BALLADE A QUATRE
Lola, Luciole, Jo et Mirou Autour du Monde



Togo

Séjour du 29/03/08 au 02/04/08

 

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Population : 5 556 800 habitants (est. 2006) Densité : 97.84 hab./km²
Superficie : 56 790 km² Capitale : Lomé
Principales villes : Sokodé, Palimé, Atakpamé, Bassari, Tsévié, Anécho, Mango, Bafilo, Tabligbo Pays voisins : Ghana, Burkina Faso, Bénin
Point culminant : Pic Baumann 986 m. Monnaie : Franc CFA
Langue(s) parlée(s) : Ewe-gbe, Kabiye, Waci-gbe, Tem, Gen-gbe, Moba, Gourma Langue(s) officielle(s) : Français
Fête nationale : 27 avril Statut : Gouvernement de transition


Pour visualiser notre parcours avec précision, cliquez sur le lien ci-dessous:

Trajet effectué au Togo

(fichier KMZ Google Earth)

(Sa visualisation nécessite que vous téléchargiez et installiez Google Earth)

 

Nous franchissons la frontière Burkina/Togo le 29/3 vers midi. Les formalités sont effectuées en 1 à 2 heures : police, immigration et douane du côté burkinabé et togolais. Jo et Ami partent en quête de nourriture pendant que je patiente auprès des autorités (qui ont toujours bien le temps et qui écrivent, particulièrement lentement, lettre après lettre,  toute une série de renseignements sur les voyageurs dans leurs immenses registres).

Nous nous élançons sur les routes togolaises prudemment : la chaussée est très étroite dans un premier temps. Et les bas-côtés portent bien leur nom : il faut descendre une marche de 20 – 30 cm au moins lorsque l’on croise un autre véhicule. A chaque retour sur le bitume, nous avons la craint d’éclater un pneu. Rapidement cependant , la route s’élargit et laisse place à un boulevard au revêtement impeccable. Nous sommes sur la Nationale 1. Le contraste est surprenant.

Les paysages que nous traversons sont très beau. Assez différents de ceux du Burkina Faso. Beaucoup plus verts et vallonnés

Le lendemain, nous nous rendons au parc animalier de Sara Kawa. Nous sommes accueillis chaleureusement : nous sommes les seuls visiteurs. Le parc est peu connu et vient d’ouvrir ses portes il y a deux mois seulement. Initialement, cet espace était destiné au Président togolais sortant, pour accueillir ses amis en toute intimité ! Malheureusement, il est décédé précocement et n’a pu en profiter… Le lieu est devenu une réserve de l’Etat.

Nous avons la chance de voir de prêt zèbres, buffles, gnous, antilopes diverses, tortues,… Des éléphants doivent être prochainement « importés ».

Après la visite, nous discutons avec les responsables qui acceptent que nous logions dans la réserve. Ils mettent à notre disposition leur douche et nous confient un petit fourneau : ce soir, on se fait un petit barbecue de poulet.

Nous rallions Kara le 31/03.  La chaleur est moindre qu’au Mali ou au Burkina, par contre, elle est humide. Et c’est beaucoup plus difficile a supporter. Nous effectuons quelques courses sous une chaleur étouffante. Liquéfiés, nous cherchons un resto dans la ville et dégotons La Douceur, une très chouette auberge. Pendant le repas, l’orage éclate. Un bon gros orage de pluie chaude. Les filles jouent pendant une heure sous l’averse avant que nous prenions le départ. Il est 16 heures…

Rapidement, nous traversons le mont Togo par un col à 752 mètres d’altitude. L’ascension est lente, la route est TRES pentue. Les camions que l’on croise descendent à pas d’homme. Dans la première partie de la descente, nous croisons un camion qui monte également à pas d’homme. Le capot est ouvert et un des apprentis marche devant le véhicule pour asperger le moteur d’eau !

Après avoir contourné un énorme rocher au milieu de la chaussée ( !), nous arrivons sur le lieu d’un terrible accident : les freins d’une (très vielle) camionnette ont lâché et elle est tombée dans le précipice ! Ses 12 occupants sont blessés ! Pendant que Jo reste avec les filles un peu plus bas sur la route, j’examine –comme je peux, dans ces conditions difficiles- les 12 victimes : pas d’enfant, pas de décès, au moins 6 blessés graves. Je réparti les gens dans des véhicules dès que je les ai examinés : les urgences quittent la place au plus vite, dans 2 pick-up, couchés dans la benne, pendant que j’examine les suivants. Un vrai plan catastrophe. Sauf qu’il n’y a pas de Samu, d’ambulance, de matériel médical…

L’hôpital le plus proche est à 30 km, une chance ! Nous chargeons les 3 derniers blessés, et rallions Sokodé. Tous sont arrivés vivants…

Pour la suite, on verra… J’ai proposé mes services pour aider la seule résidente-médecin que j’ai rencontrée. Elle m’a signalé qu’une aide financière était toujours la bienvenue, mais pour le reste, qu’elle pouvait gérer…

Depuis le début de notre parcours au Togo, nous longeons régulièrement des forêts de teck. Ces arbres au bois si dur sont plus petits que ce que nous imaginions. Enfin, si on les compare aux gros chênes de nos forêts… Par contre, leurs feuilles sont immenses. C’est assez impressionnant.

Le 1° avril, Nous atteignons Atakpamé. Nous quittons alors le goudron et empruntons la piste en direction du barrage de Nangbéto. Nous espérons y voir des hippopotames, l’endroit est réputé. Nous dormons à proximité du barrage. Le lendemain, le réveil à lieu vers 5 heures 30 pour tenter d’apercevoir les animaux. Après une bonne heure d’attente, le gardien du barrage me montre quelques rochers, à 200-300 mètres du mur, proches de la berge : ce sont les dos des animaux. Le gardien nous explique qu’ils sortent pendant la nuit pour brouter et que c’est une chance de pouvoir les voir maintenant. Nous restons toutefois un peu sur notre faim…

Nous déjeunons dans le camion et les filles font les cours. Des ouvriers sont arrivés et attendent leur chef pour débuter les travaux de réfection, au pied du barrage, près de l’endroit fréquenté par les hippos. Cela paraît maintenant clair, les animaux, craintifs au départ, verrons ces hommes et ne quitterons plus l’eau profonde…

Mais contre toute attente, après ½ heure, un des mastodontes apparaît et se dirige vers la berge. Il va sortir de l’eau ! Incroyable ! A 200 mètres de nous, l’animal quitte le lac et avance en broutant sur la berge. Et il est bientôt suivi par un autre, puis un troisième. Puis par une mère et son bébé ! Waw !!! Tout le monde est émerveillé. Y compris les ouvriers qui n’ont jamais assisté à un tel spectacle…

Prudemment, Jo commence une approche, appareil photo au poing. Je la suit après quelques minutes. Nous approchons les animaux en douceur et nous dissimulons derrière une petite colline, à 50 mètres d’eux. Jo retourne chercher les filles. Elles approchent à leur tour les énormes bêtes et sont très impressionnées.

Après quelques minutes, on ne sait pourquoi, les ouvriers arrivent en courant et chassent les animaux. Ils en isolent 3 dans une grande marre et tentent de les déloger à coups de pierres. Nous ne comprenons pas leur attitude. Entre eux, par ailleurs, il y a pas mal de tensions. Ils s’engueulent mutuellement.

Et tous nos hippos disparaissent définitivement…

Mais nous avons eu une chance incroyable de pouvoir les admirer ainsi pendant une heure !

Nous quittons la place rapidement et poursuivons les cours dans la brousse, à 2-3 km du barrage. Nous reprenons ensuite la piste qui nous mènera aujourd’hui, on l’espère, à la frontière. Mais la piste, annoncée « bonne » est dans un état déplorable, ravagée par les pluies toutes récentes. Nous avançons lentement, mais le camion franchit tous les obstacles sans peine. Pas besoin d’enclencher les blocages de différentiels ou le réducteur…

Vers 15.30 heures, une pluie violente mais de courte durée s’abat sur nous. L’état de la piste s’est encore détérioré. Nous avançons à pas d’homme. Nous arrivons à l’entrée d’un petit village. La piste est tout à fait ravinée, éventrée en milieu : une faille profonde de 50 à 60 cm divise la piste en deux (dans le sens de la conduite) laissant 2 demis mini-pistes de chaque côté. Soit on se met à cheval au dessus de la faille - ce que l’on fait couramment -, soit on met les roues gauches dans les arbustes à gauche et les roues droites sur la partie gauche de la piste – ce que l’on fait couramment aussi-. La faille paraissant assez large un peu plus loin, je prends l’option n° 2.

Bien mal m’en a pris…

Après quelques dizaines de mètres, le camion s’enfonce du côté gauche. Plus moyen d’avancer. Je décide donc de faire une petite marche arrière et d’aller plus à gauche encore, en écrasant la végétation. A l’entame de la marche arrière, la petite Luciole, la tête penchée par la fenêtre à droite dit très calmement, avec sa petite voix douce : « papa, on va tomber dans le trou… » Je ne l’écoute pas, restant concentré sur la manœuvre. Et ce qui devait arriver, arriva !

« Je te l’avais dit, papa », me dit la miss avec sa voix toujours aussi calme (ce qui est très rare chez Lucile !)

Et nous voilà les roues dans le vide, posé sur les deux ponts ! Enclencher à ce moment tous les blocages de différentiels n’y changeront bien sûr rien…

4 heures…

Il nous a fallu 4 heures pour sortir le véhicule de là. Avec l’aide de dizaines de villageois et de l’équipage d’un poids lourds arrivé à proximité par une autre piste. Nous avons tenté, sans succès, de tirer notre camping cam avec l’autre camion. Nous avons tout juste réussi à arracher la partie arrière du châssis de ce dernier !!! Alors que le chauffeur venait de la ressouder… Il n’a pas trop mal pris la chose. Difficile de râler, évidemment, quand l’assemblée toute entière (une centaine de personnes, tout de même !) rigole à gorge déployée.

Non, il a fallu creuser la terre (dure, très dure, la terre !) sous le châssis pour retrouver de la motricité. En pleine nuit, noirs de terre, suants et puants, nous avons alors pu dégager le véhicule, tous blocages enclenchés, bien sûr ! Ah, si j’avais fait ça plus tôt…

Les filles n’ont pas perdu leur temps. Après avoir un peu « creusé », elle sont rentrées dans le véhicule avec Jo et ont terminé leurs devoirs de la semaine ! Et Ami nous a éclairé pendant toute la manœuvre. Après avoir remercié la population, nous avons suivi l’autre camion, qui se rendait dans un village proche, à 3 km. Nous avons invités nos amis à boire des bières dans le bar du village. Après quelques tournées, nous avons mis les filles au lit et rejoints nos sauveurs pour continuer la soirée.

Nous avons discuté pendant des heures avec eux. Nous avons notamment longuement parlé du culte Vaudou, qui trouve son origine dans cette région d’Afrique de l’Ouest. Une soirée vraiment très chouette. Ce que nous savions des rituels Vaudou (presque rien, en fait) ne reflète pas du tout ce qu’on nous en a dit…

Nous atteindrons la frontière béninoise le lendemain.

 

Le récit détaillé au jour le jour est disponible en cliquant ici

 

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