumes.

Après une heure de route, nous nous rabattons sur un délicieux ravioli en boîte, au milieu de la brousse. Petite sieste avant de reprendre la piste. En fin de journée, nous nous arrêtons en brousse, à proximité de plusieurs tout petits villages, dont nous distinguons les lueurs, une fois la nuit tombée.

Séance cinéma ce soir avec la projection du film Fourmiz. A plusieurs reprises, intrigués par des bruits suspects à l'extérieur, Joëlle et moi monterons sur le toit, à l'affût. Il y a manifestement des animaux qui rôdent autour de nous.

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Mercredi 07/05/08
3° jour au Sénégal, 225 jours depuis le départ
Bivouac à Sinbam Dime ( N12 38.167 W15 30.580       Alt. 22 m )

Km au compteur : 53430 ( 108 km effectués ce jour, 16200 km depuis le départ )

L'animation nocturne autour du camping-cam ne nous a pas empêchés de dormir paisiblement. Les chiens sont restés calmes.
Nous prenons la route rapidement, après le réveil. Nous faisons halte à Kolda, où les cours sont donnés par la courageuse Joëlle pendant que je trouve un cybercafé pour relever notre courrier sur internet. J'en profite pour acheter un petit dibi pour midi.
Nous dînons à côté de la maison de la justice et reprenons la route relativement tard, vers 16h.

Après une heure de route, nous achetons du pain et des tomates, avant de faire halte pour la nuit au bord du fleuve Casamance, dans un petit coin de paradis. Nous bivouaquons à proximité de deux villages et rapidement, quelques gosses entourent le véhicule. Nous rencontrons par ailleurs Mamadou, un des boulangers du village, avec qui nous discutons quelques temps.

Nouvelle soirée cinéma, avec projection de Monstres et Cie. Nous nous endormons paisiblement dans ce magnifique endroit.

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Jeudi 08/05/08
4° jour au Sénégal, 226 jours depuis le départ
Bivouac à Sinbam Dime ( N12 38.167 W15 30.580       Alt. 22 m )

Km au compteur : 53430 ( 0 km effectué ce jour, 16200 km depuis le départ )

Le cadre de notre bivouac au bord de l’eau est enchanteur. Nous décidons de rester une journée de plus.
Mamadou, le boulanger rencontré la veille, nous amène le pain dès 8h du matin. Je quitte le véhicule avec lui pour un petit jogging.
Nous passons par le village et achetons du poisson en vue de la grillade à midi : 18 poissons de petite taille (un peu plus gros que des sardines), dont nous ne connaissons pas le nom, pour 500 francs CFA (1 € = 600 francs CFA).

Je me sépare alors de Mamadou et reviens au véhicule. Ami et moi nettoyons les poissons au bord de l'eau, pendant que Joëlle termine l'enseignement. Il y a de plus en plus d'enfants autour de nous, ils deviennent de plus en plus envahissants et difficiles à canaliser.
Je propose à Joëlle de leur prêter un ballon et d'organiser un match de football. Bien mal m'en prit… Je me rends avec la cinquantaine de gosses qui m'entourent un peu plus loin le long du fleuve. L'endroit se prête à une partie de foot. J'abandonne les gosses, ayant confié le ballon à un aîné qui me le rapportera en fin d'après-midi. Après une demi-heure, la moitié des enfants revient près du camion, m'expliquant que les grands ont pris le ballon et sont partis dans le village voisin. Je leur recommande de se rendre dans le village et de récupérer le ballon. Après une heure, ils reviennent bredouilles, me signalant que les adultes du village les ont renvoyés et ne veulent pas rendre le ballon.

Sans le savoir, je me suis immiscé dans une querelle de village et je commence à comprendre qu'il va être difficile de récupérer mon bien. Je me rends néanmoins dans le village en question, parlemente avec l'un ou l'autre. Je me heurte à des considérations dont je ne comprends pas la portée, la population évoquant les problèmes avec le village voisin. Je n'ai quant à moi qu'une seule exigence : récupérer le ballon.

Un des villageois, jeune sportif et un peu moins obtus que le reste de la population, m'assure que je récupérerai mon bien ce soir. Il me l'apportera lui-même au camion. Je retourne au camping-cam et peu de temps après, je récupère effectivement le ballon.
Nouvelle séance cinéma avec "La chasse au trésor" débutant à 21h30. Nous nous endormons vers 23h30.

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Vendredi 09/05/08
5° jour au Sénégal, 227 jours depuis le départ
Bivouac à Adeane ( N12 37.522 W16 00.947       Alt.       25 m )

Km au compteur : 53511 ( 81 km effectués ce jour, 16281 km depuis le départ )

La présence des enfants devient de plus en plus difficilement supportable. Ils entourent le véhicule, montent sur les escaliers, frappent à la porte et deviennent même quelque peu agressifs verbalement. Un certain nombre a ramassé des bâtons avec lesquels ils menacent les chiens que nous sommes obligés de tenir attachés, vu leur présence.

La tension monte et nous sommes rapidement victimes de réelles agressions verbales. L'un ou l'autre jeune adolescent nous lance même un ou deux cailloux. Je me fâche alors tout rouge et hurle à tout le monde de disparaître. C'est comme si je chantais Malbrouck… Je décide alors d'utiliser un argument plus fort : je vais me rendre chez le chef du village et exposer la situation. Tout à coup, tout le monde se calme, les jeunes s'excusent, demandent qu'il n'en soit rien. Trop tard, nous plions bagage et nous rendons dans le village proche. Je n'y rencontre pas le chef, mais bien l'Imam et quelques notables, à qui la situation est exposée. Tous s'excusent et m’assurent qu’une mise au point sera faite prochainement avec les parents. Un discours sera même prononcé à la mosquée.

Nous quittons néanmoins la place, enchantés par le cadre mais très déçus par les contacts avec la population enfantine et adolescente.

Une dizaine de km plus loin, nous faisons halte pour assurer l'enseignement. Il s'agit de la dernière leçon de français pour l'année.
Nous reprenons la route après le dîner pour faire halte à Adeane, à proximité du château d'eau. Une famille nous propose de nous ravitailler à leur robinet.  Nous décidons de dormir sur place, à côté de la maison de nos nouvelles connaissances et ferons le ravitaillement demain.

Je vais faire quelques courses et achète notamment dans un petit restaurant local de délicieuses brochettes de viande. La charmante mama qui fait la cuisine nous a remis de la vaisselle que nous rapportons dans un second temps. Elle confirme que nous faisons bien de bivouaquer ici, la circulation durant la nuit étant délicate depuis quelques jours : de nouvelles agressions ont lieu en Casamance, ces dernières semaines. De jeunes maraudeurs ont eu les oreilles coupées !!!

Les femmes iront dormir relativement tôt alors que je poursuivrai la discussion avec nos nouvelles connaissances pendant au moins 2 heures, en buvant le thé assis sur une natte dans la cour devant la maison.

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Samedi 10/05/08
6° jour au Sénégal, 228 jours depuis le départ
Bivouac à Barandama ( N13 00.813 W15 46.927       Alt. 35 m )     

Km au compteur : 53636 ( 125 km effectués ce jour, 16406 km depuis le départ )

Dès le réveil, nous remplissons notre bidon d'eau. Ami et Joëlle vont discuter avec les femmes alors que les enfants jouent dans la rue.
Nous reprenons la route rapidement et faisons une petite halte au restaurant où nous avions acheté hier les délicieuses brochettes. La mama nous a préparé du poulet et des fèves pour le voyage. On se réjouit déjà de manger.

Nous faisons halte pour déjeuner au pied d'un gigantesque baobab cassé, quelques km après Adeane. Nous reprenons ensuite la route jusque Ziguinchor.

Sur le trajet, nous dépassons un barrage où un policier nous fait signe de nous arrêter, puis semble nous dire de continuer. Nous nous apercevrons après quelques km qu'il nous poursuit avec sa mobylette. J'arrête alors le véhicule et descends. Il se fâche immédiatement sur moi. Je lui explique que, vu le geste qu'il m'avait fait, j'imaginais que je devais continuer. Au milieu de la route, bloquant le passage des autres véhicules, il me donne un réel cours de gestuelle. Il s'énerve et je commencerais peut-être bien à m'échauffer aussi.  Je me ravise cependant et, après quelques minutes, lui demande simplement pardon de ne pas avoir compris son injection.  Il n'en fallait pas plus. Il me remercie, remonte sur sa mobylette et nous quitte sans autre forme de procès ! Comme quoi…

A Ziguinchor, nous faisons halte dans un cybercafé pour envoyer des photos à William Smesman, le rédacteur en chef de Camping et Loisirs. La connexion est lente et nous dînons devant le cybercafé en attendant la fin de l'envoi.

Nous reprenons la route vers Dakar et faisons halte, un peu plus loin que Ziguinchor, dans une carrière. Après quelques dizaines de minutes, trois personnes approchent du véhicule. Il s'agit du chef d'un village voisin et de quelques amis qui viennent nous saluer. Nous discutons avec eux, leur offrons un verre de limonade.  Ils nous proposent des mangues que je vais chercher au village.

Début de projection d'Alice au pays des Merveilles, que nous ne finirons pas. Nous nous endormons assez tôt, bien fatigués.

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Dimanche 11/05/08
7° jour au Sénégal, 229 jours depuis le départ
Bivouac à Mbame ( N14 07.152 W16 26.147       Alt. 16 m )
Km au compteur : 53855 ( 219 km effectués ce jour, 16625 km depuis le départ )

Dès le réveil, je vais chercher du pain au village. Les filles partent avec les chiens un peu plus loin dans la brousse.  Rapidement, elles reviennent en hurlant. Tany a été frappée par un berger et a reçu un coup de bâton sur le crâne.  Elle a été manifestement commotionnée et saigne de la truffe.  Joëlle s'enfuit à la recherche de l'homme mais revient bredouille après une petite demi-heure.

Nous quittons la place en milieu de matinée et relions rapidement la frontière gambienne. Nous sommes accueillis en anglais. Nous acquittons le montant de notre visa de passage : 1.000 CFA. L'état de la route est catastrophique. Nous achetons un dibi de chèvre préparé de manière inhabituelle, à l'étouffée, avant de reprendre la direction du fleuve. Peu avant d'arriver au bac, le véhicule est pesé. Nous atteignons 8.000 kg.

Arrivés dans la file avant de monter dans le bac, nous faisons rapidement l'objet de demandes de bakchichs auxquelles nous ne cédons pas. Après une demi-heure à trois-quarts d'heure de discussion, on nous autorise toutefois à dépasser la longue file des camions surchargés qui attend de prendre le bac. La traversée du fleuve se fait sans encombres. Arrivés sur l'autre berge, nous assistons à une scène cocasse.  A notre gauche se trouve un petit autocar en panne, tiré par un autre autocar du même gabarit. Au moment de quitter le bac, ce dernier ne démarre pas. Nous avons donc tracté les deux véhicules sur quelques centaines de mètres .
Nous reprenons ensuite la route en très mauvais état.

La traversée de la Gambie (30 km en tout) ne nous laissera pas de souvenirs impérissables.

Les nouvelles formalités douanières de sortie de Gambie et de rentrée au Sénégal sont effectuées. Nous souhaitons arriver à Mbame, le village d'Ami, le soir même. L'état de la route est par moments tout à fait satisfaisant, à d'autres, catastrophique. Nous empruntons des pistes latérales. La fin du trajet est difficile, effectué de nuit. Nous arrivons chez Ami, alors que les filles dorment. Nous sommes accueillis à bras ouverts. Un bon djeboudjen nous attend.

Nous ne prolongeons néanmoins pas la discussion longtemps, nous sommes vraiment très fatigués.

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Lundi 12/05/08
8° jour au Sénégal, 230 jours depuis le départ
Bivouac Mbame ( N14 07.152 W16 26.147       Alt. 16 m )

Km au compteur : 53855 ( 0 km effectué ce jour, 16625 km depuis le départ )

La nuit fut bonne. Dès le réveil, les cours de math sont dispensés à Lola. Elle a effectivement terminé l'enseignement de français vendredi passé. En une demi-heure, l'affaire est réglée. Les filles disparaissent durant toute la matinée avec leurs copines.

A midi, nous mangeons un riz de poisson et passons l'après-midi à nous reposer en discutant. En fin d'après-midi, nous quittons le village avec Amadou, l'oncle d'Ami, en calèche, pour aller voir les jardins.

Samba, le papa d'Ami, revient en début de soirée. Nous discutons très tardivement avec lui. Nous nous endormons bien fatigués dans le camping-cam, après tant de papotes.

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Mardi 13/05/08
9° jour au Sénégal, 231 jours depuis le départ
Bivouac Mbame ( N14 07.152 W16 26.147       Alt. 16 m )

Km au compteur : 53855 ( 0 km effectué ce jour, 16625 km depuis le départ )

Petite balade pédestre, en ce qui me concerne, jusque Foundiougne, alors que le cours de math est avalé par Lola. Les discussions reprennent dans le courant de la matinée. Après un très bon riz de poisson et une petite sieste bien méritée (mais par quoi ?), nous quittons la maison avec Samba pour une balade pédestre jusqu'au jardin situé à l'extérieur du village. Nous poursuivons la balade jusqu'à ce que les locaux appellent « la mer », qui correspond en fait à des invaginations de l'océan dans les terres, particularité propre à la région du Siné-Saloum.  Dans ces "fleuves", l'eau est salée et on y retrouve la mangrove avec toute sa faune.  Lola nous accompagne pour cette balade, alors que Samba est rentré au village. Lucile est restée avec sa copine Marie et prépare des noix de cajou.

Nous rentrons après quelques heures de balade, au village, la nuit tombante. Le coucher de soleil sur cet endroit magnifique est féérique.

Gros dodo après le souper familial.

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Mercredi 14/05/08 au Lundi 2/06/08
10° au 29° jour au Sénégal, 232 à 251 jours depuis le départ
Bivouac à Popenguine ( N14 33.223 W17 06.405       Alt. 34 m )

Km au compteur : 53984 ( 129 km effectués le 14/05, 0 km effectué par la suite, 16754 km depuis le départ )

Nous quittons Mbame en début de matinée, avec Ami et Samba, pour remonter sur Popenguine. Nous prenons le bac à 9h à Foundiougne.  La route qui rejoint Kaolack est en très mauvais état, alors que de Kaolack à Popenguine, le goudron est satisfaisant.

Nous arrivons chez Malik (le frère d'Ami), et Agnès vers midi. Nous sommes accueillis avec un délicieux dîner.

Nous avons prévu de passer à Popenguine une quinzaine de jours. Nous profitons de cette période pour rechercher une maison que nous pourrons louer lorsque nous reviendrons en septembre. Nous avons effectivement décidé de remonter avec le véhicule jusqu'en Belgique avant de redescendre en voiture et de rester au Sénégal 4 à 5 mois.  Nous avons effectivement le projet de développer une petite activité de maraîchage avec Ami, sur un terrain à Mbame.  Nous planterions quelques arbres fruitiers et quelques légumes dont elle s'occuperait à l'avenir. Ce projet de vie semble lui plaire et nous permettrait par ailleurs d'avoir un petit pied-à-terre sénégalais, dans cette région du Siné-Saloum que nous aimons bien. Tout cela sera envisagé de manière plus concrète lors de notre prochain séjour sénégalais.

Nous avons rapidement trouvé à Popenguine une maison qui pourrait nous accueillir pendant quelques mois. Nous avons contacté la propriétaire et réservé la location pour les mois d'octobre, novembre, décembre et janvier, au moins. Pour la suite, nous verrons bien.

A Popenguine, nous faisons la connaissance de Pascal et Sylviane, un couple de français retraités, voisins de Malik et Agnès. Ils quittent maintenant leur maison pendant quelques semaines et nous proposent de venir l'occuper le temps de notre séjour ici. Nous acceptons avec plaisir et nous retrouvons rapidement avec Adama, l'homme de maison, et Ousmane, le gardien de nuit, dans un beau bungalow avec vue sur mer. Nous passerons une quinzaine de jours sur place, rencontrant à nouveau avec grand plaisir nos amis Sylvaine et Arnaud, propriétaires du restaurant "les Cocotiers", et retrouvant Cœur-de-sable et son ambiance bien sympathique.

Le séjour sera rythmé par les grandes balades pédestres dans la réserve naturelle, les baignades dans l'océan, le repos sur la plage. Nous effectuerons également quelques tâches administratives et chercherons déjà, au départ du Sénégal, un véhicule qui pourrait nous permettre d'y revenir dans quelques mois.

Cette quinzaine de jours très agréables en compagnie de nos amis Malik et Agnès fut toutefois un peu assombrie par les soucis de santé Maury et Tany : ils ont chopé des vers de Kayor…  Il s'agit en fait d'une parasitose contractée vraisemblablement dans le sable, sur la plage. Des mouches particulièrement résistantes à l'écrasement (on a beau taper dessus, elles réussissent toujours à s'envoler !) s'insinuent dans les poils des chiens et pondent des larves qui pénètrent en quelques secondes à travers leur peau. Après quelques jours de maturation, les larves grossissent et se transforment en petits vers, laissant apparaître une sorte de furoncle. Le seul traitement consiste à percer le furoncle et à faire sortir le vers qui atteint la taille d'un gros asticot. L'être humain peut également être infesté, les mouches pondant dans le sable mais également dans le linge qui sèche à l'extérieur. Nous avons retiré plusieurs centaines de ces vers à Maury et Tany qui devenaient fous tellement ça les démangeait !!! C'est dégueulasse !!!

Mis à part cet événement pénible et relativement prolongé dans le temps, tout fut parfait : nouvelles rencontres, nouveaux contacts, repos, … et bien sûr quelques fêtes.

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Mardi 03/06/08
30° jour au Sénégal, 252 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54279 ( 295 km effectués ce jour, 17049 km depuis le départ)

Après une quinzaine de jours de repos à Popenguine, nous reprenons la route vers l'Europe. Etape suivante : Saint-Louis.
Nous quittons Popenguine vers 8h.

Nous relions dans un premier temps Lompoul, que nous atteignons vers 12h. Le trajet se passe dans encombre. Malik et Agnès nous rejoignent peu après.  Ils garent leur véhicule au bord de la route, montent dans le camping-cam et nous empruntons tous la piste sablonneuse qui permet de rallier le désert de Lompoul, ce fameux petit désert au sable rose orangé que nous avions visité lors de notre arrivée au Sénégal. Après quelques difficultés et un léger ensablement, nous atteignons les fameuses tentes berbères que nous avions découvertes il y a quelques mois. Nous passons 2 heures sur place, jouant sur les grandes dunes et buvant quelques bières pas trop fraîches.

Nous décidons ensuite de reprendre la route de Saint-Louis. Nous souhaitions rallier Saint-Louis par la plage, alors que Malik et Agnès empruntaient le goudron. L'horaire des marées n'est cependant pas favorable et nous reprenons tous la route nationale vers le nord.
Pendant le trajet, Lola a effectué les cours de toute la semaine ! L'enseignement est bientôt terminé et elle se réjouit d'être en vacances. L'enseignante aussi !

Nous mangeons quelques sandwichs en route et atteignons Saint-Louis vers 20h. Nous nous rendons immédiatement chez Pape, le frère de Malik et Ami, qui nous attend. Il nous a préparé une grillade de poissons. Nous passons quelques heures à discuter et faisons dodo en face de la maison, au cœur de Saint-Louis, dans un quartier assez animé, alors que Malik et Agnès ont loué une chambre à l'université.

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Mercredi 04/06/08
31° jour au Sénégal, 253 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54299 ( 20 km effectués ce jour, 17069 km depuis le départ)

La nuit fut moyennement bonne. Beaucoup de bruit dans ces ruelles animées, à proximité d'une petite mosquée.

Après le déjeuner, nous quittons l'endroit avec Agnès, et nous rendons à l'hôtel Mermoz. Malik et Ami nous rejoindront plus tard : ils profitent de leur présence à Saint-Louis pour récupérer leurs passeports.

Nous retrouvons avec plaisir l'hôtel Mermoz et son si sympathique directeur (et par ailleurs consul de Belgique) Philippe Legrand. Piscine et apéro pour cette matinée avant de revenir chez Pape pour le dîner : un djeboudjen nous attend.

Nous retournons l'après-midi à l'hôtel Mermoz. Philippe nous invite une nouvelle fois dans son établissement et nous propose deux chambres doubles pour 3 jours. Agnès et Malik, quant à eux, louent également une chambre.

Nous passons l'après-midi au bord de la piscine et soupons au restaurant de l'hôtel. Nous allons ensuite passer la soirée sur la plage, alors que les filles dorment.

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Jeudi 05/06/08
32° jour au Sénégal, 254 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54311 ( 12 km effectués ce jour, 17081 km depuis le départ)

Nous avons passé une excellente nuit en dehors de notre camion, dans cette belle chambre de l'hôtel Mermoz. Nous rejoignons Malik et Agnès au restaurant pour déjeuner.  Les filles passent la matinée dans la piscine. Nous dînons dans le camion et Ami et moi partons ensuite en ville pour faire quelques courses, alors que Joëlle se repose.

Nous nous retrouvons en fin d'après-midi au bord de la piscine. Souper au restaurant de l'hôtel (filet américain !).

Les filles sont mises au lit et une nouvelle fois, Ami, Jo et moi nous rendons sur la plage pour y passer la soirée. Nous avons effectivement retrouvé Cherouna et Omar, que nous avions rencontrés lors de notre précédent séjour. Omar doit toujours me rendre la djellaba que je lui avais prêtée…

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Vendredi 06/06/08
33° jour au Sénégal, 255 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54335 ( 24 km effectués ce jour, 17105 km depuis le départ)

La nuit fut encore très douce à l'hôtel Mermoz. Lola et Lucile ne nous laissent pas le choix : nous déjeunerons tous à l'hôtel ce matin.
Dans le courant de la matinée, nous rencontrons Anne, Julien et Phil.  Une famille belge descendue en camping-car jusqu'au Sénégal. Ils éprouvent quelques craintes à remonter en Belgique seuls et nous demandent s'il est possible que nous les accompagnions pour faire un bout de chemin ensemble, au moins jusqu'au Maroc. Ils quittent la place lundi. Nous décidons de postposer notre départ d'un jour.

La journée se passe au bord de la piscine et sur la plage.

Ami et Jo récoltent une trentaine de crabes violonistes sur la plage en vue d'un apéro avec notre ami Philippe, le directeur de l'hôtel. Il n'est malheureusement pas disponible aujourd'hui.

En fin d'après-midi, je vais chercher Pape avec le véhicule et reviens avec lui à l'hôtel pour le souper. Nous passons un agréable moment en sa compagnie. Je le ramène peu après avoir mangé.

A mon retour, les filles sont au lit et Joëlle et Ami ont disparu. Je les retrouve sur la plage en compagnie de quelques compagnons et de quelques djembés. La soirée tourne cependant en eau de boudin : nos hôtes sur la plage se disputent entre eux.

Nous avons toutefois rencontré lors de cette soirée un jeune étudiant du lycée maritime de Boulogne, actuellement en stage au Sénégal avec sa classe et qui loge également à l'hôtel.  Nous buvons un dernier verre au bar du Mermoz en sa compagnie et allons ensuite dormir.

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Samedi 07/06/08
34° jour au Sénégal, 256 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54335 ( 0 km effectué ce jour, 17105 km depuis le départ)

La nuit fut bonne. Une nouvelle fois, nous déjeunons au restaurant. La matinée se passe dans la piscine pour les filles, comme à l'habitude.

J'ai l'occasion de discuter avec Philippe, le directeur de l'hôtel, en fin de matinée. Il n'est toujours pas disponible.
Nous quittons la chambre ce jour. Philippe nous propose une nouvelle fois d'établir nos quartiers auprès de l'écurie, comme nous l'avions fait précédemment.

Ami n'est pas en forme, et l'idée de notre séparation proche la rend triste.  Elle retourne seule récolter quelques crabes, que nous mangerons finalement pour dîner.

Repos l'après-midi et soirée au bar avec Ami et le jeune étudiant du lycée maritime.

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Dimanche 08/06/08
35° jour au Sénégal, 257 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54355 ( 20 km effectués ce jour, 17125 km depuis le départ)

Nous nous réveillons à 8h.  La journée s'annonce très difficile. C'est aujourd'hui que nous nous séparons d'Ami. Péniblement, nous la conduisons jusqu'à la gare des bus. Elle trouve immédiatement un véhicule qui l'amènera à Dakar (taxi 7 places).

Tout le monde est triste, les filles hurlent, Jo pleure, je garde mes lunettes de soleil. L'instant est poignant et les adieux déchirants.
Dès le départ d'Ami, je propose aux filles et à Joëlle de déjeuner et de jouer une part de Mikado, qui nous permettra de nous changer les idées.

Après quelques contrôles de police, nous réintégrons l'hôtel Mermoz. Nous y retrouvons Anne, Phil et Julien.  Nous dînons à l'hôtel et passons l'après-midi au bord de la piscine.

En fin d'après-midi, Philippe nous convie à le rejoindre dans sa maison pour l'apéro. Bière, vin et vodka-Red Bull sont au menu.  La discussion est animée. Les filles sont dans la chambre de son fils et y soupent, comme depuis plusieurs jours.

Nous prenons congé de notre hôte vers 23h et buvons une dernière bière près du camion, avec notre jeune lycéen de Boulogne, avant de nous endormir. Le départ est prévu demain à 7h.

Ami nous manque déjà…

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Lundi 09/06/08
36° jour au Sénégal, 258 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54433 ( 78 km effectués ce jour, 17203 km depuis le départ)


Il est finalement 7h30 quand nous quittons la place. Nous parcourons les 35 km qui nous séparent du barrage de Diama, frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Nous étions descendus par Rosso et ne souhaitions pas renouveler l'expérience difficile de la douane à ce niveau.

Les formalités douanières du côté sénégalais sont effectivement rapidement avalées. Pendant ce temps, les devoirs de Lola sont effectués.

Nous arrivons alors après avoir traversé le barrage, à la frontière mauritanienne.  Nous ne possédons pas de visa pour la Mauritanie et espérions pouvoir les obtenir à la frontière. Nous apprenons que depuis 5 jours, la législation en vigueur a changé et qu'actuellement, plus aucun visa n'est délivré à la frontière. Il en est de même à Rosso.  On nous renvoie à Dakar !!!

Nous faisons donc demi-tour en convoi, avec Anne, Phil et Julien. Nous retournons à Saint-Louis, où nous effectuons quelques courses. Nous espérons y rencontrer un certain Monsieur Bancal, très actif dans le tourisme local, qui devrait pouvoir obtenir les visas sans imposer un retour jusque Dakar. Ce ne fut malheureusement pas possible. Je décide alors de prendre un véhicule « 7 places » en début d'après-midi, pendant que les filles et Joëlle restent au Mermoz, avec nos compagnons d'infortune.

Petit sac à dos, grande bouteille d'eau, les passeports de tout le monde, et me voilà à la gare. Rapidement, je trouve un 7 places qui se rend à Dakar.  Je suis coincé sur le siège du milieu, entre une grosse dame malodorante et un chrétien qui se signe sans cesse. Derrière moi, trois jeunes écoutent de la musique sur leur gsm à fond et se déshabillent. Devant moi, un chauffeur nain et un libanais à la mine patibulaire papotent. Le véhicule démarre. Arrêt après 200 m, à la station de carburant. Nous y resterons presque une heure, c'est la première panne.

La route sera longue et j'arriverai bien sûr trop tard à l'ambassade de Mauritanie. Seule chose positive : je rencontre Ami, que j'ai contactée et qui m'attend à l'arrivée du taxi.

Balade en ville pendant la soirée et prise de renseignements sur les prix des matériaux de construction en vue de l'éventuel aménagement du terrain à Mbame.

Retour chez la sœur d'Ami où une petite pièce surchauffée et moustiqueuse a été aménagée pour moi.

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Mardi 10/06/08
37° jour au Sénégal, 259 jours depuis le départ
Bivouac à Saint-Louis ( N16 01.759 W16 29.506       Alt. 13 m )
Km au compteur : 54433 ( 0 km effectué ce jour, 17203 km depuis le départ)

Je me réveille vers 5h30. La nuit fut très mauvaise en compagnie des moustiques. J'ai eu extrêmement chaud, emballé dans mon drap pour éviter de me faire dévorer. Ami me rejoint chez sa sœur et nous quittons la maison vers 6h30. Nous empruntons un bus TATA bondé qui, après 2h, nous dépose à proximité de l'ambassade de Mauritanie. Les visas sont rapidement faits mais malheureusement, nous n'avons pas la possibilité de prendre un visa court de transit. Nous devons prendre un visa d'un mois, une entrée, pour un coût individuel de 35.000 CFA (plus de 50€). Nous sortons de l'ambassade avant midi, avec tous nos documents en ordre.

Pendant ce temps, Joëlle et les filles sont au Mermoz et profitent de ce congé forcé : piscine, mer, resto, Flag et repos.
Avant de reprendre un véhicule pour remonter sur Saint-Louis, nous passons chez un concessionnaire de véhicules chinois qui vend des 4x4 bon marché. Je ne suis pas convaincu…

Je monte dans le taxi avant midi. Ami m'accompagne et descendra un peu plus loin sur le trajet. Elle pense que ce n'est pas nécessairement une bonne idée et préférerait que je prenne un « 7 places », qui serait plus rapide. Effectivement, 3h30 plus tard, nous sommes toujours au même point, après quelques tours et détours. Le taximan nous mène en bateau, attendant chaque fois un nouveau client. Ami s'énerve finalement et nous descendons tous deux du véhicule. Je prendrai finalement un « 7 places » qui m'amènera à Saint-Louis à 21h30.

Ami est restée à Dakar, les adieux étaient moins poignants que la dernière fois.

Souper rapide, et gros dodo.

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La suite du récit figure sur la page concacrée à la Mauritanie

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